Bruno Le Maire prépare deux plans d’économies

Les ministres de Bercy ont alerté le 10 février leurs collègues. Les comptes de la France se dégradent.
Le 10 février à l’hôtel Matignon.
Le 10 février à l’hôtel Matignon. (Crédits : © MIGUEL MEDINA/AFP)

Sortir du déni, vite. Bruno Le Maire s'apprête à annoncer une substantielle mise à jour de la prévision de croissance pour 2024. Pour le ministre de l'Économie, il y a urgence à remettre les pendules à l'heure. Il en va non seulement des comptes du pays mais aussi de la campagne de la majorité pour les élections européennes. Hier, les ministres réunis en séminaire ont pu l'entendre, ainsi que son ministre délégué au budget, Thomas Cazenave, exposer la situation dégradée des finances publiques.

Lire aussiCommerce extérieur : « La France est toujours attractive mais les réformes doivent se poursuivre » (Gilles Bonnenfant, CCE)

De quoi s'agit-il ? L'objectif officiel d'une hausse du PIB de 1,4 % cette année, adopté dans la loi de finances à la fin de l'an dernier, a perdu toute crédibilité. La conjoncture est plus mauvaise que prévu. Jeudi, la Banque de France a confirmé que l'économie française tournait au ralenti, le premier trimestre oscillant entre +0,1 % et +0,2 %. Les experts de Bercy tableraient désormais, officieusement, sur 0,9 % pour l'ensemble de l'année.

L'écart avec la prévision initiale peut sembler minime, mais il signifie un « trou » d'une petite dizaine de milliards d'euros dans les caisses, par manque de recettes fiscales et sociales. Sans compter les 400 millions d'euros lâchés aux agriculteurs. En conséquence, le déficit ne pourra pas être contenu à 4,4 % du PIB, chiffre inscrit dans la loi de finances et promis aux partenaires de la zone euro. Un dérapage qui place Gabriel Attal devant un dilemme.

L'impact sur les européennes

D'un côté, pour éviter que la dette ne s'enfonce davantage dans le rouge, l'exécutif devrait freiner les dépenses, au plus tôt. Il s'agit de prendre des mesures « justes, ciblées et temporaires », a plaidé un participant au séminaire ministériel hier. Une telle option rassurerait sans doute les agences de notation financière, qui vont publier leur évaluation des comptes tricolores en pleine campagne des européennes. Moody's doit se prononcer le 26 avril, et Standard & Poor's, fin mai. Une baisse de la note fournirait un carburant supplémentaire aux droites radicales, qui auraient beau jeu de fustiger une forme de laxisme. Impensable pour les ministres de Bercy.

D'un autre côté, des mesures de redressement rapide donneraient, elles, des munitions à gauche, où l'on parlera d'austérité. Par ailleurs, en période de faible croissance, couper dans les dépenses peut aussi aggraver la situation.

Comment sortir du double piège, économique et politique ? Un premier élément de réponse passe par la méthode. D'ordinaire, une révision du budget nécessite un projet de loi de finances rectificatives. Un tel texte aurait le mérite de mettre en valeur les arbitrages du gouvernement. Certains, à Bercy, y sont favorables. Mais une telle opération constituerait aussi une aubaine pour les oppositions à l'Assemblée. Sachant que, en l'absence de majorité, ce scénario obligerait Gabriel Attal à utiliser son premier 49.3 - de quoi écorner sa popularité au mauvais moment. Plus prudemment, Matignon pourrait donc se contenter de geler des crédits par décret.

Le Premier ministre a annoncé jeudi sur France 2 qu'il exposerait ses pistes d'économies au mois de mars, avec Bruno Le Maire. Lancé sous Élisabeth Borne, un travail appelé « revues de dépenses » est en cours à l'Inspection des finances. Il est destiné à identifier 12 milliards d'euros à effacer des crédits en 2025, une moitié dans ceux de l'État, l'autre dans ceux de la Sécurité sociale. Plusieurs domaines sont étudiés : les dispositifs médicaux, les aides aux entreprises, la fiscalité des successions...

