Emploi : le chômage repart en légère hausse au troisième trimestre

Le nombre de demandeurs d'emploi sans activité (catégorie A de Pôle emploi) a augmenté de 0,6% au troisième trimestre en France. 17.400 personnes ont ainsi été inscrites en plus, pour un total de chômeurs restant encore au-dessus de la barre des 3 millions. S'il est encore tôt pour affirmer que le marché du travail se détériore, l'Insee et la Banque de France s'attendaient à ce que le chômage reparte à la hausse en cette fin d'année.
Sur un an, le chômage continue néanmoins à être orienté à la baisse au troisième trimestre, avec 120.000 demandeurs d'emploi en moins (-3,8%), par rapport à l'été 2022.
Sur un an, le chômage continue néanmoins à être orienté à la baisse au troisième trimestre, avec 120.000 demandeurs d'emploi en moins (-3,8%), par rapport à l'été 2022. (Crédits : REUTERS/Charles Platiau)

3,028 millions : tel est le nombre de personnes au chômage (catégorie A, sans activité) au troisième trimestre en France, hors Mayotte, selon les chiffres de la Dares, le service statistique du ministère du Travail, publiés ce mercredi 25 octobre. Soit une augmentation de 0,6%, ce qui représente 17.400 inscrits en plus par rapport au trimestre précédent, où ce nombre avait alors légèrement diminué de 0,2%.

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En incluant l'activité réduite (catégories B et C de Pôle emploi), le nombre de demandeurs d'emploi est en légère hausse de 0,2% - 8.800 inscrits en plus - et s'établit à 5,352 millions. Dans le détail, le nombre de chômeurs de catégorie B, ceux ayant exercé une activité réduite de 78 heures au maximum par mois, est en hausse notable de 3,1%, avec 24.900 personnes de plus dans cette situation. Mais il y a 3,3% de moins de chômeurs de catégorie C, ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures par mois.

Les jeunes plus touchés

Sur un an, le chômage continue néanmoins à être orienté à la baisse au troisième trimestre, avec 120.000 demandeurs d'emploi en moins (-3,8%), par rapport à l'été 2022.

Les tendances ne sont pas les mêmes selon les tranches d'âge, toujours sur un an. Le nombre de demandeurs d'emploi âgés de moins de 25 ans était en hausse de +3,1% sur un an, alors qu'il diminue de 4% chez les 25-49 ans et même de 6,4% chez les 50 ans et plus.

Cette courbe diffère aussi selon les régions. Le nombre de demandeurs d'emploi en catégorie A augmente de 1,6% en Auvergne-Rhône-Alpes, de 1,4% en Nouvelle-Aquitaine et de 1,1% dans le Grand-Est. Il diminue de 0,9% dans les départements d'outre-mer (hors Mayotte) et de -0,7% en Corse, tandis qu'il est stable en Ile-de-France.

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Le ministère du Travail précise que « les entrées à Pôle Emploi augmentent » de 0,7%, avec « une forte diminution des licenciements et des premières entrées ». Il note en revanche une hausse des « fins de mission d'intérim », des « retours d'inactivité » et des « ruptures conventionnelles ». Enfin, « les sorties de Pôle emploi diminuent fortement », de 4,4% avec « une forte diminution des défauts d'actualisation et des arrêts de recherche » (à savoir notamment les radiations de Pôle Emploi et les sorties du marché du travail).

Hausse attendue pour 2023

Les nuages noirs planent au-dessus du marché du travail français. Après la Banque de France, l'Insee a baissé mi-octobre ses prévisions d'emplois pour les mois à venir. Les statisticiens tablent sur 133.000 créations d'emplois sur l'année, contre 175.000 en juin dernier, ce qui illustre l'essoufflement de l'activité. Résultat : le taux de chômage devrait repartir légèrement à la hausse à 7,3% de la population active en fin d'année contre 7,1% au premier trimestre de 2023. En juin dernier, les conjoncturistes faisaient encore le pari d'une stabilisation du chômage à ce niveau bas historique.

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Mais, pour le moment, il est encore tôt pour affirmer que le marché du travail se détériore grandement. « À ce stade, il faut attendre quelques mois avant de qualifier la situation », soulignait Julien Pouget, chef du département de la conjoncture, interrogé par La Tribune. « On pourra dire que c'est un retournement en décembre lorsqu'on fera les prévisions depuis 2024 ».

La Banque de France est, elle, plus pessimiste. Selon l'institution, le chômage devrait remonter progressivement jusqu'à 7,8% en 2025, restant toutefois en deçà de son niveau pré-Covid. « Atteindre le plein emploi, c'est-à-dire passer de 7% à moins de 5% de chômage, ne peut être immédiat en raison du ralentissement actuel. Mais c'est réaliste d'ici quelques années », estimait son gouverneur, François Villeroy de Galhau, mi-septembre.

Baisse pour les personnes en situation de handicap

Quelque 2,9 millions d'actifs de 15 à 64 ans disposaient en 2022 d'une « reconnaissance administrative d'un handicap ». Leur taux de chômage a baissé entre 2015 et 2022, passant de 17,3% à 12% selon une autre étude de la Dares.

Pendant les quatre premières années de la période étudiée, soit de 2015 à 2019, le taux de chômage des personnes en situation de handicap a connu une baisse de la même ampleur que celui de la population générale, soit -1,9 point. En revanche, par la suite, l'embellie a été plus marquée pour les personnes handicapées, avec -3,4 points entre 2019 et 2022, contre -1,1 point pour la population générale.

Cette différence est cependant partiellement en trompe l'œil, expliquent les auteurs de l'étude, car elle cache le fait que le taux d'activité des personnes handicapées s'est davantage rétracté : ce public étant « potentiellement plus sensible à la situation sanitaire », un certain nombre de personnes concernées ont pu cesser de chercher un emploi. Au final, les 3,4 points gagnés entre 2019 et 2022 sur le taux de chômage proviennent « pour moitié de la progression de l'emploi et pour moitié d'un comportement de retrait de la population active ».

Ce retrait « ne serait toutefois que temporaire » : au premier semestre 2023, le taux d'activité des personnes handicapées s'est nettement redressé, de +1,7 point (à 45,4%), contre +0,1 point pour la population générale.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 26/10/2023 à 8:20
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Mais puisqu'on vous dit qu'on est en marche vers le "plein emploi". Le Ministère en porte le nom . On va même avoir France Travail (youpi !) où au lieu d'entendre "ca va pas être possible" vous entendrez " ca ne va pas être possible"

à écrit le 25/10/2023 à 20:22
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Zut! Ca paraissait pourtant si bien parti. Vu l'évolution de la Bourse, il y a pourtant des actionnaires.

à écrit le 25/10/2023 à 19:11
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Oh que c'est malin, le travail forcé des chômeurs et des pauvres ayant été voté en force, maintenant ils ont besoin des chômeurs et des pauvres pour subventionner les entreprises ! Ce qui est vraiment étonnant c'est qu'aucun pays ne souligne ce dump...

à écrit le 25/10/2023 à 16:06
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Dans mon entourage familial, amical et profs il a pleins de salariés-ees licenciés-des .. ils tous ont entre 50-60 ans avec des carrières longues : Go sport, NafNaf, Matteo, Truffaut, Carrefour, San Marina,

le 25/10/2023 à 16:45
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Qu'ils se rassurent, la disruption économique en cours leur fournira passablement de "compagnons d'infortune", alors que certains osent croire encore que la "destruction-créatrice" shumpétérienne se réalisera à nouveau (comme du temps du machinisme) ...

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