Le confinement a fait plonger la consommation, l'économie en convalescence

Les dépenses de consommation des ménages français ont chuté de 18,9% durant le mois de novembre, du fait de reconfinement qui a débuté le 30 octobre, une baisse toutefois moins forte que durant le premier confinement du printemps, a indiqué l'Insee vendredi.
Grégoire Normand
L'apparition de virus mutants sur le territoire français et la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'endiguement dans la plupart des pays européens ont douché les espoirs d'une accélération de l'économie au premier trimestre.
L'apparition de virus mutants sur le territoire français et la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'endiguement dans la plupart des pays européens ont douché les espoirs d'une accélération de l'économie au premier trimestre. (Crédits : Reuters)

La recrudescence du virus a précipité l'économie française dans une nouvelle situation d'urgence. Après un troisième trimestre 2020 au plus haut, la consommation des Français a de nouveau plongé au mois de novembre. Selon les chiffes de l'institut de statistiques publié ce vendredi 8 janvier, les dépenses de consommation ont chuté de 18,9% au moment de la mise en oeuvre du confinement annoncé par le président de la République Emmanuel Macron fin octobre. La fermeture des commerces jugés "non-essentiels" a provoqué cette baisse brutale. La réouverture de la plupart des commerces au début du mois de décembre et les fêtes de fin d'année devraient permettre de limiter la casse.

Si le second confinement, moins strict, a un impact économique moins sévère que le premier, le prolongement des mesures d'endiguement freine les moteurs de l'économie tricolore.  Malgré l'arrivée du vaccin sur le territoire français, le début de campagne de vaccination jugé négativement par un grand nombre d'observateurs, risque de repousser le début d'une reprise solide et durable de l'économie française. En outre, l'épidémie s'inscrit dans la durée et les mesures économiques (urgence ou relance) à appliquer vont en grande partie dépendre de la gestion sanitaire.

Chute vertigineuse de la consommation de biens fabriqués

La demande intérieure, qui représente l'un des moteurs de l'activité en France, a enregistré un plongeon vertigineux au mois de novembre. La consommation de biens fabriqués s'est ainsi repliée de 30,1%. Dans le détail, les dépenses pour le textile (-50%) et les biens durables (-25%) ont chuté violemment. Les Français ont ainsi acheté beaucoup moins de voitures neuves en novembre par exemple.

Du côté de l'énergie, la baisse est également historique (-19,2%). Enfin, les dépenses alimentaires ont également baissé (-5,8%), mais moins que les autres postes. La crise a déjà provoqué des pertes dans de nombreux secteurs qui ne seront pas rattrapées. Si le développement de la vente en ligne a pu aider un certain nombre de commerçants au moment du second confinement, ce sont surtout les grandes plateformes de commerce en ligne et de logistique qui risquent de tirer leur épingle du jeu.

À ce sujet, la bataille entre les librairies indépendantes et le géant du e-commerce en fin d'année 2020 était emblématique. En 2021, beaucoup d'établissements dans la restauration, l'hôtellerie, la culture, le tourisme risquent de payer au prix fort les répercussions désastreuses de la crise. À l'opposé, le commerce en ligne, la santé, pourraient profiter de cette pandémie à rallonge.

La production industrielle préservée

Si les services ont été frappés de plein fouet par les mesures de confinement, l'industrie semble bien plus épargnée. Ainsi, la production manufacturière a continué d'accélérer en novembre de 0,5% selon l'organisme public. Contrairement au printemps, la plupart des sites industriels sont restés ouverts pendant la période de confinement. Cependant, la production sur l'ensemble de l'industrie fléchit légèrement (-0,9%) et le tableau dressé par les statisticiens montre des contrastes frappants.

Dans le détail, si l'industrie agroalimentaire (+0,8%), la fabrication des biens d'équipement (+1,4%) comme les produits informatiques ou électroniques (5%) s'en sortent bien, d'autres branches enregistrent encore des pertes considérables comme la cokéfaction et le raffinage (-3,3%) ou l'automobile (-4,1%).

Des perspectives en berne pour le premier semestre

L'apparition de virus mutants sur le territoire français et la mise en oeuvre de nouvelles mesures d'endiguement dans la plupart des pays européens ont douché les espoirs d'une accélération de l'économie au premier trimestre.

Certains économistes interrogés par La Tribune estiment que le premier semestre sera encore bien perturbé.

"Le risque que l'économie européenne déraille au premier trimestre de cette année s'accroît chaque jour un peu plus, alors que les États européens durcissent les mesures pour faire face à l'expansion de la pandémie et à la nouvelle mutation inquiétante observée initialement au Royaume-Uni. Alors que le rebond économique était attendu dès le premier trimestre, celui-ci pourrait être décalé au mieux au deuxième semestre, en fonction de la rapidité des campagnes de vaccination dans chaque pays et du devenir de l'épargne", expliquait le directeur de la recherche économique chez Saxo banque, Christopher Dembick.

À cela s'ajoute un dernier trimestre 2020 en repli, qui a des effets sur l'activité en début d'année.

Grégoire Normand
Commentaires 5
à écrit le 10/01/2021 à 9:56
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parfait la decroissance a outrance, qui va etre suivie de la vague de faillites et de drames humains....... au moins on voit a petite echelle ce que les ecolos vont appliquer a grande echelle ( tout en expliquant que bienentendu le fait que plus pe...

à écrit le 09/01/2021 à 21:09
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On peut y résister à la sommation d'être con !

à écrit le 09/01/2021 à 9:46
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C'est pas le confinement qui pose souci et empêche la consommation, c'est la baisse du train de vie des plus pauvre, si la plupart des hauts cadres ont eux fait du télétravail et conservé leur primes faramineuses, les employé eux ont été mis au chôma...

à écrit le 09/01/2021 à 9:46
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Je suis d'accord avec charlie, laissez donc les médias de masse et leurs animateurs télé aux salaires à 5 chiffres faire le sale boulot de la désinformation, vous sur un site économique n'avez pas à euphémiser une crise économique que vos lecteurs vo...

à écrit le 08/01/2021 à 18:57
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Ah, enfin un titre honnête de la part des médias. Il aura fallu attendre combien de temps, pour cette clairvoyance ? Un an ?

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