"Alors on danse ! ", les discothèques rouvrent leurs portes en France avec le pass vaccinal

Les professionnels de la nuit attendaient ce jour avec impatience. A la condition de contrôler le pass vaccinal des clients à l'entrée, les établissement reprennent leurs activités ce jeudi. Ces réouvertures s'inscrivent dans la levée progressive des restrictions anti-Covid, que certains pays ont planifié pour début mars.
Les discothèques ont été fermées pendant 18 mois.
Les discothèques ont été fermées pendant 18 mois. (Crédits : Nicolas Guyonnet / Hans Lucas via Reuters)

Elles ont été en première ligne des annonces de restrictions imposées par le gouvernement pour faire face à la pandémie de Covid-19 depuis deux ans. Après 18 mois de fermetures, les discothèques vont rouvrir leurs portes ce jeudi 17 février. A Paris, certains établissement ont même ouvert dès minuit dans la nuit de mercredi. Seule contrainte restante pour les exploitants : le contrôle à l'entrée du pass vaccinal, successeur du pass sanitaire les autorisant à "recaler" un client.

Cette situation de refus à l'entrée pourrait se produire plus d'une fois. Chez les 18-24 ans par exemple, le taux de vaccination atteint 94,5% sur le "schéma vaccinal initial terminé" soit deux injections ou une et une guérison du Covid. Mais ils ne  sont que 64,1% à avoir effectué le rappel, selon les données du site de l'Assurance maladie au 6 février.

Une fois le pass vaccinal présenté, l'ambiance rappelle furieusement ce qu'était sortir avant la pandémie : les masques disparaissent, la distanciation sociale n'est plus de mise.

Les pertes financières malgré les aides

"Alors on danse !", a lancé auprès de l'AFP le ministre délégué au Tourisme Jean-Baptiste Lemoyne, citant Stromae. Si le ministre a salué mardi "le professionnalisme et le sérieux du monde de la nuit", les discothèques, fermées depuis le 10 décembre, attendaient, elles, avec impatience de pouvoir retrouver leurs clients. Car la succession de fermetures imposées en moins de deux ans va laisser des traces, malgré les aides annoncées par l'Etat en décembre.

"Certes le gouvernement a annoncé prendre 100% de nos coûts fixes en charge mais ça ne couvre pas le manque à gagner. Notre activité est saisonnière, les bénéfices de l'hiver doivent couvrir nos mois de fermeture en été. Comment payer nos charges sur ces mois sans activité reste une vraie question", explique le propriétaire d'un club parisien.

En 2021, le secteur, qui emploie habituellement 42.000 personnes, a vu fermer définitivement 152 discothèques sur les 1.600 que compte la France au bout d'un an de crise sanitaire, selon les données de l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie). Les discothèques avaient connu une accalmie avec une réouverture en juillet à la condition de présenter un pass sanitaire.

La levée des restrictions en Europe

Ailleurs en Europe, l'heure est aussi à la réouverture de ces lieux de nuit. En Allemagne, celle-ci est attendue le 4 mars et elle va s'accompagner d'autres levées de restrictions, tels la fin des contrôles d'accès aux commerces et restaurants et le retour de public dans les stades. La grogne des Allemands lassés des restrictions se fait de plus en plus sentir. Le chancelier Olaf Scholz doit en outre composer avec les demandes pressantes d'assouplissement de l'un de ses deux partenaires de coalition, le parti libéral FDP.

En Autriche, seul pays de l'UE à avoir imposé, depuis début février, la vaccination contre le Covid aux personnes âgées de plus de 18 ans, la fin du pass vaccinal à l'entrée des hôtels, restaurants, concerts et événements sportifs est programmée au 5 mars. Le couvre-feu est aussi supprimé.

La Norvège et le Danemark sont encore plus avancés et ont déjà fait tomber ces dernières semaines la plupart des mesures. La levée du pass vaccinal est aussi effectif en Israël et en Angleterre.

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La France ne lève pas encore le pass vaccinal

En France, une levée du pass vaccinal est envisageable "d'ici la fin mars", début "avril", avait estimé la semaine dernière Alain Fischer, le "Monsieur vaccin" du gouvernement.

Si, et seulement si, plusieurs conditions sont au rendez-vous: un taux d'incidence "10 ou 20 fois moindre" qu'actuellement, la fin de la surcharge hospitalière et une très forte proportion de vaccinés, avait-il ajouté.

"Nous pourrons commencer à alléger fortement le dispositif du pass vaccinal, peut-être pas tout en bloc, peut-être qu'on gardera des mesures pour la fin mars début avril", avait aussi anticipé le ministre de la Santé Olivier Véran.

"Il y a des raisons d'espérer qu'à cet horizon de temps la situation se sera suffisamment améliorée pour que nous soyons en mesure de lever ces ultimes mesure", avait abondé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 17/02/2022 à 17:39
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Je ne pense pas que le milieu économique sera disposé à se passer de la dizaine de millions de clients sans pass sanitaire. Il est grand temps que le Conseil de Défense déclare la fin de la guerre biologique, car le pass "emmerde" plus les vaccinés q...

à écrit le 17/02/2022 à 14:00
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"Si, et seulement si, plusieurs conditions sont au rendez-vous" A savoir si ceux qui possèdent et détruisent le monde en ronflant le veulent bien.

à écrit le 17/02/2022 à 11:34
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C'est casta qui va être content.

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