L'État a multiplié les plans de soutien au monde associatif, avec de maigres résultats, note la Cour des Comptes

Plutôt que de "saupoudrer" ses aides, l'État, dont la politique de soutien après l'irruption de la crise Covid a été "laborieuse", devrait donner la priorité "aux associations de taille moyenne" dont le nombre est en diminution, observent les Sages de la rue Cambon.
Depuis 15 ans, pas moins de quatre plans de soutien au secteur se sont succédés, dont le dernier, en novembre 2018, n'est pas encore pleinement appliqué, constate la Cour des comptes.
Depuis 15 ans, pas moins de quatre plans de soutien au secteur se sont succédés, dont le dernier, en novembre 2018, n'est pas encore pleinement appliqué, constate la Cour des comptes. (Crédits : CHRISTIAN HARTMANN)

"Saupoudrage des aides", absence de guichet unique, dispositifs publics sous-utilisés : la politique gouvernementale de soutien aux associations pourrait être "mieux organisée" et "plus efficace", estime la Cour des comptes dans un rapport rendu public vendredi.

Depuis 15 ans, pas moins de quatre plans de soutien au secteur se sont succédés, dont le dernier, en novembre 2018, n'est pas encore pleinement appliqué, soulignent les Sages dans ce référé transmis au gouvernement en mars.

Deux dispositifs d'aide aux associations, le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (FONJEP) et le Fonds de développement de la vie associative (FDVA), gagneraient à être fusionnés, à la fois pour "alléger leurs charges de gestion" et pour faciliter la "modernisation des réseaux associatifs", suggère la Cour.

60% des structures comptent moins de cinq salariés

Alors que la crise sanitaire "a mis en lumière la fragilité d'un monde associatif atomisé", où 60% des structures comptent moins de cinq salariés, les aides devraient davantage inciter à "de bonnes pratiques de gouvernance et de gestion des ressources humaines", notent les auteurs du rapport.

Plutôt que de "saupoudrer" ses aides, l'État, dont la politique de soutien après l'irruption de la crise Covid a été "laborieuse", devrait donner la priorité "aux associations de taille moyenne" dont le nombre est en diminution, alors qu'elles "structurent le champ associatif de façon durable", selon eux.

La Cour regrette par ailleurs que certains dispositifs d'aide aux associations, "peu mis en œuvre ou mal connus, s'étiolent au fil du temps", comme les "congés pour responsabilité associative" ou la "validation des acquis de l'expérience associative" (VAE).

Le gouvernement travaille sur la clarification

Dans une réponse à la Cour, publiée sur Internet, le ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse Jean-Michel Blanquer a défendu sa politique et souligné notamment qu'il ne lui semblait pas pertinent de fusionner le FONJEP et le FDVA, ces deux fonds ayant selon lui des "objets distincts et complémentaires" et des "modes de gestion différents".

Le ministre a également récusé tout "saupoudrage", soulignant au contraire que le FDVA permettait "d'accompagner toute demande (...) répondant a des besoins identifiés localement par les acteurs de terrain associatifs eux-mêmes", ce qui avait "sans aucun doute constitué un 'filet de sécurité' efficace durant la crise sanitaire".

Concernant la suggestion de créer un "guichet unique" pour les associations, le gouvernement a répondu qu'il était justement en train de "clarifier et simplifier l'accompagnement associatif".

Pour aider ce secteur "essentiel", le Parlement est en voie d'adopter deux textes de loi, dont l'un destiné à "améliorer leur trésorerie", a souligné de son côté à l'AFP la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, Sarah El Haïry.

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Commentaires 4
à écrit le 22/05/2021 à 5:47
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Les associations sont des entreprises déguisées en oeuvre de charité dont les comptes sont aussi opaques que la rémunération de leurs dirigeants exploitant des bénévoles à travers un système pyramidal. Par ailleurs, elles représentent un frein à...

le 22/05/2021 à 15:10
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Je soutient totalement votre commentaire. Dans mon département, pas moins de 670 associations. Cela va, de l'association de la petite licorne, par celle du fil d'argent et je vous en passe des meilleurs................... Le conseil général, la mair...

à écrit le 22/05/2021 à 2:18
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Abuser des "associations" devient le cache misère de la désintégration des services et de la présence de l’État. Le détournement de la loi de 1901 est scandaleuse et de fait est un contournement des règles de gestion de l’État et surtout pour ne plus...

à écrit le 21/05/2021 à 19:04
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Ben voyons !! Apres les citoyens de seconde zone , les associations de seconde zone. Ce sont les plus petites qui créent des emplois. Il est clair qu'il y a un consensus politique pour éliminer les plus petites, au profit des grosses, voire des énor...

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