France : plus de 80% des entreprises prévoient de ne pas investir en 2023

Plus de la moitié des entreprises en France (52%) subissent de plein fouet les effets de la hausse du coût de l'énergie selon la 77e vague de consultation des entrepreneurs réalisée par OpinionWay, pour CCI France, La Tribune et LCI. Résultat, une très vaste majorité d'entreprises ont prévu de ne pas investir cette année.
Grégoire Normand
Dans le bâtiment, l'investissement pourrait fortement pâtir de l'explosion des prix de l'énergie et des matériaux.
Dans le bâtiment, l'investissement pourrait fortement pâtir de l'explosion des prix de l'énergie et des matériaux. (Crédits : Reuters)

L'horizon est encore bien sombre pour de nombreuses entreprises. Entre le prolongement de la guerre en Ukraine, la crise énergétique et l'inflation, l'économie tricolore peine à sortir de sa torpeur.

La croissance du PIB a fait du surplace au dernier trimestre 2022 à 0,1% et les perspectives de 2023 sont loin d'être optimistes. Le FMI table, dans ses dernières prévisions dévoilées ce mardi 31 janvier, sur 0,7% de croissance en 2023 après 2,6% en 2022. L'examen des chiffres trimestriels de 2022 indique que l'activité a été beaucoup moins dynamique que l'acquis de croissance, largement hérité du rebond post-Covid de l'année 2021.

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Dans ce contexte morose, les dirigeants peinent à se projeter pour investir. D'après la dernière Grande consultation des entrepreneurs (GCE) réalisée par OpinionWay pour CCI France, La Tribune et LCI, 81% des dirigeants interrogés affirment qu'ils ne vont pas investir en 2023. À l'inverse, 17% ont répondu qu'ils étaient prêts à s'engager dans des investissements. Enfin, 2% ne savent pas.

La construction dans le rouge, l'industrie évite le pire

Sans surprise, la construction confrontée à de vastes difficultés (prix des matériaux, approvisionnement, recrutements) apparaît en bas de tableau, avec seulement 1 répondant sur 10 qui envisage d'investir. Dans le commerce et les services, ils ne sont que 2 sur 10.

Paradoxalement, l'industrie est le secteur qui a le plus prévu d'investir au cours des prochains mois (3 sur 10) alors qu'elle connaît de profondes turbulences depuis la pandémie. Et l'année 2023 promet d'être encore très compliquée pour le Made in France.

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Parmi les entreprises qui ont prévu d'investir, 40% envisagent une enveloppe plus importante qu'en 2022. 50% projettent un montant d'investissement comparable. Enfin, 8% tablent sur des investissements en baisse par rapport à l'année dernière.

Modernisation et développement de nouveaux produits

Sur l'ensemble des thèmes proposés dans le questionnaire de l'institut de sondages, la modernisation de l'outil de production est plébiscité par 40% des répondants . Viennent ensuite le développement des nouveaux produits (21%) et la diversification (16%).

À l'opposé, le développement à l'international (4%), l'achat de matériels (4%) ou la relocalisation (4%) sont relégués en bas de classement. La transition écologique, pourtant indispensable pour relever les défis du réchauffement climatique, risque également de passer à la trappe. Seulement, 4% des dirigeants qui ont prévu d'investir, souhaitent orienter leurs dépenses dans ce domaine. Autant dire que la transition risque de prendre un sérieux retard.

Un moral toujours en berne

Cette accumulation de crises continue de plomber le moral des entrepreneurs. L'indicateur qui mesure la confiance des chefs d'entreprise à l'égard de l'économie stagne à niveau très bas depuis décembre (68 en janvier contre 67 en décembre). Depuis un an, l'indice n'a toujours pas retrouvé sa moyenne de long terme (100).

Et cette morosité concerne aussi bien les petites entreprises de moins de 10 salariés que les plus grandes. La perspective d'un prolongement du conflit en Ukraine et d'une croissance en berne en 2023 risquent de saper une nouvelle fois le moral des entrepreneurs.

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(*) Méthode : étude réalisée auprès d'un échantillon de 618 dirigeants d'entreprise.  L'échantillon a été interrogé par téléphone du 11 au 18 janvier 2023. La représentativité de l'échantillon a été assurée par un redressement selon le secteur d'activité et la taille, après stratification par région d'implantation.

Grégoire Normand
Commentaires 11
à écrit le 07/02/2023 à 12:20
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he oui, la fin de la'rgent gratuit quoi qu'il en coute aux allemands avec une inflation ' sans cosequence', comme dit melen-che guevarra, et zou, c'est le retour a la realite et aux cours de finance que tout le monde est suppose avoir eu......a leur ...

à écrit le 07/02/2023 à 9:46
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Chronique d'une catastrophe annoncée et dire que nous avions une électricité abondante à prix stable..

à écrit le 07/02/2023 à 9:38
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On les comprend aisement. France 160 milliards de deficits a l'export. Allemagne 220 milliards, mais positifs dans ce coup la. Creer en France une entreprise, est une forme de suicide. Taxes, emmerdes de tous ordres avec les caisses. les urssaf, ass...

à écrit le 06/02/2023 à 23:11
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Pourquoi ce gouvernement n a pas débrancher - comme les espagnols et Portugais - edf des prix électriques spots organisés par la mafia néerlandaises ? On aurait pu facturer aux artisans e tte prise et particuliers les coûts plus un petit bénéfice lég...

le 09/02/2023 à 8:38
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Vous avez raison, faut épargner pour notre retraite et cela va faire la joie des banques et des assureurs qui nous vantent leurs placements. Mais ce sera une catastrophe pour les commerçants et les fabricants. Mais bon, il y aura toujours les riches...

à écrit le 06/02/2023 à 21:11
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Je ne comprends pas ? La télé nous a montré une belle carte de l'Europe où la France avait l'énergie la moins chère. Donc nos entreprises, 4sont un sacré avantage sur la concurrence, elles devraient se faire un paquet d'oseille ? Alors que se passe t...

à écrit le 06/02/2023 à 18:10
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C'est tout a fait compréhensible, nul ne sait ce que sera l'avenir dans un an et "les responsables" mis a la tête de notre pays ne rassurent nullement ! Ils ne font que diviser, et diviser encore, pour le compte d'une coalition administrative et dogm...

à écrit le 06/02/2023 à 18:04
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moi non plus, je n'investis pas en 2023, ni ne dépense, et ce en raison de cette foutue réforme des retraites. Je surveille mes comptes bancaires comme l'huile sur le feu et comme le fait l'Etat . Cela me permettra de compenser un peu la perte de pen...

le 06/02/2023 à 23:07
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Ce n'est pas la reforme qui baissera les retraites, au contraire en incitant à travailler un peu plus elles fera en sorte qu'elles baisseront un peu moins. Ce n'est pas la loi qui crée la richesse mais l'économie. La loi peut seulement promettre la r...

le 07/02/2023 à 9:41
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Ne vous faites aucune illusion, elle sera vote, meme avec un 49-3, malgre le dementi de la borne, avec cerise sur le gateau l'assentiment des traitres de la droite.

le 07/02/2023 à 12:32
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@Adieu BCE "Ce n'est pas la reforme qui baissera les retraites, au contraire en incitant à travailler un peu plus elles fera en sorte qu'elles baisseront un peu moins. " Tu n'as plus qu'à montrer l'exemple à moins que tu sois déjà en retraite e...

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