L'Insee révise à la baisse sa prévision de croissance pour le premier semestre 2023

L'économie française va frôler la stagnation au premier trimestre. L'Insee vient de réviser légèrement à la baisse sa prévision de croissance du PIB à 0,1% contre 0,2% annoncé en février. L'institut statistique a également revu sa prévision pour le second trimestre avec une croissance de 0,2% au lieu de 0,3%. Pressée par les prix de l'alimentaire, l'inflation pourrait redescendre à 5,4% en juin prochain après avoir atteint un pic en février à 6,3%.
Grégoire Normand
Dans l'industrie métallurgique, la baisse de la production est plus marquée que prévu en janvier.
Dans l'industrie métallurgique, la baisse de la production est plus marquée que prévu en janvier. (Crédits : Reuters)

L'économie française peine à sortir de sa torpeur. Un an après l'éclatement du conflit en Ukraine, les voyants de la conjoncture sont loin d'être repassés au vert. Après une année 2022 marquée par l'explosion des prix de l'énergie, le début de l'année 2023 commence au ralenti. Dans sa dernière note de conjoncture dévoilée ce mercredi 15 mars, l'Insee a révisé très légèrement à la baisse (-0,1 point) ses prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour le premier trimestre à 0,1% contre 0,2% en février.

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« Nous révisons à la baisse notre prévision de croissance à 0,1% entre janvier et mars en raison d'une baisse de la production industrielle plus importante que prévu en janvier et des grèves, même si elles ont un faible impact macroéconomique », a expliqué le chef du département de la conjoncture Julien Pouget lors d'un point presse.

Pour le second trimestre, l'institut statistique table désormais sur une croissance de 0,2% après une fin d'année 2023 dans le rouge (-0,2%). L'objectif du gouvernement d'atteindre 1% de croissance en 2023 s'éloigne toujours plus. « Il faudrait atteindre 0,5% de croissance au troisième trimestre et au quatrième trimestre 2023 pour obtenir 1% de croissance en 2023 », a ajouté Julien Pouget. Les derniers chiffres de l'Insee s'alignent ainsi sur les dernières projections de la Banque de France pour le premier trimestre.

Les prix de l'alimentaire (+15%) continuent de propulser l'inflation

L'éclatement de la guerre en Ukraine a provoqué une onde de choc considérable sur la hausse des prix en Europe. L'indice des prix à la consommation a atteint 5,2% en moyenne annuelle en France, soit un niveau inédit depuis 40 ans. Après avoir atteint un pic l'année dernière, les prix de l'énergie ont commencé à marquer le pas en fin d'année 2022. En revanche, les prix dans l'alimentaire ont continué de flamber.

Au mois de février, l'Insee a révisé sa prévision d'inflation à 6,3% contre 6,2% précédemment. « Cette hausse provient principalement d'une flambée des prix de l'alimentaire (+14%). L'alimentation devient la principale contribution à l'inflation », a observé Olivier Simon du département de conjoncture auprès des journalistes. Après avoir culminé en février à 6,3%, l'inflation devrait redescendre à 5,4% en juin.

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Du côté de l'inflation sous-jacente, c'est à dire en excluant les prix les plus volatils comme l'alimentaire ou l'énergie, les prix devraient rester élevés, voire supérieurs à la hausse générale. Comment expliquer ce phénomène ? Certains secteurs comme les services ou les biens manufacturés poussent l'inflation sous-jacente vers le haut. L'annonce attendue par la Banque centrale européenne (BCE) d'une remontée des taux ce jeudi pourrait toutefois refroidir  l'inflation l'inflation sous-jacente.

Coup de frein brutal de l'emploi, stagnation du chômage

Après avoir augmenté plus rapidement que l'activité en rythme trimestriel en 2022, l'emploi devrait aussi être nettement moins dynamique au cours du premier semestre 2023. Le coup de frein entamé en fin d'année 2022 (+0,2% contre +0,3% au T3 et +0,4% aux T1 et T2) pourrait s'amplifier au cour des six premiers mois de l'année (+0,1%).

L'Insee prévoit 43.000 créations de postes sur cette période contre 230.000 un an plus tôt et près de 600.000 au cours du premier semestre 2021. « Dans le sillage de l'activité économique, l'emploi ralentirait également. Le chômage se stabiliserait à 7,2% de la population active », a anticipé Julien Pouget.

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Après avoir reculé au lendemain de la pandémie dans le contexte du rebond en grande partie mécanique de l'activité, le chômage devrait mettre du temps à se replier. En effet, les aides à l'apprentissage contribuent favorablement aux chiffres de l'emploi. Mais la faible activité et les carnets de commande en berne pourraient dissuader les entreprises d'embaucher dans les mois à venir.

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Grégoire Normand
Commentaire 1
à écrit le 15/03/2023 à 17:43
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Non, il doit y avoir une erreur de frappe! C'est sûrement de l'économie russe que l'INSEE veut nous parler!!!

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