Cette mission inspirera-t-elle le gouvernement dans l'urgence actuelle, sans attendre l'an prochain ? Une chose est sûre, cette cible de 12 milliards d'euros est déjà sujette à caution pour 2025. Le ralentissement de la croissance obligera à augmenter le volume des économies, pour respecter la trajectoire de réduction du déficit. Ce n'est pas un plan d'économies que doit élaborer Bercy, mais deux.

Commentaires 44
à écrit le 17/02/2024 à 22:33
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Le RN de Mme Le Pen fera mieux ? Baisse de la TVA qui profitera aux plus riches Exonération d'impôts pour les moins de 30 ans qui soit ne paie pas d'impôts (donc pas de gain de pouvoir d'achat) : un jeune artisan qui paie très peu d'impôts en tan...

à écrit le 17/02/2024 à 16:45
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Ce gouvernement doit partir. 700 Euros mensuel pour LARCHER et ses copains non justifiés, restaurant (ils sont bien gras) vidéo compromettante, et tout le reste. Aides permanentes à LUKRAINE,le MACRON commence à nous empoisonner Monsieur ATTAL ...

à écrit le 12/02/2024 à 17:24
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qu il y aille et il verra les JO, les EUROPEENNES ET 2027... CA VA TANGUER SUR! ILS N AVAIRENT QU A SUPPRIMER CESJO QUI NOUS COUTENT 14 MILLIARDS ...MAIS EN ARPPORTER AUTANT AUX SPONSORS ET PRODUITS DERIVES HOTELS RESTAURANTS MAIS PAS POUR NOUS LES ...

à écrit le 12/02/2024 à 16:55
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son niveau de compétence est a l'image de ses paroles, a savoir aucune ! hormis la destruction des droits, il n'a rien fait d'autres ! Et quant a sa communication, ben l'important c'est surtout d'appliquer des choix fait par des gens qui n'ont rie...

à écrit le 12/02/2024 à 16:21
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bientôt une augmentation de la TVA aprés les JO

à écrit le 12/02/2024 à 14:40
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Bruno s'affole les elections approchent le climat politique n'est pas bon la majoritee plonge les cultos commencent a nouveau a s'enerver le NR grimpe en fleche et surtout pour finir il n'y a plus une tune dans les caisse ils ont tout bouffe et ...

à écrit le 12/02/2024 à 13:47
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Une piste pour faire de grosses économies : supprimer la déduction fiscale des dons aux associations, dès lors qu'il ne s'agit pas d'associations œuvrant pour les français en difficultés.

le 12/02/2024 à 14:55
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En voilà une bonne idée de bon sens

à écrit le 12/02/2024 à 13:04
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Le ministre de la privatisation des autoroutes est en politique depuis trop longtemps. Ses idées sont devenues notre fardeau. Il n'a pas été débranché par M.Macron à cause de son potentiel de nuissance tout comme notre cow joy du verbe à l'intérieur....

le 12/02/2024 à 15:00
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m macron garde son ministre des finances pour cause de mission pas mene a son terme il reste a finir le travail a savoir la france en ruinr totale pour que m macron puisse realise son ultime travail un coup d'etat

à écrit le 12/02/2024 à 11:44
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Un demi-siècle d'obscurantisme, ça laisse des traces, hein Bruno? Cinquante ans à suivre les empreintes du monétarisme et avec lui les mantras néolibéraux! Car le néo-libéralisme, contrairement aux idées reçues, n'a pas réduit l’intervention de l’Éta...

le 12/02/2024 à 12:45
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pour faire simple qui le premier a mis la dette française comme une action de bourse ? Bérégovoy ce qui a permis aux étrangers d etre les premiers financiers de l etat et non les banques institutionnelles . après tous ont mis le doigt dans le pot de...

le 12/02/2024 à 15:36
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@JP. Ben non, documentez-vous, sous Raymond Barre en 1976, premier ministre de VGE!

