L'emploi salarié dans le secteur privé « quasi-stable », selon l'Insee

Boussole du marché de l'emploi, l'intérim baisse néanmoins pour le troisième trimestre consécutif. Idem pour le secteur de la construction. Des chiffres qui tombent dans un contexte où la France voit le chômage repartir légèrement à la hausse.
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A de Pôle emploi) a augmenté de 0,6% au troisième trimestre. Une première depuis plusieurs mois.
Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A de Pôle emploi) a augmenté de 0,6% au troisième trimestre. Une première depuis plusieurs mois. (Crédits : Reuters)

L'emploi salarié privé est resté « quasi-stable » au troisième trimestre, avec la destruction de seulement 17.700 postes (-0,1%), selon l'estimation provisoire publiée ce vendredi 3 novembre, par l'Insee.

Il s'agit du deuxième trimestre de quasi-stabilité (+0,1% au trimestre précédent), après plusieurs en nette augmentation en 2021 et 2022, souligne l'institut. L'emploi salarié privé excède de 0,7% son niveau d'un an auparavant (soit 138.800 emplois supplémentaires) et celui d'avant la crise sanitaire (fin 2019) de 6,0% (+1,2 million d'emplois).

L'intérim, boussole de l'emploi, en baisse

Dans le détail, l'intérim, boussole du marché de l'emploi, baisse pour le troisième trimestre consécutif. Au troisième trimestre, ce secteur baisse de 1,9% (-15.300 emplois) après -0,5 % au deuxième trimestre (soit 4.300 emplois en moins) et -2,5 % au premier trimestre (-20.400 emplois). L'emploi intérimaire est légèrement au-dessous de son niveau d'avant la crise sanitaire (-0,5%).

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Hors intérim, l'emploi salarié privé augmente « modérément » dans l'industrie et baisse dans la construction et le tertiaire non marchand, relève l'Insee. Dans le secteur industriel, il augmente de 0,2 % (+6.400 emplois, après +5.300 emplois au trimestre précédent). Après avoir rattrapé son niveau d'avant-crise au quatrième trimestre 2021, il le dépasse désormais de 2,2 % (soit 68.300 emplois nets créés depuis fin 2019).

Baisse dans la construction et stabilité dans le secteur marchand

Dans la construction, l'emploi salarié privé diminue de nouveau au troisième trimestre 2023 : -0,3% (soit -4.800 emplois), après -0,5% au deuxième trimestre (soit -7.300 emplois). Il reste largement au-dessus de son niveau de fin 2019 (+7,1%, soit +104.400 emplois).

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Au sein du tertiaire marchand (hors intérim), l'emploi salarié privé est stable au troisième trimestre, après +0,2% au deuxième trimestre (soit +900 emplois après +21.600 emplois). Il dépasse très largement le niveau d'avant-crise (+7,7 % soit +898.300 emplois). Enfin, dans le tertiaire non marchand, ce type d'emploi diminue légèrement au troisième trimestre 2023: -0,2% (soit -4.200 emplois), après une stabilité au deuxième trimestre 2023. Il dépasse le niveau de fin 2019 de 4,3 % (soit +111 700 emplois).

Le chômage repart à la hausse

Ces chiffres tombent dans un contexte où la France voit son chômage repartir légèrement à la hausse. Selon les chiffres de la Dares, publiés le 25 octobre dernier, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A de Pôle emploi) a augmenté de 0,6% au troisième trimestre.

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17.400 personnes en plus se sont ainsi inscrites à Pôle emploi, pour un total de chômeurs restant encore au-dessus de la barre des 3 millions. Une prévision anticipée par la Banque de France qui table sur une baisse de l'emploi en 2024. Sur un an, le chômage continue néanmoins à être orienté à la baisse au troisième trimestre, avec 120.000 demandeurs d'emploi en moins (-3,8%), par rapport à l'été 2022.

