Faut-il sortir les actions de l'ISF ?

C'est la proposition choc de Louis Gallois (l'ancien commissaire général à l'investissement) pour relancer l'investissement des entreprises.
Fabien Piliu
"Il faut que l'épargne des Français aille vers l'investissement, au lieu de se diriger vers le livret A ou les assurances-vie", explique Louis Gallois

L'investissement des entreprises retrouve quelques couleurs. C'est encourageant pour l'avenir. Cette reprise est-elle le signe que les chefs d'entreprises ont retrouvé une certaine confiance ? Où est-il le résultat de la mesure temporaire de suramortissement qui cessera d'exister le 15 avril prochain ? Personne ne le sait encore.

En panne chronique depuis 2009, la formation brute de capital fixe (FBCF) des entreprises aurait progressé de 2% en 2015 selon les estimations formulées par l'Insee. En 2016, la FBCF continuerait à augmenter à un rythme élevé, de 0,9 % au premier trimestre puis de 0,8 % au second. Fin juin, l'acquis de croissance de la FBCF s'élèverait à +2,6 %.

Pour que la reprise de l'investissement soit une tendance lourde

Pour que le redémarrage de l'investissement soit une tendance lourde et pas un simple effet d'aubaine, Louis Gallois, l'ancien commissaire général à l'investissement aujourd'hui à la tête du conseil de surveillance de PSA, a une solution très simple : sortir les actions de l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF).

"Il faut encourager la prise de risque pour l'épargne des Français. Je fais une proposition : qu'on sorte les actions de l'ISF. Ce geste permettra aux Français d'investir dans les entreprises pour qu'elles puissent grandir et contribuer à stimuler l'économie française. Il y a une telle urgence à relancer l'investissement qu'il faut oser des choses. Il faut que l'épargne des Français aille vers l'investissement, au lieu de se diriger vers le livret A ou les assurances-vie, a-t-il expliqué jeudi sur le plateau de RMC, soulignant que cet argent serait ainsi "bien placé pour le pays".

Ce n'est pas la première fois que Louis Gallois, qui dirige également le centre de réflexion "La fabrique de l'industrie", plaide en faveur d'une relance de l'investissement productif. Dans son " Pacte pour la compétitivité de l'industrie française", commandé par Jean-Marc Ayrault en novembre 2012, Louis Gallois avait expliqué la stagnation de la productivité globale des facteurs entre 2000 et 2012 par l'insuffisance d'investissements de productivité et d'innovation dans le processus de production, estimant que l'équipement numérique des entreprises et la robotisation étaient clairement en retard.

Cherche robots désespérément

Selon ce rapport, qui servit ensuite à l'élaboration du Pacte de compétitivité, 34.500 robots industriels, avec une moyenne d'âge élevée, étaient alors en service en France, contre 62.000 en Italie et 150.000 en Allemagne.

"Pour les mêmes raisons, les entreprises françaises ont perdu du terrain sur les facteurs 'hors prix' - innovation, qualité, service - par rapport aux meilleures industries européennes. L'industrie française ne parvient pas, sauf exception (luxe, aéronautique, nucléaire, pharmacie, certains produits agroalimentaires,...), à monter en gamme ", précisait le rapport.

Le souhait de Louis Gallois pourrait-il être exaucé ? Ou plutôt, un gouvernement socialiste pourrait-il saisir la balle au bond ? Ce serait étonnant. Toutefois, compte tenu des nombreuses priorités auxquelles doit faire face le gouvernement actuel - relancer l'activité, réduire le chômage, équilibrer le comptes publics -, rien n'est impossible. Le gouvernement n'est-il pas en train de préparer les esprits à une diminution des allocations chômage pour éviter "les effets d'aubaine" qu'elles offrent aux demandeurs d'emplois ?

