L’inflation ne retrouvera pas son niveau d'avant crise, avertit Bruno Le Maire

La France sort petit à petit de la crise inflationniste, et l'inflation sera sous les 3% en 2024, affirme ce jeudi Bruno Le Maire. Cependant, les prix ne retrouveront pas leur niveau antérieur, estime le ministre de l'Economie.
La crise inflationniste est bien « derrière nous », confirme ce jeudi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire.
La crise inflationniste est bien « derrière nous », confirme ce jeudi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire. (Crédits : STEPHANIE LECOCQ)

La crise inflationniste est bien « derrière nous », a confirmé ce jeudi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, au micro d'Europe 1, avant d'ajouter que « nous serons sous les 3% d'inflation en 2024 ». Une bonne nouvelle pour le portefeuille des Français en cette période de fin d'année, mais qu'il convient de nuancer. Le niveau d'inflation restera « un peu plus élevé » qu'avant la crise, autour de 2%, en raison notamment du coût de la transition énergétique, a-t-il prévenu.

Le numéro deux du gouvernement a énuméré plusieurs raisons : « Parce que nous relocalisons des activités, parce que la décarbonation de notre économie coûte cher, il est probable que le niveau d'inflation structurel sera un peu plus élevé que ce qu'il était avant la crise du Covid ».

« Cela veut dire qu'on a connu des niveaux d'inflation autour de 1%, voire quasi-nulle, et qu'on aura des niveaux d'inflation qui seront de manière plus constante autour de 2% au lieu d'être autour de 1% », a-t-il détaillé.

Un constat partagé la veille par le chef de l'Etat, Emmanuel Macron. « Les prix vont arrêter de monter mais, non, ils ne reviendront pas au niveau d'avant. », a-t-il affirmé mercredi, lors de l'émission « C à vous », diffusée en direct depuis le palais de l'Elysée sur France 5.

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Une sortie de la crise inflationniste...

En novembre, l'inflation a bien poursuivi sa décrue en France, baissant à 3,5% sur un an, contre 4% en octobre, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques. Une baisse qui devrait se poursuivre l'année prochaine. Dans ses dernières prévisions publiées mi-décembre, l'Insee avait anticipé une inflation à 2,6% sur un an en juin prochain, et autour de 6% en début d'année, due notamment à « un effet de base moins favorable », pointait du doigt à La Tribune, l'économiste Jean-François Robin, de chez Natixis.

Après un sommet à presque 16% au printemps, l'inflation des prix alimentaires marquerait alors nettement le pas, à 1,9%, toujours selon l'Insee.

La Banque de France a, elle, prédit que l'inflation atteindrait 5,7% en moyenne annuelle en 2023, puis qu'elle tomberait à 2,5% en 2024, mesurée ici selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) - cet outil permettant la comparaison entre pays européens. L'assagissement des prix, combiné à la progression des salaires réels, redonnera alors un peu d'air aux ménages. Ces derniers verront leur pouvoir d'achat s'accroître et donc, devraient consommer plus (+1,5% en 2024 après +0,7% en 2023), de quoi soutenir davantage la croissance dès l'an prochain.

La hausse des prix à la consommation continuerait ensuite de refluer, passant début 2025 sous la barre des 2%, la cible d'inflation de la Banque centrale européenne (BCE): 1,8% cette année-là et 1,7% en 2026. Et bonne nouvelle, cette désinflation, conséquence notamment de la politique monétaire sur le Vieux continent pour refroidir les prix, se ferait sans récession.

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... de bons augures pour la croissance

A mesure que l'inflation poursuit son repli, les prévisions de croissance sont davantage optimistes. La Banque de France a légèrement baissé mardi à 0,8% sa prévision pour l'économie française pour 2023. Elle s'attend ensuite à une accélération graduelle jusqu'en 2026. Cette révision à la baisse par la banque centrale, qui anticipait jusqu'ici une progression de 0,9% du produit intérieur brut (PIB), tient tout de même compte d'un troisième trimestre dans le rouge (-0,1%). Pour rappel, il avait été pénalisé par des investissements et une consommation des ménages sans vigueur.

La croissance devrait ensuite accélérer progressivement à 0,9% en 2024, puis 1,3% en 2025 et 1,6% en 2026. « On a une confirmation de notre scénario de désinflation avec reprise graduelle de la croissance », a notamment commenté Olivier Garnier, directeur général des statistiques, des études et de l'international à la Banque de France, en présentant ces nouvelles projections à la presse.

(Avec AFP)

Commentaires 9
à écrit le 22/12/2023 à 9:42
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il faut dire que ca permet a l'etat de se desendetter ' sans aucune consequence', et on sait que dans pas longtemps il hurlera que les entreprises doivent suivre en matiere salariale, mais attention, sans augmenter les prix et en gardant un bon nivea...

à écrit le 21/12/2023 à 20:35
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(entre parenthèses), moi, je lis mon Raymond: c'est quand même plus sensé!

à écrit le 21/12/2023 à 19:25
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Tiens! Notre Grand Romancier est devenu Diseur de Bonne Aventure. A-t-il écouté son coiffeur, lui aussi?

à écrit le 21/12/2023 à 17:29
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Eh ben....il faut bac +15 pour sortir ces âneries? Certains produits sont déjà à plus 30,40,voire 60% depuis 2 ans alors il est certain que les prix d'avant c'était avant. En vrac, produits pour chats +50% minimum, beurre, plus rien sous 2.40 la plaq...

à écrit le 21/12/2023 à 17:18
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"les prix ne retrouveront pas leur niveau antérieur" ben non, c'est comme un escalier. Une fois arrivé à un palier (taux d'inflation nul), on a quand même grimpé, mais c'est à sens unique. Si le kWh doit atteindre le niveau demandé par le PDG d'EDF, ...

à écrit le 21/12/2023 à 16:15
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Après le beau discours du grand Timonier de la nation qui se voulait optimiste sur l'inflation et surtout sur le pouvoir d'achat des Français (lesquels verraient sans doute leurs revenus "réajustés" ou saucés avec des aides ciblées). Bien évidemment ...

le 21/12/2023 à 21:04
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Le grand timonier a quand même fait 3 millions de téléspectateurs , vous de votre coté vous avez tout juste deux followers ; henry et moi !!!

le 22/12/2023 à 9:54
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@Idx. J'ai déjà eu amplement de la reconnaissance dans ma carrière et suffisamment prouvé ce que je valais. Croyez bien que j'ai dépassé le stade de l'égo personnel à contrario de ce grand Timonier qui est parvenu à fédérer 3 millions d'optimistes bé...

à écrit le 21/12/2023 à 15:49
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Tiens le revoilà lui!!! Faut-il lui dire que [c’est environ 25% du fret maritime mondial qui se retrouve à présent affecté par la situation dans le sud de la mer Rouge (...) Mærsk vient d’annoncer que les navires prévus pour traverser la mer Rouge se...

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