François Hollande a-t-il été imprudent ? Vraisemblablement. En juin, le chef de l'Etat annonçait une nouvelle baisse d'impôt pour les ménages en 2017. "Si, malgré le Brexit, la croissance était de 1,7% en 2017, ce geste fiscal, qui ne pourrait être supérieur à 2 milliards d'euros, viendrait s'ajouter aux allègements accordés depuis 2014 et qui ont d'ores et déjà concerné 12 millions de contribuables ", expliquait-il aux Echos.
Tenir l'objectif de réduction du déficit public
Jeudi 1er septembre, lors de sa conférence de presse de rentrée, Michel Sapin, le ministre de l'Economie et des Finances, a estimé que le PIB progresserait de 1,5% en 2016 et en 2017. Donc, mathématiquement, les deux milliards d'euros de baisses d'impôts, dont on devrait connaître les modalités la semaine prochaine, ne sont pas tenables, sauf si le gouvernement renonce à ses objectifs de réduction de déficit public. Le pacte de stabilité transmis par la France à Bruxelles vise un déficit public à 2,7% du PIB l'année prochaine. Il pourrait néanmoins atteindre 2,8% a prévenu Michel Sapin jeudi.
"La marge n'est pas la même, cessons de parler de 2 milliards, nous sommes en train de regarder à l'intérieur des données actuelles quelles sont les marges", a expliqué Michel Sapin sur Radio Classique/Paris Première. "Le président l'a dit au printemps car c'était un moment où on pouvait prévoir plus de croissance. Tout le monde est d'accord pour dire aujourd'hui qu'il ne serait pas raisonnable de construire un budget sur une perspective de croissance supérieure à 1,5% ", a expliqué le ministre.
Les ménages consomment moins
En effet, les dernières statistiques douchent un peu les espoirs de reprise vigoureuse. Après avoir progressé de 0,6% au premier trimestre, le PIB a stagné au deuxième. Résultat, l'acquis de croissance s'élève à +1,1% à la fin juin. Si viser une croissance annuelle de 1,5% n'est pas irréaliste, anticiper une augmentation plus forte du PIB est osée, la consommation des ménages, qui reste le principal moteur de l'activité, s'essoufflant.