à écrit le 12/02/2024 à 11:02
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Mon patron, il y a 20 ans dans le 1ier groupe aeronautique européen, disait : Dans un siége plus il y a de monde, plus il se trouve du travail, et le justifie pour conserver leurs places. Il a fait passer le siége de 550 a 350 personnes, sans licenci...

à écrit le 12/02/2024 à 11:00
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on rappelera qu'une economie a la francaise, c'est quand on est dans le rouge, qu'on prevoir depenser encore bcp plus avec des emprunts ' payes par personne sans aucune consequence' et que dans la realite on peut peut creuser le deficit qu'un peu plu...

à écrit le 12/02/2024 à 10:27
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BLM se réveille...il.est "l hore mon seignore.. " ..quant aux actes , à voir car il est plutôt poudreuse que sulfateuse...

à écrit le 12/02/2024 à 10:22
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Comme toujours en France on fait des annonces mais jamais les actes. Ca fait déjá 2 ans que le mozart de la Finance que le monde entier envie à la France annonce la fin de l'ABONDANCE, la fin du quoi qu'il en coûte!!!! Depuis rien!!! Pire on distribu...

le 13/02/2024 à 18:03
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SI la France va emprunter 285 milliards sur les marchés, pensez vous que l'Allemagne n'aura pas également à emprunter sur les marchés en 2024? Les états empruntent à terme par exemple à dix ans, années pendant lesquelles ils ne paient que les intér...

à écrit le 12/02/2024 à 10:04
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Ha bon Mettre un banquier à la tête de la france cela équivaut à mettre un ivrogne pour surveiller une cave à vins !

à écrit le 12/02/2024 à 10:03
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Ce ne sont pas les mots qui comptent, mais les actes. La plupart des hommes politiques des démocraties occidentales agissent selon le principe « après moi le déluge ». Ils pensent à leur prochaine réélection et ravissent leurs clients avec des avanta...

le 12/02/2024 à 15:10
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Autrement, l’électeur acceptera assez volontiers les cadeaux des hommes/femmes politiques meme sachant qu'il n'y a pas d'argent pour cela.........apres moi le deluge.

à écrit le 12/02/2024 à 9:49
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Cela ne suffira jamais sans: baisse du nombre des fonctionnaires (par une débureaucratisation qui élimine 80% des directions générales) et des dépenses sociales (dévaluation progressive des retraites, AF seulement si le(s) parent(t) qui les perçoit t...

à écrit le 12/02/2024 à 9:48
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Sans baisse du nombre des fonctionnaires (par une débureaucratisation qui élimine 80% des directions générales) et des dépenses sociales (dévaluation progressive des retraites, AF seulement si le(s) parent(t) qui les perçoit travaille(nt), APL seulem...

à écrit le 12/02/2024 à 9:47
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Il n'a qu'a supprimer la moitié du gouvernement, remettre l'impôt sur les fortunes, arrêter de distribuer des millions d'euros à tout va.....

à écrit le 12/02/2024 à 9:24
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Macron déjà ministre de l économie sous Hollande.. pas fameux .. premier mandat comme président.. pas terrible du tout .. second mandat en cours .. on approche les précipices.. bravo l artiste ! Bruno Le Maire ? juste une façade..

à écrit le 12/02/2024 à 9:01
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Les comptes sont dans le rouge depuis 2017, il est temps de faire un petit quelque chose !

le 12/02/2024 à 9:14
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@Ménom: Depuis 2017? J'aurais parié depuis 50 ans.

le 12/02/2024 à 17:13
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@henry : oui, les déficits servent à acheter le vote des électeurs des partis pro UE, vous remarquerez que dans les partis pro-UE, vous ne trouverez pour dire que des retraités, des fonctionnaires ou bien du privé de connivence avec l'Etat...

