De Fos-sur-mer à Bourges, la liste des dix nouvelles usines annoncées par Macron

Misant sur la réindustrialisation du pays, Emmanuel Macron a annoncé la sortie de terre dans les prochains mois, en France, de dix nouvelles usines. Le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, vient de dévoiler à Vivatech la liste de ces projets portés par des startups industrielles.
Emmanuel Macron a annoncé la création de dix nouvelles usines en France, dans les prochains, en soutenant des startups industrielles.
Emmanuel Macron a annoncé la création de dix nouvelles usines en France, dans les prochains, en soutenant des startups industrielles. (Crédits : © LTD / CYRILLE GEORGE JERUSALMI POUR LA TRIBUNE DIMANCHE)

« Je vous annonce que dix nouvelles usines vont sortir de terre dans les prochains mois, partout, de Fos à Bourges », a fait savoir Emmanuel Macron, dans un long entretien accordé à l'hebdomadaire L'Express mercredi 22 mai. Faisant de la réindustrialisation du pays une de ses priorités, comme l'a illustré le sommet Choose France, le président de la République a laissé le soin à son ministre de l'Industrie et de l'Énergie, Roland Lescure, d'annoncer ces fameuses nouvelles usines au cours d'une prise de parole au salon Vivattech ce jeudi soir.

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Dans les faits, il s'agit surtout des nouveaux lauréats de l'appel à projets « Première Usine », qui consiste à soutenir les startups industrielles dans le montage financier de leur premier outil de production. « L'objectif est clair : apporter de la subvention pour doter ces startups de leur site de production », commente Bercy. À travers cette initiative, le gouvernement vient de débloquer 42 millions d'aides pour soutenir les 121 millions d'investissement productifs prévus par ces dix projets d'usine, via le plan France 2030 et le soutien de Bpifrance. « Cela va de la robotique, à l'énergie hydrogène, en passant par l'agroalimentaire et l'aviation décarbonée », expose le cabinet de « Monsieur Usines » du gouvernement.

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Filière aérospatiale et décarbonation de l'industrie

Parmi les lauréats, se trouve effectivement le projet de la société Expliseat, à Avrillé (Pays de la Loire), qui a conçu et certifié le premier siège de transport en composite. Un matériau de plus en plus plébiscité dans la filière aéronautique pour sa robustesse et surtout sa légèreté. Cette nouvelle usine doit permettre à la société d'augmenter sa production pour s'adresser à de nouveaux marchés. Dans la filière aérospatiale, le gouvernement a retenu la future usine d'Ion-X, à Palaiseau. La pépite parisienne pourra dès lors viser une cadence mensuelle de dix moteurs pour petits satellites et un chiffre d'affaires annuel de dix millions d'euros. Plus au nord, à Ponts-Sainte-Maxence (Hauts-de-France), l'entreprise Pyromeral Systems va déployer son projet Janus, qui repose sur la mise en place d'une première usine de production « de pièces composites à matrices céramiques pour le secteur de la défense et de l'aéronautique civil et militaire », selon Bercy.

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Dans ces heureux élus, la décarbonation de l'industrie est aussi très présente à l'image du projet porté par la société My Vosges sur le territoire de Chavelot (Grand Est). Celle-ci utilise la technologie de la pyrolyse du bois pour produire du biocarbone et ainsi remplacer le charbon fossile dans le but de décarboner les industries métallurgiques. Avec cette même logique, le plan France 2030 va accompagner GravitHy pour sa future usine de Fos-sur-Mer (Paca). Cette startup s'est positionnée sur la décarbonation de la chaîne de valeur de l'acier, avec la production de deux mégatonnes de fer réduit à partir d'hydrogène vert. Autre usine annoncée par Emmanuel Macron, celle d'Energy Observer Developments, qui compte produire des générateurs électriques fonctionnant avec une pile à combustible hydrogène, plutôt qu'un combustible fossile, pour un usage fixe ou mobile.

Sur un tout autre domaine, l'État va co-financer le projet industriel du Girondin Toopi Organics, qui repose sur la production de biostimulants. Pionnier du recyclage de l'urine humaine en engrais agricole, en substitution pour le moment partielle des engrais minéraux, Toopi Organics a d'ailleurs récemment levé 16 millions d'euros pour passer à l'échelle industrielle.

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Aussi, cet appel à projets « Première Usine » a retenu le projet Cybertron de la société Vistory, qui repose sur la fabrication de mini usines de fabrication additive, ou encore celui Huddle Corp pour la production d'alimentation augmentée pour les animaux d'élevage et Deltalys basé sur la filtration du biogaz.

Plus de 6.000 emplois industriels en deux ans

Avec ces dix projets de première usine, la France pourrait compter sur plus de 1.000 emplois industriels supplémentaires, selon les données avancées par les lauréats, dont 500 rien que pour le projet de GravitHy. Mais Bercy, qui souligne avoir déjà accompagné 66 startups industrielles avec ce dispositif, depuis fin 2022, estime à plus de 6.100 les promesses d'emplois industriels créés. Niveau comptable, ce sont 293 millions d'euros de subventions qui ont été débloqués depuis la création de ce dispositif, pour un total d'investissements productifs d'environ 885 millions d'euros.

« Selon un récent rapport de l'inspection générale des finances, nous avons un nombre croissant de startups qui se dirigent vers l'industrie. Les opportunités de marché sont de plus en plus réduites dans la Tech, contrairement à l'industrie malgré un certain nombre de difficultés auxquelles il faut faire face comme la recherche du foncier et le financement de ces usines », souligne le cabinet de Roland Lescure, ministre de l'Industrie.

Par ailleurs, selon le baromètre industriel de l'État, nouvel outil de mesure public de la réindustrialisation en France, 377 ouvertures nettes (y compris des extensions d'usines) ont été recensées sur 2022 et 2023 dans l'Hexagone.

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Commentaires 5
à écrit le 25/05/2024 à 23:02
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Dommage que l'on subventionne autant sur des usines de robots sans personnes qui y travailleront... on aurait pu donner tant d'argents aux travailleurs qui le mérite et sont sous payer pendant des siècles avec autant d'argent pour si peu de riches...

à écrit le 25/05/2024 à 8:19
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650 milliards de dettes, dix usines, ce qui nous fait 65 milliards par usine ! Ouais trop génial ! Victoire ! LOL ! ^^

à écrit le 24/05/2024 à 20:24
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D'accord avec les deux commentaires précédents ..... Il serait bien que nos dirigeants plus qu'amateurs sans beaucoup d'expérience commencent par une petite entreprise à diriger et à développer ..... on serait surpris du résultat ..... ils se posera...

à écrit le 23/05/2024 à 18:58
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☠️ « L'objectif est clair : apporter de la subvention pour doter ces startups de leur site de production » Privatisation des gains et mutualisation des pertes : L'ARGENT PUBLIC n'a pas à financer des sites d'entreprise ‼️ Et certains osent encore pré...

à écrit le 23/05/2024 à 18:25
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bien leger tout cela pas d'usine vraiment confirmee les starts up sa tient ou pas? encore de la poudre aux yeux

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