Agriculteurs en colère : Le Maire dénonce des « infractions » à la loi Egalim des industriels et distributeurs

Le ministre de l'Economie a indiqué que plusieurs infractions ont été relevées à la loi Egalim. Or, elles ont une incidence sur le revenu des agriculteurs. Ces derniers, qui manifestent depuis plusieurs jours déjà, mettent au cœur de leurs revendications la question des revenus, jugés insuffisants.
Hausse des charges, retards de paiements des subventions agricoles, sentiment d'être écrasés par des normes nationales ou européennes, au nom de la transition écologique, les motifs de colère des agriculteurs sont multiples.
Hausse des charges, retards de paiements des subventions agricoles, sentiment d'être écrasés par des normes nationales ou européennes, au nom de la transition écologique, les motifs de colère des agriculteurs sont multiples. (Crédits : Reuters)

Alors que le mouvement des agriculteurs se durcit sur tout le territoire, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a indiqué ce vendredi lors d'un point presse avoir relevé « un certain nombre d'infractions » à la loi Egalim, qui ont une incidence sur les revenus des agriculteurs. Les fautifs ? « Des industriels » et « certains distributeurs ».

« Dès la semaine prochaine, j'enverrai à tous les industriels et à tous les distributeurs qui sont en infraction des injonctions de se conformer à la loi. Je ne leur laisserai que quelques jours pour se conformer strictement et rigoureusement à la loi », a ajouté le ministre, à l'issue d'une réunion de suivi sur les négociations commerciales entre la grande distribution et ses fournisseurs.

Hausse des charges, retards de paiements des subventions agricoles, sentiment d'être écrasés par des normes nationales ou européennes, au nom de la transition écologique... Les motifs de grogne agricole sont multiples. Et s'ajoute à cela la problématique de la rémunération, comme l'ont montré jeudi dernier les manifestations pour obtenir des meilleurs prix de Lactalis.

Ce vendredi, l'autoroute A1, axe majeur reliant Paris au nord de l'Europe, était fermée à la circulation. Cinq barrages sont également à prévoir dans l'après-midi non loin de Paris. La FNSEA, en lien avec la section locale des Jeunes agriculteurs, avait menacé dès jeudi de mettre en place un « blocus » de la capitale. Les agriculteurs attendent désormais avec impatience ce vendredi les annonces du gouvernement Attal, attendues en fin d'après-midi. Ils menacent de poursuivre le mouvement si elles ne sont pas à la hauteur de leurs espérances.

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Multiplication des contrôles

« Il faut que vous puissiez vivre de votre travail », avait déjà déclaré Gabriel Attal la semaine dernière lors d'un déplacement à Saint-Laurent-d'Agny (Rhône), quelques jours avant que le mouvement prenne de l'ampleur. Pour rappel, il avait été interpellé par des agriculteurs, et leur avait alors promis « davantage de contrôles » pour s'assurer que les négociations commerciales annuelles entre les enseignes de supermarchés et leurs fournisseurs de l'agro-industrie ne se fassent pas au détriment du prix payé aux agriculteurs qui produisent la matière première des aliments.

Dans la même veine, lors d'un déplacement à Flavigny dans la Marne, à l'occasion de la fête de Saint-Vincent, patron des vignerons, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait lui aussi cherché à envoyer des signaux positifs aux agriculteurs au sujet de la loi Egalim de 2018. Cette dernière prévoit que les prix payés aux agriculteurs tiennent compte de leurs coûts de production, pour éviter qu'ils vendent à perte. Un sujet explosif qui est revenu sur le devant de la scène la semaine dernière avec la plainte déposée par un vigneron du Médoc contre ses négociants en raison d'un tarif de vente de la production jugé « abusivement bas ». Une première.

« Dès la semaine prochaine, la direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) multipliera les contrôles sur les négociations commerciales en cours pour s'assurer de la préservation du revenu des producteurs agricoles. Nous serons intraitables avec les distributeurs qui ne respecteront pas les dispositions de la loi Egalim », a-t-il annoncé en ajoutant qu'il ne voulait pas que ces négociations « se traduisent par un affaiblissement du revenu des producteurs ».

Dimanche dernier, au 20 heures de TF1, Bruno Le Maire a précisé que 100 contrôleurs seraient mobilisés. Pour rappel, le premier round des négociations entre les enseignes de supermarchés et une partie de leurs fournisseurs de l'agro-industrie, les PME, s'est achevé lundi dernier. Elles doivent se terminer à la fin du mois avec les multinationales.

A l'issue de ce premier volet des négociations, l'Association des entreprises des produits alimentaires élaborés (Adepale) s'était d'ores et déjà dite « inquiète » de « l'avenir des lois Egalim (...), puisque la grande distribution démontre lors de ces négociations une faible sensibilité à la sanctuarisation des matières premières agricoles ».

(Avec AFP)

Commentaires 10
à écrit le 28/01/2024 à 10:36
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Le grand dilateur qui fait semblant de se réveiller ? Pathétique. Qu'il retourne se coucher, dans sa position favorite. La loi égalim sensée réglée les problèmes de revenus n'a jamais été appliquée. Il suffit de regarder l'écart indécent entre le pri...

à écrit le 26/01/2024 à 19:13
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NAÎF ! Il croyait que tout aller bien se passer avec les aides covid mais des fraudeurs ont détourné des millions. Là encore il croyait que tout le monde il est beau et gentil.

à écrit le 26/01/2024 à 17:49
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C'est beau, cette découverte qui vient à point : aux innocents les mains pleines... Bon, ça fait un peu opportuniste, politique du bouc émissaire et écran de fumée. Mais si en plus on pouvait trouver un lien avec la Russie et Vladimir Poutine, tout d...

à écrit le 26/01/2024 à 17:44
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le maire a part mentir il ne sait pas faire grand chose d'autre un ministre richement paye pour raconter des ballivernes a virer ne sert a rien !!!

à écrit le 26/01/2024 à 16:49
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Malin, Le Maire ,quand les agriculteurs sont en colère il dénonce les industriels et les distributeurs ,quand il voit les distributeurs il accuse les industriels et quand il rencontre les industriels ,il accuse les distributeurs ,pas bête ,ou comment...

à écrit le 26/01/2024 à 16:00
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Comme il est amusant ce garçon. D'un seul coup d'un seul, il découvre plusieurs infractions que le tapis de l'hypocrisie ne suffit plus à couvrir. D'ailleurd, les changements de paradigme sont toujours instructifs avec le temps, surtout dans un "état...

à écrit le 26/01/2024 à 14:12
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son rôle n'est pas de faire des constats mais agir ! c'est comme si il était témoins de ses propres décisions ! un irresponsable en fait ! son chef inverse le rapport a la décision entre les distributeurs et les industriels, et a présent il fait l...

le 26/01/2024 à 14:41
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la dette qu'il fait grossir j'espere quelle sera retenue sur sa remuneration ces bien la le probleme ces gens eu ne sont jamais responsable mais obliger les autre a etre responsable exige d'etre impartial je souhaite que le prochain gouvernement fe...

à écrit le 26/01/2024 à 13:46
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Les doubles discours n'intéressent plus personne, alors pour te faciliter le transit énergétique aux politiciens de gauche donc bienveillants, les gens vont voter front national

à écrit le 26/01/2024 à 13:44
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tiens il se rappelle qu il a été ministre de l agriculture un instant de mémoire !

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