Réindustrialisation : en Centre Val-de-Loire, Châteauroux veut attirer les gigafactories de batteries électriques

Labellisée parmi les premiers sites en clé main dans le cadre du plan France 2030, la zone d’activités d’Ozans, dans l’agglomération castelroussine, accueillera dès 2025 trois majors de l’industrie et de la logistique. Cette gigantesque parcelle mise également à terme sur l’implantation de grosses unités de fabrication de batteries électriques.
La zone d’activités d’Ozans ne fait pas partie des 30 friches industrielles recyclées, figurant au sein des 55 sites retenus, mais n’est pas astreinte à la loi climat et résilience sur la limitation de l’artificialisation des sols de 2021, du fait de son antériorité.
La zone d’activités d’Ozans ne fait pas partie des 30 friches industrielles recyclées, figurant au sein des 55 sites retenus, mais n’est pas astreinte à la loi climat et résilience sur la limitation de l’artificialisation des sols de 2021, du fait de son antériorité. (Crédits : ( © Châteauroux Métropole))

Le président la métropole et maire de Châteauroux (Centre-Val de Loire), Gil Averous (SE), peut se frotter les mains. La zone d'activités d'Ozans à Etrechet, située non loin de sa ville, fait partie des 55 sites clés en main annoncés mi-mai par l'Agence nationale de la cohésion des territoires. Cet espace de 550 hectares (dont 330 commercialisables) figure même parmi les cinq parcelles immédiatement opérationnelles en France pour accueillir des entreprises.

D'ores et déjà, deux groupes de premier plan installeront un établissement dans l'Indre l'année prochaine. Soprema, spécialisé dans l'étanchéité et les systèmes de couverture en aluminium, a ainsi acquis une parcelle de 20 hectares. Après les travaux de construction d'un nouveau bâtiment qui démarreront courant juin, cette ETI strasbourgeoise (3,7 milliards d'euros de recettes et 9700 collaborateurs en 2023) prévoit un démarrage de l'activité au printemps 2025. Elle emploiera au départ une vingtaine de salariés sur le site d'Etrechet. De son côté, le logisticien lyonnais DCB Logistics aménagera une plate-forme sur six hectares d'ici fin 2025, opérée à terme par 300 salariés. Une troisième société, œuvrant elle dans le recyclage de gazon synthétique, doit aussi s'installer en principe sur la ZAC d'Ozans. Son nom reste confidentiel tant que la convention n'est pas signée.

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Court terme garanti

Le dispositif de sites clé en mai est déployé par Bercy depuis début 2024 comme l'un des leviers majeurs de la réindustrialisation du pays. Tout en garantissant des emplacements premium intégrés dans un écosystème industriel, il revêt plusieurs avantages à la fois pour les investisseurs, les maîtres d'œuvre et les collectivités. La réalisation en amont des études techniques et environnementales, mais aussi l'accélération des démarches administratives et réglementaires, permettraient de réduire de 50% la durée moyenne pour une implantation, soit neuf mois au lieu de 18.

Enfin, l'état abondera à hauteur de 450 millions d'euros cette première tranche de sites retenus, notamment pour réaliser les travaux de voirie. Châteauroux métropole, qui a investi au total 15 millions d'euros depuis 2016 dans l'aménagement et la viabilisation de la ZAC d'Ozans, compte bien tirer mettre à profit ce coup de pouce financier, également à des fins de reconversion industrielle.

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2.000 postes en danger dans l'automobile

« Sur les trois filières phares du territoire - l'automobile, l'aéronautique et le luxe - la première connaît l'avenir le plus incertain compte tenu de la transition des systèmes de motorisation en cours. Les déboires financiers du fabricant de jantes Liberty Wheels, toujours dans l'expectative, mais aussi de plusieurs fonderies, en sont l'illustration, constate Gil Averous. Nous allons donc utiliser les aides de l'état pour muscler sensiblement les réseaux électriques de la zone afin d'être en mesure d'accueillir, notamment, des Gigafactory de batteries électriques. Elles recrutent en effet des compétences présentes chez nos sous-traitants automobiles ».

Selon le président de Châteauroux métropole, 2.000 emplois seraient ainsi menacés sur le secteur à plus ou moins long terme. Une fois que la zone d'activité d'Ozans aura atteint un taux de remplissage d'entreprises satisfaisant, attendu à un horizon de cinq ans, Gil Averous anticipe au contraire la création de 3.000 à 5.000 nouveaux postes pour le territoire.

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