La croissance française en panne

Cette semaine, l'Insee a aussi confirmé le ralentissement de la croissance française, à 0,1%, contre +0,6% au deuxième trimestre. L'exécutif n'a pas tardé à réagir à ce mauvais chiffre. Bruno Le Maire a ainsi salué une économie française qui « se tient » au troisième trimestre. Assurant avoir « tenu ses objectifs de croissance pour 2023 », le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a estimé cette semaine que le recul de l'inflation devrait permettre au gouvernement d'atteindre également ses objectifs en 2024, compris pour le moment dans une fourchette de 1,4 à 1,6%.

Commentaires 14
à écrit le 05/11/2023 à 0:17
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17700 postes supprimés, c'est ce qu'ILS appellent "l'épaisseur du traité" et moi: un pâté; depuis mon passage à l'école primaire, dixit mon instituteur de l'époque. Paix à son âme!

à écrit le 04/11/2023 à 8:08
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@Idx. Lorsque vous m'opposez "plus qu'un peu utopique l'idée d'intérêt général et du bien commun !!!" - alors je vous renvoie naturellement à sa première apparition (Intérêts général) dans la décision n° 79-107 DC du 12 juillet 1979, "où la condition...

à écrit le 03/11/2023 à 12:14
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En effet@revanchard, il vaut mieux tenir son hémérothèque à jour avec cet organisme, car l'on peut raisonnablement s'interroger à nouveau sur son rôle qui, déjà, fut critiqué dans le passé (et avec raison) par de nombreux économistes. Le politique (e...

le 03/11/2023 à 14:40
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je me pose toujours la question de savoir en regardant les faillites et le nombre comment a partir de ce moment le marché de l'emploi serait stable? lorsque souvent les pmes ou tpes ferment, au vue de ce qu'elles représentent dans l'emploi, je dois ...

le 03/11/2023 à 18:41
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Plus qu'un peu utopique l'idée d'intérêt générale et du bien commun !!!

le 04/11/2023 à 10:12
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denoncer les paroles du gouvernement comme quoi la main d'oeuvre etrangere est indispensable dans un pays ou certain sont sans emploi ou l'etat multiplie les fonctions administrative ou l'etat surtaxe les entreprises voir meme interdit certaine pr...

à écrit le 03/11/2023 à 11:10
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A mon sens - et ceci n'engage que moi - l'INSEE n'est plus crédible à mes yeux tant j'ai épinglé ses données empiriques "ubuesques"🙈🙊🙉

le 03/11/2023 à 11:22
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L'insee permet surtout aux politiques publiques de n'avoir d"'accountability" de devoir rendre des comptes, donc finalement en faisant passer par exemple le budget et les recettes par 49.3, c'est la garantie que la dette de l'état sera d'autant plus ...

le 03/11/2023 à 13:09
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@Gonzague. Bien résumé!

le 03/11/2023 à 15:19
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@gonzague et Raymond: Si vous continuez à raisonner comme cela, vous n'avez aucune chance de "venir aux affaires" qui consiste à proposer des lunettes roses à l'électeur. C'est d'ailleurs bien dommage, car si l'on avait écouté les Cassandre, nous nou...

le 03/11/2023 à 18:36
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L'INSEE n'est qu'un fournisseur indices parmi d'autres .Les décideurs du privé ont recours à d'autres chiffres et d'autres sources suivant leurs intérêts .On le voit bien actuellement dans la bataille qui se livrent distributeurs et industriels dans...

le 03/11/2023 à 19:04
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@Henry. J'en sais quelque chose pour avoir été un "whistleblower" de la crise financière de 2008 (finance internationale) fin 2006 - courant 2007. Et j'en sais aussi quelque chose comme ex-enseignant sup (eco/fin) et hétérodoxe, dans un milieu profon...

le 03/11/2023 à 19:15
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@Idx. [L'INSEE n'est qu'un fournisseur indices parmi d'autres .Les décideurs du privé ont recours à d'autres chiffres et d'autres sources suivant leurs intérêts] Comme la SG avec sa division banque de détail et ses "si bonnes décisions" - en lien ave...

à écrit le 03/11/2023 à 10:56
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Je garde précieusement cet article pour le comparer à ce que vous allez écrire en fin d'année. La stabilité va s'effondrer au 4ème trimestre 2023.

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