Conseil national de la refondation : Macron peine à convaincre

Le chef de l'État doit tirer ce lundi 12 décembre un premier bilan du Conseil national de la refondation, symbole de « la nouvelle méthode » du président. À quelques jours de la présentation de la réforme explosive des retraites, Emmanuel Macron veut apaiser les tensions sans vraiment convaincre les membres de l'opposition.
Grégoire Normand
Emmanuel Macron lors d'un atelier du Conseil national de la refondation début décembre.
Emmanuel Macron lors d'un atelier du Conseil national de la refondation début décembre. (Crédits : Reuters)

Trois mois après le lancement en grande pompe du Conseil national de la refondation (CNR) à Marcoussis, Emmanuel Macron s'apprête à recevoir un parterre d'invités au château de l'Élysée ce lundi 12 décembre. Il s'agit, selon l'entourage du président, de faire « un point d'étape après les 2.000 premières réunions qui ont lieu sur le terrain ». Lors de la campagne présidentielle, le chef de l'État avait promis « une nouvelle méthode » après un quinquennat de crises.

Longtemps critiqué pour sa « verticalité » du pouvoir, Emmanuel Macron veut poursuivre cette « opération déminage » avant la présentation de la réforme explosive sur les retraites prévue le 15 décembre prochain, juste avant les congés de Noël pour beaucoup de Français. Cette réunion doit permettre de présenter « cette nouvelle méthode de construction de l'action publique pour partager un diagnostic et partager l'action sur de grands thèmes », assure l'entourage d'Emmanuel Macron. Le pilotage du Conseil national de la refondation a été confié à l'essayiste David Djaïz, proche conseiller d'Emmanuel Macron.

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Biodiversité, inégalités et dépenses publiques au programme

Cette journée de lundi devrait permettre d'aborder le thème de la biodiversité en pleine COP 15 qui se déroule à Montréal jusqu'au 19 décembre. La spécialiste du sujet Anne Larigauderie, présidente l'IPBES (équivalent du GIEC pour la biodiversité) doit faire une présentation sur les enjeux de la destruction de la biodiversité à l'échelle de la planète. Seront abordées également la question brûlante des inégalités.

Le nouveau président du Conseil d'analyse économique (CAE) et par ailleurs économiste à la London School of Economics, Camille Landais, doit également tenir une conférence sur les écarts de revenus. Enfin, le directeur général de l'Insee, Jean-Luc Tavernier, a préparé un exposé sur la question des finances publiques.

Cette série d'interventions fait suite à d'autres CNR thématiques consacrés à la refondation du « modèle social et productif » à Bercy qui s'est tenu vendredi soir, et à la jeunesse, samedi.

Les oppositions boudent à nouveau le CNR

Mais le grand raout préparé sous les dorures de l'Élysée pourrait faire un flop. En effet, les conseillers du président n'attendent « aucun membre de l'opposition politique ». Déjà en septembre, la plupart des formations politiques de gauche et de droite et les syndicats avaient boycotté la réunion de Marcoussis. Cette nouvelle désertion pourrait sonner comme un désaveu pour la majorité présidentielle soutenant toujours l'idée d'un « compromis ».

Dans les conseils nationaux de la refondation à l'échelle des territoires, « des élus de tous bords politiques ont participé. Dans ces réunions, on fait la différence entre la posture nationale et la réalité du terrain », ajoute-t-il.

Concernant le boycott des syndicats, l'Elysée souligne que « la CGT a participé au Conseil national de la refondation sur l'emploi » le 2 décembre dernier. Pour l'entourage du chef de l'État, « le boycott des oppositions, c'est une forme d'injure aux milliers de citoyens qui ont participé à ces réunions ». « Le Conseil national de la refondation est un espace de transformation du service public basé sur la collaboration entre l'Etat, les collectivités territoriales et la société civile », expliquent les proches d'Emmanuel Macron.

Un « dialogue » en plein Blitz de 49-3 budgétaires

Cette instance aux contours flous voulue par Emmanuel Macron va se réunir alors que la Première ministre Elisabeth Borne a brandi une nouvelle fois l'article 49-3 dimanche pour accélérer l'adoption du projet de loi de finances 2023. Sans majorité absolue depuis les élections législatives de juin dernier, la cheffe du gouvernement a déjà dégainé cet article à... neuf reprises pour faire adopter de nombreux textes législatifs.

