Code du travail : les routiers toujours mobilisés, moins de sites pétroliers bloqués

Les interventions des forces de l'ordre ont empêché le blocage de plusieurs dépôts de carburant, malgré la présence de routiers grévistes. Selon eux, les ordonnances réformant le Code du travail sont une porte ouverte au dumping social dans les petites et moyennes entreprises, en raison de la primauté des accords d'entreprise sur les conventions négociées au niveau de la branche professionnelle.
Des actions "se mettent en place dans le Nord, à Rouen, Caen, Nantes, Rennes et Marseille", a résumé à l'AFP Jérôme Vérité, numéro un de la CGT-Transports.

L'annonce d'une réunion jeudi avec la ministre des Transports Elisabeth Borne a-t-elle apaisé les routiers ? Si au deuxième jour d'un mouvement reconductible contre la réforme du Code du travail, le nombre de site bloqués est moindre, c'est que les manifestants étaient attendus par les forces de police dans les lieux stratégiques  Des chauffeurs routiers ont toutefois mis en place des barrages filtrants et tenté de bloquer des dépôts pétroliers mardi, selon des syndicalistes FO et CGT interrogés par l'AFP.

Des actions "se mettent en place dans le Nord, à Rouen, Caen, Nantes, Rennes et Marseille", a résumé à l'AFP Jérôme Vérité, numéro un de la CGT-Transports. Dans les Bouches-du-Rhône, le dépôt pétrolier de La Mède, à proximité de Martigues, a été bloqué momentanément et une zone logistique à Vitrolles a également été ciblée, d'après lui. De con côté, Bruno Lefebvre de FO a relevé des points de mobilisation dans "un dépôt de bus à Rennes", à Carquefou près de Nantes, sur une voie d'accès à Marseille ou encore dans la zone industrielle nord de Lens.

Tous n'ont pas connu une telle réussite de leur opération de blocage. A Rouen, les quelques dizaines de syndicalistes qui bloquaient depuis l'aube un nœud de circulation important, à l'est de la métropole, ont été contraints de cesser leur mouvement vers 07h00, selon la préfecture. L'intervention des forces de l'ordre a eu lieu sans incident, a-t-on précisé. Au Havre, où les manifestations avaient été nombreuses l'an dernier contre la loi Travail, aucun blocage n'a été signalé.

A Caen, une trentaine de grévistes filtraient depuis 4H30 les entrées et sorties du dépôt de carburant de Mondeville, à l'est de la ville, d'après la CGT. Mais jointe par l'AFP, la préfecture a précisé que le site n'était "pas bloqué". "Les manifestants sont présents aux abords et les véhicules circulent, il leur a été rappelé que le droit de grève est bien évidemment respecté mais que les blocages ne seront pas admis", a-t-on ajouté.

A La Rochelle, les routiers ont décidé de "lever" leur mouvement provisoirement, après avoir échoué à bloquer les dépôts pétroliers de La Pallice. "On a essayé de mettre en place quelque chose mais il y avait une compagnie de CRS entière et ils avaient l'air tendu", a rapporté à l'AFP Stanislas Baugé (CGT).

Attentre la réunion de jeudi

En conséquence, les grévistes ont pris la décision "d'arrêter en attendant la réunion au ministère" des Transports prévue jeudi, a indiqué le syndicaliste.

Pour tenter de dénouer la crise, la ministre des Transports, Elisabeth Borne, a invité syndicats et organisations patronales à une réunion jeudi pour discuter du "dumping social et de la concurrence déloyale". Une réunion préparatoire est prévue mardi à 11H00 avec les syndicats représentatifs (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC).

"Le blocage, ce n'est pas une méthode. La bonne méthode c'est le dialogue", a déclaré Elisabeth Borne lundi sur BFM TV.

"Les routiers n'ont pas de raison de s'inquiéter des ordonnances travail", a-t-elle insisté, mettant en garde contre des "inexactitudes" et des "contre-vérités", notamment sur les primes d'ancienneté qui restent gérés par la branche.

Du côté des syndicats, l'annonce de cette nouvelle réunion a été fraîchement reçue. "On est toujours prêts à discuter, après, ça dépend du contenu", a dit à Reuters Patrice Clos, Secrétaire général FO Transports, indiquant qu'il avait appris à la télévision la tenue de cette réunion. "Tant qu'il n'y a rien de concret, on maintiendra le mouvement", a-t-il ajouté. Même son de cloche du côté de la CGT. "[La ministre] essaie d'éteindre des feux en allumant des contre-feux parce que réellement notre fiche de paie sera impactée par les ordonnances. Et donc nous sommes toujours aussi déterminés sur le retrait de ces ordonnances", a dit Sandy Penne, du bureau fédéral de la CGT Transports, sur BFM TV.

Pour les grévistes, les ordonnances réformant le Code du travail sont une porte ouverte au dumping social dans les petites et moyennes entreprises, en raison de la primauté des accords d'entreprise sur les conventions négociées au niveau de la branche professionnelle.

(avec AFP et Reuters))

Commentaires 3
à écrit le 26/09/2017 à 14:35
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c'est les "décideurs " qu'il faut bloquer !

à écrit le 26/09/2017 à 11:45
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Nous en France au lieu de privilégier le ferroutage, on mets tous sur les routes et les autourate des camions poubelle super polluants et on oublie qu'en suisse et allemagne la majeur partie des camions sont sur les rails ou leurs chargement.Chez nou...

à écrit le 26/09/2017 à 9:41
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Les syndicats ont validé l'esclavagisme salarial tout comme en Allemagne. "L’enfer du miracle allemand" http://www.monde-diplomatique.fr/2017/09/CYRAN/57833

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