Croissance : pas d'embellie prévue au deuxième trimestre

Selon la Banque de France, le PIB aurait progressé de 0,2% au deuxième trimestre, soit 0,4 point de moins qu'au premier. L'activité industrielle s'est essouflée.
Fabien Piliu
Selon la Banque de France, le PIB aurait progressé de 0,2% au deuxième trimestre.

Le miracle ne devrait pas se produire. Après avoir signé un bond de 0,6% au premier trimestre, le PIB ne progresserait plus que de 0,2% au deuxième selon la dernière estimation de la Banque de France publiée ce lundi matin qui repose sur son enquête mensuelle auprès des chefs d'entreprise.

Cette prévision est inchangée. Avec cette performance, l'institution table toujours sur une croissance de 1,4% " au moins " cette année, inférieure à celle envisagée par l'exécutif. En effet, François Hollande, le chef de l'Etat s'est dit confiant quant à la capacité de l'économie française de progresser de 1,6% en 2016, comme le prévoit l'Insee. Si cette anticipation devait se réaliser, elle dépasserait de 0,4 point le niveau de croissance observé en 2015.

Cette décélération trouve son origine dans le « retour à la normale » de l'activité, notamment dans l'industrie manufacturière. En janvier, la Banque de France avait notamment observé une très franche accélération de l'activité. Un pic qui ne s'est pas reproduit au cours du deuxième trimestre - si l'on observe les résultats des enquêtes de l'Insee et du cabinet Markit - marqué toutefois par une reprise de l'activité dans le secteur du bâtiment

Des erreurs possibles

Il reste maintenant à espérer que la Banque de France fasse fausse route. Ce ne serait pas une grande surprise. L'art de la prévision économique est délicat. Au premier trimestre, ses experts visaient une augmentation de seulement 0,3% du PIB... Or, de nombreux facteurs rendent l'exercice délicat au deuxième trimestre. D'un côté, les inondations, principalement dans le bassin parisien, et la multiplication des conflits sociaux à Paris et dans la plupart des métropoles régionales en réaction au projet de loi Travail porté par Myriam El-Khomri, la ministre du Travail ont pu peser sur la croissance. De l'autre, les conditions climatiques - fraîches - ont probablement stimulé la production et la consommation d'énergie. A cet élément s'ajoute bien évidemment l'impact positif de l'organisation du championnat d'Europe des Nations de football en France.

L'impact de l'Euro 2016

D'après une étude réalisée par le Centre de Droit et d'Economie du Sport (CDES) de Limoges, à la demande de l'Union des associations européennes de football (UEFA), l'organisation de l'Euro 2016 devrait avoir un impact significatif sur l'économie française. Il est estimé à 1,266 milliard d'euros environ - soit 0,05% du PIB tricolore - , dont près de 600 millions d'euros relèvent des dépenses spectateurs dans les stades, 200 relèvent des dépenses dans les fan-zones et le reste, soit près de 480 millions d'euros, provient des dépenses d'organisation (UEFA Euro 2016, fonds UEFA pour les villes hôtes, sponsors...).

Précisément, selon le CDES, les dépenses des spectateurs étrangers se déplaçant pour assister à l'événement en France constituent le principal poste de recettes. En cumulant les spectateurs stades et les fan-zones, elles représenteront 788 millions d'euros soit 62 % de l'impact économique global. En incluant les dépenses réalisées par les spectateurs français, le montant de l'activité économique est estimé à 842 millions d'euros.

Une reprise au troisième trimestre ?

Le troisième trimestre sera-t-il d'un autre acabit ? La Banque de France est assez optimiste. " Pour juillet, les chefs d'entreprise anticipent une hausse de l'activité aussi bien dans l'industrie, que les services et le bâtiment ", précise-t-elle.

Fabien Piliu
Commentaires 4
à écrit le 12/07/2016 à 13:43
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Mais non, que de pessismisme ! Tout va bien, il faut réélire Hollande pour finir de couler le pays :-)

à écrit le 11/07/2016 à 21:31
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Pauvre croissance française elle monte que si la température baisse. Comme fera-t-elle quand les français et les françaises ne pourront plus payer leurs factures de chauffage? Idem pour le plein de carburant pour aller bosser pour payer les factures...

à écrit le 11/07/2016 à 17:58
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La règle des 3% a été abandonnée et toujours personne pour se poser des questions. Nos politiciens ne sont là que pour gérer politiquement le braquage des multinationales et actionnaires milliardaires sur les peuples du monde. C'est ça et seu...

à écrit le 11/07/2016 à 14:45
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quelle surprise! boh hollande va mettre ca sur le dos du brexit ou de l'euro 2016, ca evitera de voir les vrais pbs...

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