Face aux possibles critiques, l'Elysée indique que « l'article 49-3 que pourrait utiliser la Première ministre n'a rien à voir avec cette nouvelle méthode qui cherche le consensus [...] Le CNR n'a pas vocation à débattre des textes budgétaire ». En outre, ce CNR n'est « ni une organisation, ni une institution. Il n'a pas vocation à faire concurrence au parlement », insiste le château. Entre promesse d'ouverture et passage en force, le président tient sa ligne du « en même temps ».

Grégoire Normand
Commentaires 18
à écrit le 13/12/2022 à 9:58
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c'est assez étonnant que les démocrates ( de nom) aient une vision de la démocratie à géométrie variable. Un parti d'extrême droite , quand il touche de l'argent c'est pas bien mais les autres partis ? La notion de cordon sanitaire , ça veut dire quo...

à écrit le 12/12/2022 à 20:59
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un nouveau déni de démocratie, ces représentants ne sont pas élus et donc de ce fait n'ont aucune légitimité a part de satisfaire l'égo d'un dictateur , il y a une assemblée nationale avec ses députés mais pourquoi ne les consulte-il pas ?

le 13/12/2022 à 7:49
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si come le port marseille lyon est creer pour favorise l'industrie allemande les magouilles de la macronie ne serve pas la france en 1er

à écrit le 12/12/2022 à 19:19
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Tout cela est la faute de la privatisation pour ponctionner le capital français en matière de nucléaire au profit de boite de spéculation énergétique qui ont besoin de rareté pour faire encore plus monter les prix.

à écrit le 12/12/2022 à 18:39
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Pour évacuer un sujet les précédents gouvernements ont toujours créé des commissions et cela depuis la nuit des temps . Et Macron ne fait rien d'autres avec ses "Conseils " !!!

à écrit le 12/12/2022 à 17:21
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Nous avons un Sénat une Assemblée Nationale et un Conseil Économique Social et Environnemental qui nous coute en frais de fonctionnement environ 1 milliard. Comme ce n’est pas suffisant ou trop vétuste le pouvoir rajoute à sa convenance des Conventio...

à écrit le 12/12/2022 à 16:34
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Mille fois d'accord avec vous ! sans les adhérents de la fnsea qu'aurions nous englouti depuis la fin de la IIIème guerre mondiale ?! des nems, des tacos, des sushis, des hamburgers peut-être ?!

le 12/12/2022 à 19:29
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Les adhérents de la fnsea empoisonnent la terre et nous empoisonnent avec leurs aliments bourrés de pesticides, d'herbicides, d'engrais chimiques !

à écrit le 12/12/2022 à 14:12
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Un séducteur, Macron est un grand séducteur mais derrière sa séduction, il y a le vide..... glacial.

le 12/12/2022 à 17:09
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le co prince d Andorre ne rassemble pas les français l insécurité en net progression à lire les presse locale !

à écrit le 12/12/2022 à 11:28
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Il nous a uniquement convaincu qu'il faisait à la fois les questions et les réponses, digne d'un en même temps ! Aucun changement à espérer dans sa "pédagogie" ! ;-)

à écrit le 12/12/2022 à 9:17
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Bah, Manon Aubry ne peut pas se targuer de la moindre autorité morale. La gauche et l’extrême-gauche ont été pris tant de fois la main dans le pot de confiture… Ceux qui ont fait les malins sur le féminisme se sont tous fait arrêter. C’est peut-être ...

le 12/12/2022 à 9:34
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Parce qu'il n'y pas de corruption aux mondes des sovjets?

à écrit le 12/12/2022 à 8:45
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Ces comités theodule servent juste à alimenter le business des consultants. Concrètement, il en sort quoi comme décision concrète d'importance? Rien ... C'est de l'habillage et un prétexte pour dire que la méthode de gouvernement est participative...

le 12/12/2022 à 9:17
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Pourquoi essayer de récupérer des déchets ?! Il y a tant de magasins qui offrent des prix attractifs... et puis vous risquez d'attraper le tétanos.

à écrit le 12/12/2022 à 8:14
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Réponse à Henry , vous auriez du faire une école d'ingénieur , vous auriez une autre vision des choses (de l'énergie je m'entends) .

à écrit le 12/12/2022 à 8:14
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Bonjour, Pourquoi pas... Mais je crainds que le nombre de délinquance est en rapport au manque d'éducation parentale et scolaire... Bien sûr ils ne faut pas le dire... Mais le goût au travail, le vivre ensemble, le respect des règles.... Tous cela s'...

à écrit le 12/12/2022 à 8:13
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c'est assez étonnant que les démocrates ( de nom) aient une vision de la démocratie à géométrie variable. Un parti d'extrême droite , quand il touche de l'argent c'est pas bien mais les autres partis ? La notion de cordon sanitaire , ça veut dire quo...

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