Vider l'ISF

Si cette proposition devait être retenue, ce ne serait pas la première fois que l'ISF est en partie vidé pour financer l'économie réelle. Lancé en 2007 dans le cadre de la loi Travail emploi et pouvoir d'achat (TEPA)  par Nicolas Sarkozy, qui n'a pas réussi à supprimer l'ISF au grand dam d'une partie de son électorat, l'ISF PME permet déjà de déduire le montant de son ISF à hauteur de 50% de son investissement, jusqu'à 45.000 euros en cas d'investissement direct ou via des sociétés de holdings et jusqu'à 18.000 euros en cas de souscriptions de parts de fond d'investissement. Depuis le 1er janvier, il est recentré sur les seules entreprises jeunes et innovantes dont la première vente commerciale remonte à moins de 7 ans et sur celles qui n'ont exercé sur aucun marché.

Fabien Piliu
Commentaires 40
à écrit le 22/01/2016 à 15:04
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La France est le seul pays au monde à créer et maintenir des impôts au rendement négatif, le plus "bel" exemple étant l'ISF avec ses 5 milliards de "recettes" et ses dix milliards de pertes fiscales induites (faites le calcul sur 30 ans...). Tant ...

le 23/01/2016 à 15:56
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La France est suicidaire, les gouvernements sabordent l'investissement et font fuir les capitaux avec cet impôt. Tous les économistes le disent, tous les pays occidentaux l'ont supprimé en voyant les ravages sur l'économie. Donc, puisque c'est mauvai...

à écrit le 22/01/2016 à 10:35
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En tant qu'assujetti à l' ISF, je ne peux qu'être favorable, Mais cela supposerait que les entreprises ouvrent leur capital et accepte de le diluer . Ce qui ne semble pas actuellement le cas avec la mode pour les grands groupe de racheter des act...

à écrit le 22/01/2016 à 8:49
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C'est l'ISF qu'il faut supprimer car il appauvrit l'économie donc l'état. Cependant c'est un outil de revanche sociale fondée sur la jalousie donc la gauche de gauche comme de droite y tient. On parle de "justice" mais ce n'est que l'habillage. Une c...

le 22/01/2016 à 10:21
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Sarkozy avait fait de jolis chèques aux grandes fortunes, l'investissement n'était pas reparti pour autant!

le 22/01/2016 à 12:43
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A Marco1: quels chèques? Alors si libéraliser ne fonctionne pas, continuons dans l'outrance fiscale et ça marchera moins que moins bien. Pourquoi investir en France? Là est la question sans réponse....

le 22/01/2016 à 13:50
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@Marco1 : non, il leur avait rendu une (petite) partie de ce que l'état leur prenait.

à écrit le 22/01/2016 à 8:42
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La France a surtout un probleme philosophique elle n aime pas les entrepreneurs et les entreprises Résultat a force de taxes et contraire ajoutée en permanence de puis 30 ans Les entreprises sont parties ailleurs La gauche ne prendra jamais cet...

à écrit le 22/01/2016 à 8:34
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Le bon sens est de ne taxer les actions que lorsqu'elles sont vendues. Cela veut dire les exonérer de l'impôt sur le patrimoine et des droits de succession, par contre ajouter à l'assiette du revenu imposable (à l'IRPP ou à la CSG) la différence entr...

le 22/01/2016 à 13:18
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Tout ce qui est produit des dividendes et des plus-values devrait évidemment rentrer dans le calcul des tranches de l'IRPP. Par contre à mon avis , il n'y a pas de raison que les actions, parce qu'elles apportent un revenu et une plus-value poten...

à écrit le 22/01/2016 à 7:05
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En 2007, les petits épargnants on placés toujours plus d'argent dans la finance. Avec la crise, les perte de ces gens inexpérimentés en ce domaine on été considérable. Avec une nouvelle crise qui pointe le bout de son nez actuellement, pousser les...

le 22/01/2016 à 7:44
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Il s'agit dans l'article des contribuables qui, malgré l'optimisation fiscale souvent choisie, paient l'ISF. Si, en France, tous les "petits épargnants" payaient l'ISF, ce serait un pays de Cocagne !

le 22/01/2016 à 10:41
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@Petits épargnant quand vous dites "il s'agit dans l'article des contribuables qui, malgré l'optimisation fiscale souvent choisie, paient l'ISF. Si, en France, tous les "petits épargnants" payaient l'ISF, ce serait un pays de Cocagne ! " vous avez r...

