La production industrielle poursuit sa baisse en France

La production industrielle a une nouvelle fois diminué de 0,3% en octobre (après un recul de 0,6% en septembre et de 0,1% en août), en raison notamment des cherté de l’énergie, qui impactent encore fortement certains secteurs. À l’inverse, la production manufacturière a légèrement augmenté (+0,1%, après -0,6%).
Les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, et cela est « susceptible de peser sur leur production » rappelle l'Insee.
Les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, et cela est « susceptible de peser sur leur production » rappelle l'Insee. (Crédits : Reuters)

La situation ne s'améliore pas pour la production industrielle tricolore. Elle a de nouveau baissé en octobre sur un mois, de -0,3%, a annoncé l'Insee ce mardi 5 novembre. C'est toutefois moindre que les -0,6% de septembre, donnée qui a été révisée à la baisse de 0,1 point. En revanche, la production manufacturière a légèrement augmenté de +0,1%, après -0,6% le mois précédent (chiffre lui aussi révisé à la baisse de 0,2 point).

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Ainsi en octobre, la production a de nouveau diminué dans les industries extractives, énergie, eau (-2,6%). Elle a aussi baissé dans les « autres produits industriels » (-0,3%), les biens d'équipement (-0,5%) et même la cokéfaction et le raffinage (-4,2% alors qu'elle avait augmenté de +6,9% en septembre). En revanche, elle a rebondi dans les matériels de transport (+2,5% après -4,4%) : ainsi, elle se redresse nettement dans l'industrie automobile (+9,0% après -6,4%), mais diminue de nouveau dans les autres matériels de transport (-1,8% après -3,0%). Elle a également augmenté sur un mois dans les industries agroalimentaires (+0,6% après -1,7%).

Reste que, sur un an, la production est en nette hausse dans les industries extractives, énergie, eau (+4,9%), les matériels de transport (+6,0%) et les biens d'équipement (+2,5%). Elle a aussi fortement augmenté dans la cokéfaction-raffinage (+31,6%), en raison, précise l'Insee, du mouvement de grève qui avait touché les raffineries en octobre 2022. Elle a uniquement baissé dans les « autres produits industriels » (-2,0%) et les industries agroalimentaires (-3,2%).

Une production plombée par les coûts de l'énergie

L'Insee rappelle que « dans le contexte de prix élevés de l'électricité et du gaz facturés aux entreprises compte tenu des contrats négociés en 2022 pour 2023 », les branches intensives en énergie sont particulièrement exposées à la hausse de leurs coûts de production, et cela est « susceptible de peser sur leur production ».

La production des trois derniers mois (d'août à octobre) reste ainsi « en net retrait par rapport à celle du deuxième trimestre 2021 », qui était le dernier trimestre avant que les prix de l'énergie augmentent fortement. Cela est particulièrement marqué dans la sidérurgie (-20,1%), la fabrication de pâte à papier, papier et carton (-19,5%) et de produits chimiques de base (-12,7%).

L'activité du secteur privé se contracte encore en novembre

Ce mardi, le cabinet S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB) ont publié l'indice PMI reflétant l'activité économique du secteur privé pour le mois de novembre. Il s'avère qu'il a finalement stagné par rapport à octobre puisqu'il s'est en effet établi à 44,6 lors de ces deux mois. Dans sa première estimation fin novembre, l'indicateur avait été établi à 44,5.

Reste que si cette stabilité d'un mois sur l'autre est une bonne nouvelle, ce chiffre indique que l'activité s'est néanmoins contractée sur l'ensemble du mois. En effet, un indice supérieur à 50 montre une expansion de l'activité tandis qu'un chiffre inférieur à ce seuil indique une contraction. Et c'est d'ailleurs le sixième mois consécutif qu'elle se contracte, atteignant sont plus bas en près de trois ans en septembre (à 44,1).

Les données de cette enquête ont mis en évidence selon S&P Global et la HCOB « une nette détérioration de la demande dans l'ensemble du secteur privé, le volume global des nouvelles affaires ayant en effet enregistré sa plus forte baisse depuis trois ans ».