à écrit le 12/02/2024 à 8:15
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je serai curieux de voir ces plans d economies ... le gros des depenses vont a ses electeurs et Bruno veut menager ses chances a la prochaines presidentielles. il ne peut donc pas mettre a la diete les retraités (50 % des depenses = soins medicaux et...

le 12/02/2024 à 10:05
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A cela s'ajoutent des grèves et des mouvements obligeant à sortir le carnet de chèque, comme les agriculteurs dont la plupart feraient par ailleurs faillite si on supprimait l'emploi de fonctionnaire de madame qui fait rentrer les 2/3 des revenus du ...

à écrit le 12/02/2024 à 8:12
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Quand les français auront compris que les hauts fonctionnaires pour qui ils votent sont à la fois juge et partie, on aura fait un grand pas vers la résolution des problèmes de ce pays. Ces gens vivent de nos impôts et n'ont aucun intérêt à les baiss...

le 12/02/2024 à 9:01
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7ans au poste et la France est en ruine jamais il ne pourras changer il est le principale responsable de l'échec financier de la France et de la crise social.. non seulement il faut changer ce responsable mais aussi toute l'équipe qui gravite autou...

à écrit le 11/02/2024 à 14:11
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Un énarque, élu de surcroit, sait-il ce que le mot "économies" avec un "s" signifie; il ne connait que le mot Economie qui n'est qu'une des matières enseignées un peu partout.

le 11/02/2024 à 17:32
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@henry : le métier d'un énarque est de faire tourner une administration qui aura en général un budget, mais Bruno Le Maire a démissionné de la fonction publique pour devenir un politicien de métier et alors là, plus de limite à la démagogie...

à écrit le 11/02/2024 à 11:37
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Depuis que le gouvernement prépare des plans d'économies ... Et qu'on ne voit que des déficits depuis plus de 40 ans

le 11/02/2024 à 20:07
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Petite parenthèse. En 2017 Macron se prétendait un parti différent des autres et devait améliorer tout ça. En réalité il est pire que ces prédécesseurs et va laisser un gouffre sans fond au suivants...

le 11/02/2024 à 23:48
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Le budget devrait être fait en créant l'impôt qui va en face de la dépense prévue pour le bien commun. Or, il est bien plus "lucratif" de laisser le système se déséquilibrer par manque d'impôt, ce qui flatte ceux qui devraient contribuer, tout en per...

le 12/02/2024 à 19:50
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@Toony : si vous ajoutez à ça qu'une bonne partie des dépenses sont à présent alloués à ceux ayant bien profité du manège et en plus aussi profité de l'inflation des années 70 pour rembourser leur emprunt immobilier en monnaie de singe, c'est comme q...

à écrit le 11/02/2024 à 10:45
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Deux plans ouh là là ils se défonce il a du prendre trop de cocaïne. Le premier est de supprimer 1/4 des fonctionnaires en poste et le second est d'arrêter toutes les subventions et chèque en tout genrr. Je plaisante il n'y aura rien si ce n'est une...

le 11/02/2024 à 14:04
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C'est ça, on supprime les emplois des actifs, mais pas touche aux pensions, aux remboursements de soins et à l'abattement fiscal des retraités pour frais professionnels (une niche à première vue amusante, mais coûtant à elle seule prés d'un tiers du ...

le 12/02/2024 à 6:09
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On vire tous les ponctionnaires et ensuite ca ira mieux : leur nullite detruit ce pays

le 12/02/2024 à 9:04
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Est ont supprimé tout ses gratte parpier,et tout les pensions des ministres et présidents,je suppose qu'ils ont le moyens de vivre avec ceux qu ils ont amassé pendant leur période transitoire

à écrit le 11/02/2024 à 9:46
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Il ne prépare rien du tout, il attend simplement les consignes tirés des directives ! ;-)

à écrit le 11/02/2024 à 8:14
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Taper sur les pauvres et taper sur les plus fragiles et surtout continuer de laisser la criminalité prospérer.

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