à écrit le 22/01/2016 à 6:04
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Bonjour, Je propose la question suivante : Et si le calcul de l'ISF était faux ? Cette question mérite d'être posée et approfondie par les juristes et les professionnels car comment taxer un patrimoine qui n'existe pas et qui ne peut exister da...

le 22/01/2016 à 7:48
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C'est exactement la même chose pour l'immobilier qui constitue l'essentiel de l'assiette de l'ISF. On ne connaît la valeur réelle d'un bien que lorsqu'on a trouvé acquéreur pour cette valeur. Aussi, à moins de tolérer une marge d'erreur considérable ...

le 22/01/2016 à 11:14
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La situation est différente de l'immobilier car dans le domaine des valeurs mobilières ont impose un cours de référence que l'on sait non pertinent de l'avis même des autorités comptables.

à écrit le 21/01/2016 à 22:23
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C'est du baratin d énarque Meme avec des capitaux les entreprises iront investir ailleurs Il faut s adapter à la mondialisation ou se suicider en fermant les frontières Réforme de notre code du travail ,prudhomme,flexibilité ,fin de la mafia synd...

le 22/01/2016 à 10:51
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Réformer le code du travail, les prudhomme, plus de flexibilité peut effectivement faire bouger quelques lignes. Mais croyez que cela soit suffisant. Quand vous connaissez les pratiques et les couts dans les usines de l'Est européen et de l'Asie, on ...

à écrit le 21/01/2016 à 21:46
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En France, quand on a quelque chose qui ne marche pas, on cherche une nouvelle mesure pour le contrebalancer.. on a l'impression d'être très subtile, plutôt que de supprimer la première mesure; on a l'impression que le seul objectif est de sauver la ...

à écrit le 21/01/2016 à 20:19
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Ce serait une excellente chose. Et ce qui le serait encore plus serait de supprimer définitivement cet impôts imbécile et antiéconomique, et surtout de supprimer les services fiscaux liés à son recouvrement et au contrôle de son assiette. D'ailleurs...

à écrit le 21/01/2016 à 20:03
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Aucune confiance dans cette proposition de Gallois, qui s'ajoute aux précédentes pour la compétitivité (CICE,CIR) , + proposition d'augmenter la robotisation : voila qui va améliorer l'emploi ! Toujours l'erreur de favoriser l'offre au détriment de l...

le 21/01/2016 à 21:02
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Parlons en d'Alsthom, qui appartenait au meme groupe qu'Alcatel, que Vivendi, que Areva que L des Eaux, : un géant Mondial avec les memes branches que Siemens, qu'était la C.G.E Dirigée BRILLAMMENT ET SERIEUSEMENT de 1965 jusqu'en 1982 par un Grand C...

à écrit le 21/01/2016 à 19:28
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Il faut vraiment être socialiste pour proposer une telle mesure !

à écrit le 21/01/2016 à 19:26
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Bien évidemment qu'il le faut pour cet I.S.F qui nuit tant à la france. De meme qu'il faut un P.E.A totalement déplafonné et sans aucun prélèvement impot ou C.S.G. Il faut un cadre défiscalisé INTEGRAL pour 10 ans, sur l'investissement SI RISQUé que...

le 22/01/2016 à 11:36
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Vous délirez mon cher! Supprimer donc carrément tous les impots et taxes. Et l'état cessera d'investir, d'aider les entreprises. Une grande partie des entreprises ne vivent qu'avec des commande publiques. Croyez vous que vos mesures suffiront pour...