(Avec AFP)

Commentaires 15
à écrit le 06/12/2023 à 10:53
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Si on résume : l'objectif est de remonter le PIB d'origine industrielle de 10% actuellement à 15% bientôt. Pour être en phase avec cet objectif...la production industrielle continue de chuter. Y pas à dire, quand on regarde les statistiques sur 20-25...

à écrit le 05/12/2023 à 17:24
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Encore une réussite de macron il va laisser un champ de ruines....

à écrit le 05/12/2023 à 16:49
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Assez flou pour moi la différence entre industrielle et manufacturière où l'une baisse et l'autre augmente .Concernant la baisse je propose une autre explication; les ruptures d'approvisionnement récurrentes, il ne se passe pas plus de quelques semai...

à écrit le 05/12/2023 à 16:27
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La filière bois recherche entre 80 000 et 100 000 personnes pour 2024. Et oui, je le confirme, c’est énorme mais nous sommes une industrie qui emploie déjà quelque 400 000 personnes soit presque deux fois plus que l’automobile », lance avec fierté Ni...

le 05/12/2023 à 19:49
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Pour trouver les bons salariés, il suffit de payer honorablement les salariés ; les complaintes des entreprises qui ne trouvent pas leurs salariés ne concernent que les employeurs pingres, pressureurs, de religion cupide, parfois même un peu voyous

le 06/12/2023 à 12:20
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@juste salaire : oui, il y a dans les métiers en tension une surreprésentation d'employeurs qui dans un marché sain devraient idéalement être tricards A VIE de toute fonction d'encadrement... Un peu comme dans les pays d'Europe du Nord où un politici...

à écrit le 05/12/2023 à 16:16
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Irrationnellement optimiste, notre ministre de l'économie, par son rôle fictif de John "Hannibal" Smith (que jouait l'incontournable George Peppard dans la série des années 80) de l'"Agence tous risques" (The A-Team) pourrait conclure cet épisode ain...

à écrit le 05/12/2023 à 16:07
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La production industrielle poursuit sa baisse en France, voilà l'effet désastreux de la politique brouillonne à coups de 49-3 du gouvernement Borne Lemaire

le 05/12/2023 à 20:37
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Voila un commentaire qui devrait voir décerner un prix Nobel à son auteur. Il a réussi à trouver une corrélation entre les 49.3 sur le budget 2024 et la baisse de la production industrielle de 2023. C'est très très fort. J'en suis admiratif devant ta...

à écrit le 05/12/2023 à 15:48
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Où est le problème ? On veut que la pollution diminue, alors c'est en "bonne" voie. Tout le monde chômeur = chute drastique des émissions. Ah mais non, çà ne peut pas faire. Alors les politiques, cessez d'être les esclaves de l'écoloescroquerie

à écrit le 05/12/2023 à 14:31
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Le déclin n'est guère étonnant, les entreprises performantes étant souvent énergivores alors que d'autres entreprises s'éteignent doucement avec leur clientèle, à l'image de Citroën, dont l'ampleur du gouffre entre les publicités et le réel est saisi...

à écrit le 05/12/2023 à 12:41
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Logique, qui peut penser que cela pourrait se passer autrement? nous sommes devant les choix faits par les mêmes qui sont au pouvoir et qu'il l'était a l'époque ! donc il y a une cohérence, elle se vérifie par les chiffres ! mais comme personne n...

le 05/12/2023 à 14:17
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Et pour cause, un peu partout en occident depuis les années Thatcher / Reagan, les gouvernants sont élus par des bureaucrates désireux de valoriser un patrimoine acquis à bas prix dans les années 60/70 car désindustrialisation => désinflation + chôma...

le 05/12/2023 à 14:35
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oui je crois même que le fait d'avoir des politiciens a la place d'économistes, du coup aucun chance de les mettre devant leurs propres résultats et donc d'empêcher l'incompétence de régner en maître ! bruno lemaire fut de ceux avec thierry breton...

le 06/12/2023 à 0:05
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@Gonzague : je ne vois pas d'amélioration car le rythme des médias n'est pas à l'avantage des vrais experts et puis aussi et surtout, les politiciens actuels sont des pros du marketing politique, d'où un clientélisme électoral de plus en plus systéma...

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