L'inflation ne reviendra pas aux niveaux « très faibles » d'avant la pandémie selon Bruno Le Maire

Le ministre de l'Economie estime que la relocalisation des chaînes de valeur et la coûteuse transition écologique vont durablement tirer les prix à la hausse.
La Banque de France estime que l'inflation annuelle devrait s'élever à 5,6% en 2023, soit une révision à la hausse par rapport à ses précédents chiffres, puis à 2,4% en 2024.
La Banque de France estime que l'inflation annuelle devrait s'élever à 5,6% en 2023, soit une révision à la hausse par rapport à ses précédents chiffres, puis à 2,4% en 2024. (Crédits : Reuters)

L'inflation n'a rien n'un phénomène passager. Tel est le message qu'a fait passer Bruno Le Maire ce matin. S'il affirme que la France est en train de « gagner le combat » contre la hausse des prix, elle ne renouera pas avec les taux d'inflation « très faibles », voire nuls observés dans la décennies précédant la pandémie de Covid-19.

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« L'inflation commence à reculer après des mois de combat contre l'augmentation des prix », qui a dépassé 6% sur un an en début d'année, a déclaré le ministre de l'Economie sur Radio J. « Nous sommes en train de gagner ce combat (...) long et difficile », a-t-il vanté. En revanche, « est-ce que à la sortie de cette crise, nous garderons des niveaux d'inflation comme ceux que nous avons connus avant la crise du Covid ? La réponse est non », a-t-il estimé.

L'inflation tirée par la réindustrialisation et la transition écologique

L'inflation s'annonce durable pour « deux raisons très structurelles », a pointé le ministre: « La première, c'est que nous avons décidé de remettre les chaînes de valeur en France et que c'est plus cher de produire des batteries électriques en France que de les importer de Chine, donc ça a un effet structurellement inflationniste ».

« La deuxième raison, c'est la transition climatique : elle a un coût et va peser sur les prix dans les années qui viennent », a averti Bruno Le Maire. « On a connu des taux beaucoup plus faibles dans les années passées. Je ne pense pas que nous revenions à ces taux très faibles, autour de 0%, que nous avons connus dans les années passées », a-t-il conclu.

Les prévisions systématiquement  balayée par les faits

L'indice des prix à la consommation a progressé en mai de 5,1% sur un an, d'après les chiffres de l'Insee, en attendant vendredi une première estimation de l'inflation pour le mois de juin. La Banque de France estime de son côté que l'inflation annuelle devrait s'élever à 5,6% en 2023, soit une révision à la hausse par rapport à ses précédents chiffres, puis à 2,4% en 2024.

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Mais les derniers mois ont montré que les prévisions des grandes institutions étaient  systématiquement balayées par les faits, notamment l'idée martelée au début de l'année 2022 que l'inflation serait passagère et se reviendrait à des niveaux faibles. Un scénario sur lequel Bruno Le Maire semble avoir définitivement fait une croix.

Commentaires 2
à écrit le 26/06/2023 à 10:29
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Notre classe dirigeante est nulle.

à écrit le 26/06/2023 à 10:02
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La première raison c'est que nous avons décidé de remettre les chaînes de valeur en France et que c'est plus cher de produire des batteries électriques en France que de les importer de Chine, donc ça a un effet structurellement inflationniste ». L'e...

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