à écrit le 21/01/2016 à 18:39
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ce gars est intelligent, il sait que ca donnera resultat 0... meme si les actions etaient sorties, le prochain dirigeant socialiste les reintegrerait dans une joyeuse danse avant arriere dont la gauche francaise a le secret vu que tt le monde sait c...

le 22/01/2016 à 13:52
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Mais...il n'y aura évidemment plus jamais de dirigeant socialiste en France.

à écrit le 21/01/2016 à 18:31
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La France ne peut plus continuer avec une fiscaliste Nord-coreenesque. Les revenus non-délocalisables payent pour les revenus délocalisables. Pas besoin d'être une tête d'énarque pour comprendre.

à écrit le 21/01/2016 à 18:28
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Bonne idée pour l'ISF mais insuffisant il faut aussi supprimer l'impôt sur les plus values des valeurs mobilières pour que cela vaille la peine de prendre des RISQUES sur les actions. A ce jour un investisseur de long terme n'a pas retrouver pour le...

à écrit le 21/01/2016 à 17:27
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Le plan drastique du gouvernement japonais pour sauver Sharp des griffes de Foxconn http://www.usine-digitale.fr/editorial/le-plan-drastique-du-gouvernement-japonais-pour-sauver-sharp-des-griffes-de-foxconn.N374945

à écrit le 21/01/2016 à 17:14
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Cette fiscalité énergétique devra obligatoirement correspondre à une baisse de la fiscalité du travail, à niveau constant, progressivement, jusqu'à un certain seuil.

à écrit le 21/01/2016 à 17:09
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Stock de ROBOTS INDUSTRIELS, IFR, International Federation of Robotics : Pour 1000 emplois dans le secteur manufacturier français (allemand, italien, espagnol) 2002 : 0,70 (1,37 - 1,02 - 0,64) 2003 : 0,77 (1,50 - 1,08 - 0,70) 2004 : 0,86 (1,64 -...

le 21/01/2016 à 18:42
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on peut discuter du sexe des anges l'allemagne a 3 fois plus de robots que la france, l'italie 2 fois les robots c'est intense en capital, et la france met dehors les sales capitalistes negriers voyous qui exploitent les delegues syndicaux qui mole...

le 22/01/2016 à 7:38
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@churchill Ce n'est pas avec un discours haineux comme le votre que le schmilblick va avancer! N'oubliez pas de renouveler votre carte au FN cette année! Quoique pour vous, les ultras du FN doivent encore être trop cools!

le 22/01/2016 à 8:18
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@churchill "et les chiffres sont dans les bouquins de p artus" Mais mon Seigneur, tout le monde n'a pas votre science littéraire ! Descendez donc un peu de votre piédestal ! Et ça va faire avancer le schmilblick !

le 22/01/2016 à 13:58
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Jusqu'à 2011, bien qu'en retard sur l'Allemagne et l'Italie, la France était sur la même pente positive que l'Espagne... qu'a t-il donc bien pu se passer à partir de 2012 ?

à écrit le 21/01/2016 à 17:05
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Une réforme fiscale devra être une priorité absolue du prochain Président, avec le basculement de la fiscalité du travail sur la fiscalité énergétique.

à écrit le 21/01/2016 à 16:59
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Encore du grand n'inporte quoi qui vise qu'a enrichir un peu plus les plus riches. Depuis quand la majorite des Francis sont soumis a l'ISF et viendrai alors placer leur epargne excedentaire Dans les actions. Il y a assez de speculation comme cela et...

à écrit le 21/01/2016 à 16:55
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Taxer le travail favorise le chomage; taxer le capital décourage l'investissement; taxer l'énergie permet d'économiser l'énergie; c'est ce que l'on recherche avec la transition énergétique. Mais on fait tout le contraire avec notre fiscalité d'un aut...

le 21/01/2016 à 17:33
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Bien sur ! Quelle clairvoyance. La taxation de l'énergie en France est impossible, il n'y a qu'a voir le fiasco de l'écotaxe. Voté par la droite appliqué par la gauche, incendiée par les bonnets rouge.

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