En 2023, la hausse des salaires devrait être « très forte » en zone euro (BCE)

Selon la Banque centrale européenne, la hausse des salaires en zone euro devrait être « très forte » dans l'année à venir en dépassant les références historiques et rattrapant en partie l'inflation débridée depuis 2021. Elle craint une « une spirale inflationniste », ce que consteste le FMI.
La croissance des salaires, selon la BCE, va refléter « un certain rattrapage entre les salaires et les taux élevés d'inflation » observés depuis l'année 2021.
La croissance des salaires, selon la BCE, va refléter « un certain rattrapage entre les salaires et les taux élevés d'inflation » observés depuis l'année 2021. (Crédits : Reuters)

C'est bien connu : tout augmente, sauf les salaires. Cela ne sera sans doute pas le cas en 2023, dans la zone euro, selon la BCE : « La croissance des salaires au cours des prochains trimestres devrait être très forte par rapport aux tendances historiques », affirment les auteurs d'un article publié dans le bulletin mensuel de l'institut monétaire.

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« Les salaires réels sont beaucoup plus faibles » qu'en 2019

Cette croissance va refléter « un certain rattrapage entre les salaires et les taux élevés d'inflation » observés depuis l'année 2021. En zone euro, la hausse annuelle des prix à la consommation est certes retombée en décembre sous la barre symbolique des 10% après un an et demi de hausse ininterrompue. Mais le travail de sape des prix sur les salaires fait qu'à ce jour « les salaires réels sont beaucoup plus faibles » qu'en 2019, « avant la pandémie ».

Au deuxième trimestre 2022, le taux d'évolution annuel réel des salaires était négatif, à -5,2%, en zone euro, selon leur article. Cela pourrait amener les syndicats à « exiger des augmentations salariales plus importantes lors des prochains cycles de négociations », en particulier dans les secteurs à salaires modérés. En Allemagne, le syndicat des services Verdi réclame en ce moment une hausse de 15% des salaires pour les quelque 160.000 salariés du géant du courrier Deutsche Post, et de 10,5% pour les 2,5 millions de fonctionnaires de l'Etat fédéral et des communes.

La BCE craint une spirale inflationniste

Dans un entretien accordé au Monde, publié le 22 décembre, le vice-président de la BCE, Luis de Guindos, disait s'attendre à un rattrapage « normal » de l'inflation, mais excluait « pour le moment » une spirale « salaires-prix » qui serait néfaste pour ramener l'inflation à 2%, la cible de la BCE. En novembre 2022, le chef économiste de la Banque centrale européenne Philip Lane avait déjà déclaré sur le site de la BCE que la croissance des salaires continuerait d'alimenter l'inflation en zone euro « même après que les facteurs énergétiques et pandémiques auront disparu ».

La BCE a bien peur qu'une hausse des salaires, due à la hausse du coût de la vie, entraîne en retour une hausse des coûts de production pour l'entreprise qui, pour éviter de réduire ses marges bénéficiaires, la répercutent sur ses produits, alimentant une nouvelle hausse des prix, et créant ainsi une boucle ressemblant à un cercle vicieux duquel il est difficile de s'extirper sans une forte hausse des taux.

Une théorie qui, si elle semble logique, est pourtant contestée par une étude publiée par plusieurs économistes du Fonds monétaire international. Ces derniers affirment en effet qu'augmenter les salaires n'induit pas systématiquement une spirale inflationniste.

ZOOM - Au Royaume-Uni, le gouvernement réunit les syndicats du secteur public sur fond de revendications salariales

Face aux grèves qui durent dans les transports, la santé, et peut-être bientôt l'enseignement pour réclamer des hausses de salaires, le gouvernement britannique conservateur réunit ce lundi les syndicats du secteur public, un geste d'ouverture après la fermeté affichée jusqu'ici. « La première chose que nous devons faire est de commencer à discuter correctement, et c'est pour cela que lundi est si important et que nous voulons avoir ces discussions », a déclaré le Premier ministre Rishi Sunak sur la BBC dimanche, interrogé sur la volonté du gouvernement de répondre aux revendications des syndicats. L'urgence de la crise est palpable, alors que les cheminots poursuivent avec détermination leur mouvement social, après plusieurs grèves durant l'été, à l'automne, avant Noël et la semaine dernière. Les infirmières réclament une augmentation de salaire conséquente pour l'année en cours, que l'exécutif a jusqu'ici jugé « inabordable » pour les finances publiques. « Le gouvernement a toujours dit qu'il était heureux d'avoir une discussion sur les salaires qui soit responsable et abordable pour le pays », a de nouveau insisté Rishi Sunak dimanche. Ces discussions se tiennent au moment où le gouvernement a annoncé préparer une loi pour instaurer un service minimum dans le secteur public pour réduire l'impact des grèves, déclenchant l'ire des syndicats.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 09/01/2023 à 18:22
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Bonjour, Déjà si les salariés pouvez suivre l'inflation se serais bien .... Le privé a perdu en moyenne les 6% de 2022... Bien sûr, ils ne faut pas le dire , mais les fonctionnaires avec leur pouvoir de nuisance, ne sont pas a peindre.. Ensuite, ...

à écrit le 09/01/2023 à 17:01
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parfait, certains ont relu les cours de macro 3eme annee; donc pour une fois faudra eviter de courir apres le train

à écrit le 09/01/2023 à 14:46
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L'argent ne se mange pas. Quand le gouvernement distribue de l'argent à gauche et à droite, la valeur de l'argent diminue, c'est tout. Rien ne se perd, rien ne se crée

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