Le chômage pourrait-il remonter en France ? La stagnation de l'activité au troisième trimestre, avec une augmentation du PIB de 0,1 % (au lieu de 0,6 % d'avril à juin) a en tout cas entraîné une baisse de l'emploi dans le privé. Les effectifs salariés ont reculé de 17 700 personnes de juin à septembre, selon l'enquête de l'Insee publiée le 3 novembre.
L'euphorie sur le front du recrutement, constante depuis la fin de la crise sanitaire - la croissance des embauches a dépassé celle de l'activité économique - s'estompe. « Le phénomène est identique dans la zone euro, comme dans chaque pays membre », note Philippe Waechter, chef économiste chez Ostrum Asset Management. Tous les indicateurs soulignent une rupture sur le marché du travail. Rien d'étonnant selon lui, puisque le risque d'une récession probable augmente.
À 7,3 %, le taux de chômage reste au plus bas depuis 2007. Mais les recrutements massifs de ces deux dernières années n'ont pas engendré de gains de productivité, alors que la demande baisse dans tous les secteurs. Les entreprises changent donc de comportement. « Il sera moins facile de trouver un job. Et donc de négocier son salaire, ce qui créera des tensions sur le pouvoir d'achat », ajoute encore Philippe Waechter. Tandis que l'objectif gouvernemental d'un taux de chômage à 5 % en 2027 paraît difficile à atteindre.