Énergie : vers une hausse des prix du gaz et de l'électricité dès janvier 2023

A l'occasion d'une conférence de presse ce mercredi après-midi, Elisabeth Borne va dévoiler les scénarios possibles pour affronter les pics de consommation d'énergie cet hiver. Une hausse très sensible des factures d'électricité et de gaz paraît inévitable après la fin du bouclier tarifaire qui prend fin au 31 décembre.
En 2022, la hausse sur les tarifs d'électricité pour les particuliers avait été bloquée par le gouvernement à 4% et les tarifs du gaz gelés au niveau d'octobre 2021.
En 2022, la hausse sur les tarifs d'électricité pour les particuliers avait été bloquée par le gouvernement à 4% et les tarifs du gaz gelés au niveau d'octobre 2021. (Crédits : DADO RUVIC)

La France vit sa pire crise énergétique depuis les années 1970, plombée par sa dépendance au gaz russe. C'est dire si la prise de parole d'Elisabeth Borne, qui évoquera cet après-midi les scénarios d'approvisionnement en énergie du pays, est attendue. Autrement dit : risque-t-on des coupures d'électricité et combien ça va coûter ? Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, parlait la semaine dernière « d'une hausse contenue » dans « la mesure de ce que nous permettent nos finances publiques ».

Cité par Le Parisien, un conseiller ministériel prévient : « Compte tenu des contraintes budgétaires qui pèsent sur 2023, il n'est pas envisageable de maintenir le bouclier tarifaire au niveau actuel. Il faut malheureusement craindre une augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité comprise entre 10 et 20 %. Et probablement plus proche des 20 %. » En 2022, la hausse sur les tarifs d'électricité pour les particuliers avait été bloquée par le gouvernement à 4% et les tarifs du gaz gelés au niveau d'octobre 2021.

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« Pas de risque de black-out »

Après avoir appelé fin août les entreprises à agir pour éviter un « rationnement », les autorités martèlent un message qui se veut un peu plus rassurant sur la capacité du réseau à tenir face aux pics de demande et aux épisodes de froid cet hiver, à condition que chacun fasse un effort de « sobriété ».  La ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, a assuré mardi devant la commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale « qu'il n'y pas de risque de black-out, c'est-à-dire de survenue d'un épisode qui ferait s'effondrer l'ensemble du système énergétique ». Elle a expliqué : « Nous avons une série de leviers » et en « ultime recours », « un plan de continuité est préparé en cas d'insuffisance d'alimentation en électricité, avec des mesures comme les délestages ».

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Baisser sa consommation à des moments clés

De plus, ce matin, avant la prise de parole d'Elisabeth Borne, Réseaux de transport d'électricité (RTE) va dérouler sa vision de la sécurité énergétique de la France pour le passage de l'hiver 2022/2023, et notamment la période cruciale d'octobre à mars, en fonction de plusieurs scénarios, des plus optimistes au plus pessimistes.

Seront abordés tous les efforts d'économies volontaires et éco-gestes qui pourront être demandés aux particuliers, collectivités et entreprises pour éviter la surchauffe du système. Par exemple en baissant la consommation à des moments clés, comme le matin et en fin de journée, pour alléger les « pics » de consommation. Le gestionnaire de réseau de transport de gaz GRTGaz présentera en début d'après-midi son scénario hivernal de prévisions d'approvisionnement en gaz.

L'Europe présente aussi ce mercredi des mesures d'urgence

Par ailleurs, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, va présenter ce mercredi également des mesures d'urgence lors de son « discours sur l'état de l'UE », exercice inspiré de la politique américaine.  L'exécutif européen a déjà esquissé plusieurs pistes: un plafonnement des superprofits du nucléaire et des renouvelables, dont les coûts de production sont très en-deçà du prix du marché, pour les redistribuer ; des objectifs contraignants de réduction de la demande d'électricité ; une « contribution »  réclamée aux groupes gaziers et pétroliers...

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ZOOM- LES PRIX DE GROS DE L'ÉLECTRICITÉ EN EUROPE EXPLOSENT

Avec la crise énergétique, les prix de gros de l'électricité en Europe ont explosé, dépassant parfois 1.000 euros le mégawatt/heure contre moins de 50 euros avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février, au point que l'Union européenne envisage désormais sérieusement une réforme du marché. Sur le marché européen interconnecté, le prix de l'électricité est ajusté sur le prix de revient de la dernière source d'énergie mobilisée pour répondre à la demande, souvent une centrale au gaz. Or, le prix du gaz s'est envolé, dans le sillage de la guerre en Ukraine et du tarissement des flux par la Russie, entraînant avec lui celui de l'électricité. En France, cette crise est accentuée par une baisse de sa production électrique nucléaire, au plus bas en raison de l'arrêt de la moitié de ses réacteurs (28 sur 56), en travaux pour des maintenances ou des corrosions. A cela s'ajoute l'effondrement de la production hydraulique qui a pâti de la sécheresse estivale.

Commentaires 3
à écrit le 14/09/2022 à 17:16
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Entre début et fin 2021, mon kWh gaz avait quasi doublé sur la facture, si ça prend 10% ça fera peu d'effet, juste de la 'monnaie'. Si ma chaudière gaz HPE toute neuve consomme vraiment 20% de moins [suspens jusqu'à fin avril], je vais passer de 5 à ...

à écrit le 14/09/2022 à 11:41
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Je vais faire l'acquisition d'un générateur électrique portatif dont l'utilisation première est d'alimenter les radiotéléphones portatifs de campagne dut " gégène" Ma belle mère n'est plus de ce monde pour aider. Donc sa fille, mon épouse va pédaler....

à écrit le 14/09/2022 à 8:07
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"Il faut malheureusement craindre une augmentation des tarifs du gaz et de l'électricité" : Pourquoi "craindre" ? Il n'y a pas de crainte à avoir. Vous voulez être écologiste, ou pas ?

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