Cannes : "La Loi du marché" primé

Le cinéma français a été à l’honneur du palmarès du 68e Festival de Cannes, remportant les trois principaux prix : la Palme d’Or et les prix d’interprétation masculine et féminine.
Jacques Audiard (au centre), Palme d'or pour "Dheepan" avec l'actrice Emmanuelle Bercot et l'acteur Vincent Lindon, récompensé pour "La loi du marché"

Le cinéma français se porte bien, merci. C'est en tout cas ce qu'on peut déduire du palmarès du 68è Festival de Cannes, qui consacre trois films français dans les catégories phares.

"Dheepan", film d'amour et de violence de Jacques Audiard, sur le parcours en France de réfugiés sri-lankais, a reçu dimanche la Palme d'or du 68e Festival de Cannes"Recevoir un prix de la part des frères Coen c'est quelque chose d'assez exceptionnel", a déclaré Jacques Audiard, 63 ans, très ému. "Je pense à mon père", le scénariste et dialoguiste Michel Audiard, a-t-il ajouté.

Si la dernière Palme d'or française avait été décernée en 2013 à "La Vie d'Adèle" d'Abdellatif Kechiche, Jacques Audiard avait déjà été récompensé à plusieurs reprises à Cannes, par le Prix du scénario pour "Un Héros très discret" en 1996 et le Grand prix en 2009 pour "Un Prophète".

Vincent Lindon récompensé pour son rôle de chômeur

Autre récompense pour le cinéma français, l'acteur Vincent Lindon, 55 ans, a reçu le prix d'interprétation pour "La loi du marché" de Stéphane Brizé, film cinglant sur la brutalité du monde du travail, dans lequel il interprète un chômeur de longue durée qui se bat pour retrouver un emploi.

La voix brisée par l'émotion, l'acteur, qui a été ovationné par la salle, a chaleureusement remercié le réalisateur et dédié son prix "aux citoyens laissés pour compte", estimant que ce prix était "un acte politique".

"C'est la première fois que je reçois un prix d'interprétation", a-t-il souligné. "C'est l'un des trois plus beaux jours de ma vie".

L' "audace" de Maïwen

L'actrice Emmanuelle Bercot, 47 ans, a reçu de son côté le prix d'interprétation féminine pour "Mon roi" de Maïwenn, ex-aequo avec l'actrice américaine Rooney Mara dans "Carol" de l'Américain Todd Haynes, romance entre deux femmes dans les années 50 avec Cate Blanchett et Rooney Mara.

"Maïwenn, tu as cru en moi comme personne avant, tu m'as regardée comme personne avant", a dit Emmanuelle Bercot, en longue robe noire.

Ce prix récompense "l'audace, le sens aigu de la liberté" de Maïwenn, a encore déclaré l'actrice, qui interprète dans ce film une avocate qui se souvient de la passion destructrice qu'elle a vécue pendant dix ans avec Georgio (Vincent Cassel), un séducteur et beau parleur.

Rooney Mara, qui n'était pas présente à la cérémonie, campe dans "Carol" le personnage d'une toute jeune vendeuse qui va se laisser séduire par une femme bourgeoise à la beauté fatale (Cate Blanchett).

Nemes, Lanthimos et Hou Hsiao-Hsien

Le Grand prix a été décerné par le jury présidé par les frères Coen à "Son of Saul" ("Le fils de Saul") du Hongrois Laszlo Nemes, film choc sur la Shoah.

Cette oeuvre, qui raconte l'histoire d'un déporté juif forcé de travailler dans les chambres à gaz à Auschwitz, a impressionné par sa mise en scène radicale. Il restitue l'horreur de la Shoah sans presque jamais montrer les victimes, par le hors champ et les bruits. "Ce continent est encore hanté par le sujet", a commenté le réalisateur en recevant son prix.

Le prix du Jury a été attribué au Grec Yorgos Lanthimos pour "The Lobster", fable grinçante et dérangeante sur la solitude, le couple et l'amour.

Le prix de la mise en scène est revenu au cinéaste taïwanais Hou Hsiao-Hsien pour "The Assassin", histoire d'une justicière dans la Chine du IXe siècle, à l'esthétique ciselée.

Le réalisateur mexicain Michel Franco a reçu de son côté le prix du scénario pour "Chronic", portrait tout en retenue d'un infirmier, interprété par Tim Roth, totalement dévoué à l'accompagnement de patients en fin de vie.

La cinéaste Agnès Varda, émue aux larmes à l'évocation de son ex-compagnon Jacques Demy, a reçu quant à elle une Palme d'honneur, une récompense seulement décernée à ce jour à Woody Allen, Clint Eastwood et Bernardo Bertolucci.

(avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 25/05/2015 à 17:18
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en réalité rien à cirer, on n'est pas mieux servi que par soit même. On a même pensé à la Julie ça fait bien dans le tableau. Pour le violon on aurait pu nommer la conzeiss du toréador d'opérette ça aurait été la cerise sur le gâteau.

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