Face au chaos de l'approvisionnement, Bercy lance un prêt de 700 millions d'euros pour l'industrie

Bercy tire les dernières ficelles du quoi qu'il en coûte" avec un prêt spécial pour l'industrie étalé sur 10 ans, la prolongation des avances remboursables et de prêts à taux bonifiés jusqu’à fin juin 2022, et l'assouplissement pour les prélèvements obligatoires prolongé... face aux tensions d'approvisionnement, Bercy a annoncé une batterie de mesures pour les entreprises en difficulté. Elles visent principalement l'automobile et l'électronique mais "toutes les industries peuvent en profiter" précise Bercy.
Grégoire Normand
Cette réunion a été organisée à Bercy par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, la ministre du Travail Elisabeth Borne et la ministre de l'Industrie Agnès-Pannier Runacher. Elle a réuni l'ensemble des 19 comités stratégiques de filières qui représentent les différentes industries afin de faire le point sur les tensions,
Cette réunion a été organisée à Bercy par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, la ministre du Travail Elisabeth Borne et la ministre de l'Industrie Agnès-Pannier Runacher. Elle a réuni l'ensemble des 19 comités stratégiques de filières qui représentent les différentes industries afin de faire le point sur les tensions, (Crédits : Reuters)

Allongement des délais de livraison, explosion du prix du fret, ports de commerce congestionnés... depuis plus de deux ans, un grand nombre d'entreprises subit de plein fouet les effets de la crise sanitaire partout en Europe. Les différentes enquêtes de conjoncture menées par la banque de France et l'Insee montrent que les obstacles à l'approvisionnement restent nombreux.

Face à toutes ces difficultés, Bercy a reçu ce lundi 13 décembre l'ensemble des filières industrielles touchées depuis le début de la pandémie. Le gouvernement qui avait annoncé la fin du "quoi qu'il en coûte" repousse sans cesse la fin du dispositif. La cinquième vague et le variant Omicron ont de nouveau assombrit les perspectives dans quelques secteurs mis à rude épreuve par l'onde de choc du coronavirus.

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Prêt à 700 millions d'euros chez BPI sur 10 ans, des critères d'attribution encore flous

"C'est la première fois que l'on a un prêt à cette échéance chez BPI France. Il permet aux entreprises de gérer leur trésorerie au mieux" assure l'entourage du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. La principale nouvelle aide annoncée est la mise en oeuvre d'un prêt pour l'industrie de 700 millions d'euros opéré par BPIfrance sur 10 ans. L'objectif est d'accompagner les entreprises dans leur besoin en fonds de roulement et "renforcer leur structure financière" indique le dossier de presse. Face aux questions budgétaires, Bercy a annoncé que c'était surtout un redéploiement des mesures de BPI sous utilisées. "Le prêt à une vocation de soutien assez large à l'industrie. Il n'y a pas spécialement de critère spécifique à ce stade" a déclaré un proche du ministre. "Le plafond sera de 5 millions d'euros par entreprise mais on fera du cas par cas" ajoute-t-il.

A ce prêt s'ajoutent le prolongement des avances remboursables et des prêts à taux bonifiés jusqu'en juin prochain et un assouplissement des conditions d'octroi. Enfin, les entreprises peuvent également solliciter des facilités de paiement pour les prélèvements obligatoires (fiscaux et sociaux) auprès des gestionnaires.

L'automobile et les semi-conducteurs toujours dans le rouge

"L'automobile doit faire face au renchérissement des matières premières comme le plastique et le caoutchouc et la crise des semi-conducteurs. Trois entreprises sur quatre ont identifié des problèmes de trésorerie" rappellent les conseillers de Bruno Le Maire. Des fournisseurs aux concessionnaires en passant par les chaînes de montage, toute la filière industrielle de l'automobile continue de subir les répercussions des vagues pandémiques.

Déjà en 2020, les grands groupes avaient annoncé la fermeture de quelques sites de production et des coupes drastiques dans les effectifs. Cette année, l'industrie automobile a revu à la baisse ses objectifs de production. Si un grand nombre de secteurs ont retrouvé leur niveau d'avant crise, l'automobile et l'électronique restent encore dans le rouge. Cette situation chaotique pourrait bien se prolonger avec la détérioration des indicateurs sanitaires.

Grégoire Normand
Commentaires 7
à écrit le 15/12/2021 à 15:30
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Cette distribution magique de notre argent au profit de quelques centaines de milliers de personnes tout au plus va finir par une hausse des impôts après 2022. La classe moyenne va passer à la caisse, quoi qu'il arrive.

à écrit le 14/12/2021 à 15:54
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L'absence de prévisions va nous couter très cher, demain nous aurons tout mais nous n'aurons plus d'argent. A croire qu'avant de partir il savonne la planche pour le successeur.

à écrit le 13/12/2021 à 18:54
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vous avez un probleme ne vous inquiétez pas l etat est là .par contre après les élections c est pas gagné !

le 14/12/2021 à 4:04
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Apres les elections ? faudra payer. Il va pleuvoir comme a Gravelotte: Des taxes, bercy ne sait faire que cela.

le 14/12/2021 à 8:23
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Les taxes sont déjà là , augmentation des bases foncières de 3,4 % bravo le gouvernement, création de GEMAPI pour l’entretien des cours d’eau une nouvelle taxe sur votre taxe foncière, taxe sur les friches industrielles, augmentation des taxes sur le...

le 14/12/2021 à 14:01
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LA taxe sur les friches industrielles est très insuffisante, il convient d'ajouter immédiatement de lourde taxes sur tous les locaux vacants, bureaux vacants, stockage vacants, usines vacantes, logements vacants *** c'est le seul moyen de cesser de m...

le 14/12/2021 à 19:24
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Albert Einstein: quand vous avez un problème si vous comptez sur les politiques pour le résoudre, vous avez 2 problèmes.

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