Après deux exercices bouleversés par la pandémie, le gouvernement vise un retour à la normale pour son dernier budget du quinquennat, même si le niveau de la dépense publique resterait un peu plus élevé que prévu.
Le projet de loi de finances 2022, en cours de préparation "traduira la sortie de la crise sanitaire, la normalisation de l'exercice budgétaire et la poursuite de l'action du gouvernement depuis le début du quinquennat", avance le ministère de l'Economie dans le rapport préparatoire du débat d'orientation budgétaire, mis en ligne récemment.
Des dépenses toujours élevées
Mais malgré la fin annoncée du "quoi qu'il en coûte", qui a d'ores et déjà coûté 206 milliards d'euros aux finances publiques entre mars 2020 et mars 2021, comme l'évaluait le comité de suivi et d'évaluation, ce budget 2022 sera marqué par un niveau toujours important de dépense publique.
En effet, bien que les comptes soient dans le rouge, même la Cour des comptes ne prône pas de baisse brutale de la dépense publique. La priorité est de freiner les dépenses publiques en fixant leur rythme de progression "à un niveau conduisant à une réduction du déficit public suffisante pour permettre une décrue de l'endettement public au plus tard à compter de 2027".
Ainsi, la dépense publique croîtra en volume de 1,5%, hors dépenses de relance et d'urgence, un taux supérieur à ce qu'anticipait le gouvernement en avril. Dans son programme de stabilité transmis à Bruxelles, l'exécutif tablait alors sur une progression de 1,1%.
C'est "une prévision prudente sur l'évolution de la dépense dans l'ensemble des administrations publiques, dans l'attente des arbitrage sur la dépense de l'Etat qui ne sont pas rendus à cette heure", a précisé Bercy à l'AFP.
Et "elle reste compatible avec la trajectoire pluriannuelle" d'une hausse moyenne des dépenses de 0,7% par an entre 2022 et 2027 (hors mesures d'urgence et de relance), et "ne remet pas en cause la sortie progressive du quoi qu'il en coûte", ajoute le ministère.
Croissance d'au moins 5% en 2021
Le budget 2022 doit "permettre aux ministères de financer des priorités telles que nous les avons définies au début du quinquennat", avait indiqué jeudi sur Sud radio le ministre des Comptes publics Olivier Dussopt.
Parmi elles, "la forte augmentation des moyens des politiques publiques régaliennes et la priorité donnée à l'enseignement", détaille le rapport préparatoire.
Sur l'enseignement, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé le déblocage d'une enveloppe de 700 millions d'euros en 2022 pour les revalorisations salariales.
En ce qui concerne la trajectoire économique envisagée pour 2021 et 2022, le gouvernement confirme globalement ses prévisions, avec une croissance économique "d'au moins 5%" cette année, et de 4% l'an prochain. De son côté, l'Insee table ce 2 juillet sur un rebond de l'économie française qui pourrait atteindre 6% en 2021.
La prévision de dette quant à elle, à 115,7% du PIB en 2022, est elle légèrement revue à la baisse par rapport à la dernière prévision officielle d'avril (116,3%). Celle de déficit public reste inchangée à 5,3%, après 9,4% attendu cette année.
(Avec AFP)