L'emploi salarié privé est resté « quasi-stable » au troisième trimestre, avec la destruction de seulement 17.700 postes (-0,1%), selon l'estimation provisoire publiée ce vendredi 3 novembre, par l'Insee.
Il s'agit du deuxième trimestre de quasi-stabilité (+0,1% au trimestre précédent), après plusieurs en nette augmentation en 2021 et 2022, souligne l'institut. L'emploi salarié privé excède de 0,7% son niveau d'un an auparavant (soit 138.800 emplois supplémentaires) et celui d'avant la crise sanitaire (fin 2019) de 6,0% (+1,2 million d'emplois).
L'intérim, boussole de l'emploi, en baisse
Dans le détail, l'intérim, boussole du marché de l'emploi, baisse pour le troisième trimestre consécutif. Au troisième trimestre, ce secteur baisse de 1,9% (-15.300 emplois) après -0,5 % au deuxième trimestre (soit 4.300 emplois en moins) et -2,5 % au premier trimestre (-20.400 emplois). L'emploi intérimaire est légèrement au-dessous de son niveau d'avant la crise sanitaire (-0,5%).
Hors intérim, l'emploi salarié privé augmente « modérément » dans l'industrie et baisse dans la construction et le tertiaire non marchand, relève l'Insee. Dans le secteur industriel, il augmente de 0,2 % (+6.400 emplois, après +5.300 emplois au trimestre précédent). Après avoir rattrapé son niveau d'avant-crise au quatrième trimestre 2021, il le dépasse désormais de 2,2 % (soit 68.300 emplois nets créés depuis fin 2019).
Baisse dans la construction et stabilité dans le secteur marchand
Dans la construction, l'emploi salarié privé diminue de nouveau au troisième trimestre 2023 : -0,3% (soit -4.800 emplois), après -0,5% au deuxième trimestre (soit -7.300 emplois). Il reste largement au-dessus de son niveau de fin 2019 (+7,1%, soit +104.400 emplois).
Au sein du tertiaire marchand (hors intérim), l'emploi salarié privé est stable au troisième trimestre, après +0,2% au deuxième trimestre (soit +900 emplois après +21.600 emplois). Il dépasse très largement le niveau d'avant-crise (+7,7 % soit +898.300 emplois). Enfin, dans le tertiaire non marchand, ce type d'emploi diminue légèrement au troisième trimestre 2023: -0,2% (soit -4.200 emplois), après une stabilité au deuxième trimestre 2023. Il dépasse le niveau de fin 2019 de 4,3 % (soit +111 700 emplois).
Le chômage repart à la hausse
Ces chiffres tombent dans un contexte où la France voit son chômage repartir légèrement à la hausse. Selon les chiffres de la Dares, publiés le 25 octobre dernier, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A de Pôle emploi) a augmenté de 0,6% au troisième trimestre.
17.400 personnes en plus se sont ainsi inscrites à Pôle emploi, pour un total de chômeurs restant encore au-dessus de la barre des 3 millions. Une prévision anticipée par la Banque de France qui table sur une baisse de l'emploi en 2024. Sur un an, le chômage continue néanmoins à être orienté à la baisse au troisième trimestre, avec 120.000 demandeurs d'emploi en moins (-3,8%), par rapport à l'été 2022.
La croissance française en panne
Cette semaine, l'Insee a aussi confirmé le ralentissement de la croissance française, à 0,1%, contre +0,6% au deuxième trimestre. L'exécutif n'a pas tardé à réagir à ce mauvais chiffre. Bruno Le Maire a ainsi salué une économie française qui « se tient » au troisième trimestre. Assurant avoir « tenu ses objectifs de croissance pour 2023 », le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a estimé cette semaine que le recul de l'inflation devrait permettre au gouvernement d'atteindre également ses objectifs en 2024, compris pour le moment dans une fourchette de 1,4 à 1,6%.