Jean Castex réfléchit à « la sortie de crise » et propose une prime aux salariés

Après avoir multiplié les aides depuis le début de la crise, le gouvernement commence à réfléchir à leur disparition progressive pour amorcer la reprise. Mais certains syndicats craignent un système à deux vitesse destructeur.
Avec la conférence virtuelle du dialogue social, Jean Castex appelle patronat et syndicats à réfléchir à la sortie de crise.
Avec la conférence virtuelle du dialogue social, Jean Castex appelle patronat et syndicats à réfléchir à la "sortie de crise". (Crédits : CHARLES PLATIAU)

Tout en ayant les yeux rivés au quotidien sur les indicateurs sanitaires, le gouvernement tente lundi de se projeter à plus long terme en discutant avec les partenaires sociaux de la "sortie de crise". Le premier ministre a également annoncé une prime défiscalisée que les entreprises pourraient verser à leurs salariés.

Une diminution progressive des aides

Lors de la conférence de dialogue social, Jean Castex échange aujourd'hui avec les organisations syndicales et patronales en virtuel. Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sera à ses côtés, tandis que la ministre du Travail Elisabeth Borne, testée positive au Covid-19, restera à distance.

Lire aussi : Les aides à l'embauche des jeunes prolongées au minimum jusque fin mai

Le gouvernement souhaite élaborer avec les partenaires sociaux une "méthode pour à la fois travailler sur les scénarios de levée de restrictions sanitaires" et "trouver le bon calendrier, le bon dosage" pour "travailler au débranchement progressif des aides".

Le moment peut sembler paradoxal, alors que la situation sanitaire extrêmement tendue en Île-de-France fait la Une.

Anticiper

Mais pour Laurent Berger (CFDT), il est important d'"anticiper" alors "qu'on est tous aujourd'hui encore le nez dans le guidon". Dans Les Echos, il suggère de demander à des personnalités "de dresser un panorama de la situation afin de construire des scénarios de sortie de crise".

"Attention à ce qu'on ne ferme pas trop rapidement les robinets d'aide publique", prévient cependant Yves Veyrier (FO). Philippe Martinez (CGT), qui n'attend "pas grand chose" de la conférence, va insister sur "la conditionnalité des aides". "On ne peut pas supprimer d'emplois quand on touche des aides", a-t-il plaidé sur RMC.

Elisabeth Borne a déjà annoncé la tenue de "concertations sectorielles".

L'alternance et les jeunes

Concrètement, le gouvernement devrait faire connaître aujourd'hui son arbitrage sur la durée et les conditions de la prolongation au-delà de fin mars des aides exceptionnelles à l'embauche des jeunes et au recrutement d'alternants qui ont permis d'éviter un effondrement de l'emploi des jeunes.

Selon le ministère, près de 1,3 million de moins de 26 ans ont été embauchés en CDI ou CDD de plus de trois mois entre août et janvier, avec 340.000 demandes de prime (1.000 euros par trimestre de contrat pendant au maximum un an). Côté alternance, il y a eu 495.000 demandes d'aide (5.000 euros pour un mineur, 8.000 pour un majeur).

Les travailleurs les plus à risque

Autre point à l'ordre du jour: les travailleurs de la "deuxième ligne", particulièrement exposés à la pandémie, notamment dans le commerce de détail, la propreté, le bâtiment, le transport routier, essentiels pour la continuité économique et dont les salaires et conditions de travail sont pour la plupart peu enviables.

La ministre du Travail a lancé une mission passant par la rédaction d'un rapport détaillé censé guider les discussions dans les 15 branches les plus concernées.

Mais elle ne devrait pas aboutir avant plusieurs mois et le gouvernement réfléchit à un geste de plus court terme, comme une prime exonérée de cotisations sociales que les entreprises auraient la possibilité de verser, sur le modèle de la prime Macron après la crise des gilets jaunes.

Un dispositif à deux vitesses

Selon Geoffroy Roux de Bézieux, le gouvernement va annoncer un dispositif à deux étages: la possibilité de verser une prime défiscalisée de 1.000 euros maximum, portée à 2.000 euros pour ceux identifiés comme "deuxième ligne". Il n'a pas précisé jusqu'à quel niveau de salaire pourrait être versée cette prime.

"Ça va être difficile", a prévenu cependant le patron du Medef sur Franceinfo "alors que la plupart des entreprises - il y a des exceptions - seront dans une situation difficile".

"S'il n'y a pas d'accord de branche, l'Etat doit imposer un montant et conditionner les aides sectorielles à son octroi", tranche Laurent Berger. Philippe Martinez insiste lui sur la nécessité d'une "augmentation immédiate des salaires". "Le risque d'une prime, c'est un effet de substitution à des augmentations pérennes de salaires", alerte Yves Veyrier.

Pour cette conférence, le gouvernement a mis de côté les sujets qui fâchent: la réforme de l'assurance chômage a été décidée en amont même si les syndicats comptent à nouveau demander son report. Et ni la réforme des retraites, "morte et enterrée" selon M. Roux de Bézieux, ni les déficits sociaux ne sont à l'ordre du jour.

Commentaires 6
à écrit le 16/03/2021 à 10:06
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Bonjour Et pour ceux qui ont été en CDD en tant que hôtesse de caisse et que le contrat c'est terminé fin décembre, la prime de deuxième ligne comme il dise on y aura pas le droit!! C'est lamentable.

à écrit le 16/03/2021 à 9:21
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Le fameux "Helicopter Money" que les américains sont aussi en train de mettre en place, souvenons nous que c'est avant cette crise sanitaire qu'ils ont commencé à en parler, bien avant même face à leur incompétence du fait de leur pathologque cupidit...

à écrit le 16/03/2021 à 8:15
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stop la preuve est constaté de votre incapacité a gerer cette crise la démission s'impose idem pour m macron les francais souhaite que les gouvernants défende la france pas de la détruire vous etes incapable de reorganise le pays vous ne croyez ...

à écrit le 16/03/2021 à 7:48
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Profitez en on rase gratuit.

à écrit le 16/03/2021 à 2:17
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@Freedom : Vous portez bien mal votre pseudo : Ni passeport "vert", ni "barrières de sécurité", ni vaccination obligatoire, ni réunion internationale, on n'a pas besoin de toutes ces idioties. Ce virus n'est pas plus léthal qu'un autre, c'est uni...

à écrit le 15/03/2021 à 21:20
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Soyez juste et équitable : Déjà pas de «  passeport vert » sans avoir proposé une sortie « définitive » de cette crise . 1) continuer les barrières de sécurité pour tous et toutes avec la liberté retrouvée ( plus de couvre feu , plus de situ...

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