Coronavirus : une agente de la ligne 6 du métro parisien contaminée

Selon une note d'information aux agents de la ligne 6 que s'est procurée l'AFP, l'employée a prévenu mercredi qu'elle était hospitalisée depuis la veille à la suite d'un séjour privé en région effectué pendant ses congés, entre le 17 et le 24 février.
(Crédits : Reuters)

Une agente de la RATP travaillant en station sur la ligne 6 du métro parisien et en contact avec le public a été infectée par le coronavirus, mais son état s'améliore et cela n'a pas d'impact sur le réseau, selon l'entreprise publique.

"L'agent va mieux, et la situation est très suivie par le médecin du travail et l'entreprise. La RATP a pris attache auprès de l'Agence régionale de santé et elle suivra ses recommandations. Une information est par ailleurs en cours dans l'environnement de travail du salarié et auprès des partenaires sociaux", a précisé un porte-parole de la Régie, confirmant une information révélée par RTL.

La découverte du cas de coronavirus n'a pour l'instant "aucun impact pour l'exploitation sur tout le réseau, y compris sur la ligne 6" qui relie Étoile à Nation via Denfert-Rochereau, a assuré le porte-parole à l'AFP.

L'agente avait séjourné dans un "foyer confirmé" du coronavirus

Selon une note d'information aux agents de la ligne 6 que s'est procurée l'AFP, l'employée a prévenu mercredi qu'elle était hospitalisée depuis la veille à la suite d'un séjour privé en région effectué pendant ses congés, entre le 17 et le 24 février.

Cette note, datée du même jour, précise que l'agente a été, à son retour, en contact avec des collègues du 26 au 28 février.

Cette agente avait séjourné dans "un foyer confirmé" du coronavirus. Elle a travaillé dans trois stations de la ligne 6 pendant les trois jours concernés, et était amenée à être en contact avec le public pour vendre des titres de transport ou informer les voyageurs, a précisé le porte-parole. Tous les lieux où elle a travaillé ont été "nettoyés et désinfectés", selon lui.

L'agente travaillait avec une dizaine de collègues mais aussi au contact du public

Parmi les collègues avec qui elle a pu être en contact, "une dizaine de personnes sont concernées". Elles ont été "informées par l'entreprise et signalées à la médecine du travail qui a pris contact avec l'Agence régionale de santé pour toute mesure adaptée à la situation", a-t-il dit.

Selon Bertrand Hammache, de la CGT-RATP, deuxième syndicat de l'entreprise, cette agente a participé au rassemblement évangélique à Mulhouse, dans le Haut-Rhin, comme plusieurs autres personnes infectées.

Le cas de cette agente est "le seul cas avéré" à la RATP de contamination, a ajouté le syndicaliste. Quelque 80 salariés de la régie des transports qui avaient été mis en quarantaine 14 jours en sont sortis après la "levée des suspicions", a affirmé M. Hammache, qui appelle à ne pas céder à la "psychose" et à "s'en tenir à la recommandation des pouvoirs publics".

L'ARS va dire qui doit rester chez soi

"L'Agence régionale de santé va faire tout de suite l'enquête et va dire qui doit rester chez soi", a commenté sur Europe 1 la ministre du Travail, Muriel Pénicaud.

"Dès qu'il y a une contamination, c'est l'Agence régionale de santé qui fait une enquête avec toutes les personnes qui ont été en contact", et ces "personnes-contact (...) restent chez elles, pour celles qui ont des hauts risques" pour éviter la propagation, a-t-elle expliqué.

"Ce qu'on appelle contact c'est un contact prolongé, rapproché, pendant longtemps, qui peut amener, comme disent les autorités de santé, à ce qu'il y ait des émissions de gouttelettes infectieuses qui se transmettent", a détaillé la ministre.

"Il ne faut pas paniquer", a souligné Mme Pénicaud, jugeant qu'un éventuel droit de retrait des agents RATP ne saurait s'appliquer.

"Un droit de retrait, ce n'est jamais collectif. C'est individuel, et c'est s'il y a un danger grave ou imminent pour votre vie ou votre santé. Il y a très peu de situations de travail de ce type-là", a-t-elle argumenté, citant le Code du travail.

"On informe continuellement les salariés de l'évolution de la situation afin de répondre aux interrogations légitimes de nos agents qui sont en contact avec le public", a indiqué le porte-parole de la RATP.

La direction a ainsi distribué du gel hydroalcoolique ou des lingettes au personnel ne disposant pas d'un point d'eau et va bientôt mettre à la disposition des agents en contact avec le public --conducteurs, agents en station et services de sécurité-- des "kits de prévention" permettant de "porter assistance à des personnes présentant des symptômes, voyageurs ou collègues". Ces kits comporteront une notice d'utilisation, des lingettes désinfectantes, une paire de gants et un sachet pour jeter les éléments après usage.

Plus généralement, "on reste vigilants et on respecte scrupuleusement les consignes gouvernementales", a remarqué le porte-parole. "Il n'y a aucune contre-indication donnée par les pouvoirs publics de se déplacer en transports en commun".

La RATP comptabilise 7 millions de voyages par jour dans le métro parisien.

Commentaire 1
à écrit le 05/03/2020 à 22:19
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Seulement un collaborateur ? Il n'y a donc pas matière d'en parler. Combien de personnes contaminées transportent-ils chaque jour, à la RATP ? Et de toute façon, on ne tient pas de statistiques par entreprise ou par employeur (un travail à l'accueil ...

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