Créations d'emplois : le ralentissement se confirme

La France a enregistré un douzième trimestre consécutif de créations nettes d'emplois salariés, avec 48.800 nouveaux postes (+0,2%) au premier trimestre, a annoncé ce mardi 12 juin l'Insee. Ce chiffre marque toutefois un ralentissement de la progression de l'indicateur, qui avait comptabilisé plus de 100.000 créations nettes d'emplois au précédent trimestre.
Grégoire Normand
Dans un communiqué distinct, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) - qui ne prend en compte ni l'emploi à domicile ni l'emploi agricole dans son étude - estime la hausse des effectifs salariés à 0,2% au troisième trimestre et à 1,7% sur un an, des chiffres supérieurs à ceux de l'Insee.
Dans un communiqué distinct, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale (Acoss) - qui ne prend en compte ni l'emploi à domicile ni l'emploi agricole dans son étude - estime la hausse des effectifs salariés à 0,2% au troisième trimestre et à 1,7% sur un an, des chiffres supérieurs à ceux de l'Insee. (Crédits : Reuters/Charles Platiau)

La dynamique du marché du travail s'essouffle. Selon les derniers chiffres de l'Insee, la croissance de l'emploi salarié en France a ralenti au à 0,2% sur les trois premiers mois de l'année après une hausse révisée à 0,4% sur le dernier trimestre de l'année 2017. Lors des rendez-vous de Grenelle organisés par le ministère du Travail ce mardi 12 juin, la ministre Muriel Pénicaud a reconnu "des signaux d'attention". Mais elle a signalé que "la conjoncture du marché du travail restait bonne début 2018 malgré un contexte incertain", qualifiant les créations d'emploi de "dynamiques".

48.800 emplois crées

L'économie française a crée 48.800 empois dans le secteur privé et le secteur public au cours de trois premiers mois de l'année contre 107.300 sur les trois derniers mois de l'année 2017. Le niveau d'emploi est quasi stable dans la fonction publique (+1.100 emplois) et augmente de 47.000 dans le privé (0,2% contre 0,6%). Sur un an, les créations d'emploi restent dynamiques. Elles s'élèvent à 288.200 (+1,2%) avec une une hausse de 301.200 dans le privé et une diminution de 13.000 dans la fonction publique. Ces derniers chiffres relatifs au public coïncident avec la fin des contrats aidés décidée par le gouvernement d'Édouard Philippe à l'été 2017.

Lire aussi : Fin des contrats aidés : quel impact sur l'emploi ?

Dans la sphère publique, le nombre de créations d'emplois a nettement ralenti depuis la fin du deuxième trimestre 2017. Après avoir atteint un point haut en juin 2017 (5,807 millions de postes), les effectifs ne cessent de fondre pour atteindre 5,793 millions de personnes en poste. Du côté du privé, le niveau d'emploi atteint des sommets (19.378 millions). Un record depuis au moins 2010. Le solde des emplois dans le secteur privé est positif depuis au moins douze trimestres. Ce qui confirme la bonne santé de l'économie française. Au total, 25,17 millions d'emplois sont recensés par l'Insee.

Dynamique des services marchands

Sur le premier trimestre 2018, les services marchands sont restés le premier moteur de l'emploi avec une hausse de 0,3% après 0,8% au dernier trimestre 2017. L'intérim (+4.500, +0,5%), la construction (+3.600, +0,3%) et l'agriculture (+3.000, +1,0%) ont aussi créé des postes.

Si l'intérim a atteint un nouveau record d'effectifs, avec 818.000 postes, le secteur de l'emploi temporaire est en nette décélération, après avoir créé en moyenne 30.000 postes par trimestre au cours des six trimestres précédents.

La construction, de son côté, est bien orientée pour le cinquième trimestre d'affilée. Auparavant, les chantiers avaient connu huit années, entre fin 2008 et fin 2016, pendant lesquelles ils avaient perdu plus de 200.000 postes. Les services non marchands (+3.900, 0,0%) et l'industrie (-800, 0,0%) ont vu, quant à eux, leurs effectifs stagner au premier trimestre.

En un an, les tendances sont les mêmes que sur le trimestre pour l'emploi tertiaire marchand (+162.300, +1,4%), l'intérim (+90.200, +12,4%), la construction (+25.600, +1,9%), l'agriculture (+3.300, +1,1%), dans le vert. Les services non marchands sont stables sur l'année (+1.200, +0,0%) comme sur le trimestre. En revanche, l'industrie, qui a stagné sur le trimestre, est en légère hausse sur un an (+5.600, +0,2%).

Une activité ralentie

Cette moindre dynamique de l'emploi s'inscrit dans un contexte de croissance ralenti. Selon les derniers chiffres de l'Insee publiés le 30 mai, le produit intérieur brut en volume a ralenti au cours du premier trimestre à 0,2% contre 0,7% au dernier trimestre 2017. Ce coup de frein s'explique par un ralentissement de l'investissement des entreprises et de la consommation des ménages qui ont eu des répercussions sur l'activité.

Le taux de chômage notifié par l'institut de statistiques est en hausse de 0,2 point sur les trois premiers mois de l'année. Il se situe à 9,2% de la population active en France après avoir baissé de 0,7 point au trimestre précédent. La résorption du chômage reste donc un défi majeur pour le gouvernement.

Lire aussi : Emploi : un premier trimestre au ralenti

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 12/06/2018 à 23:40
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L'effet Macron est nul, ses lois inutiles....😂😎 un pur narcissique ....😁

à écrit le 12/06/2018 à 20:46
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Il faut re crééer des assignats par milliards pour sauver les business modeles des riches et par ruissellement normalement des boullettes de viande devraient tombées dans la gamelle de Jacquouille la fripouille.

à écrit le 12/06/2018 à 17:31
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belle hausse du nombre d'entreprises proposant des postes sur Ouestjob en ce moment. Pays de Loire/Bretagne sont de nouveau au top en matière d'emploi/chômage : https://www.ouestjob.com/actualites/la-bretagne-est-la-2eme-region-qui-cree-le-plus-dempl...

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