Le Medef veut se réinventer pour renforcer son indépendance

Le Medef a présenté mercredi un projet de réforme pour démocratiser et féminiser ses instances tout en renonçant progressivement à des financements issus du paritarisme pour renforcer son indépendance.
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux
Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux (Crédits : DR)

Le Medef entend faire peau neuve. L'organisation patronale a présenté, ce mercredi 19 juin, un projet de réforme destiné à moderniser ses cadres et son fonctionnement. Objectif : démocratiser et féminiser ses instances tout en renonçant progressivement à des financements issus du paritarisme pour renforcer son indépendance.

Aussi, d'ici 2023, le Medef renoncera à 4,4 millions d'euros, soit plus de 12% de son budget, issus de fonds relevant des partenaires sociaux, a annoncé son président Geoffroy Roux de Bézieux"L'objectif est d'être financé à 100% par les cotisations des adhérents d'ici la fin du mandat", a-t-il déclaré, jugeant que le mode de répartition actuel de cet argent, par lequel "les gens qui votent sont ceux qui en bénéficient", "nuit à notre indépendance et n'est pas déontologique".

Élaboration d'une "charte d'engagement"

Pour compenser le manque à gagner, le Medef veut aider ses organisations territoriales à recruter plus d'adhérents, lancera moins de campagnes publicitaires et fera des économies. Mais "il n'y aura pas de plan social" pour les 160 collaborateurs du Medef, a promis M. Roux de Bézieux. La première organisation patronale française, qui fête cette année ses 20 ans ainsi que le centenaire de son ancêtre, la Confédération générale de la production française créée en 1919, se dotera par ailleurs d'une raison d'être intitulée "agir ensemble pour une croissance responsable", dans le sillage de ce qu'ont fait plusieurs entreprises dans le cadre de la loi Pacte.

Lire aussi : Roux de Bézieux : "La CGT est devenue un bastion conservateur ancré dans le XXe siècle"

Le Medef adoptera une "charte d'engagement", incitative mais non contraignante, pour que la part de femmes dans ses assemblées et parmi ses mandants passe de 8% à 30% en trois ans. Le processus démocratique interne sera réformé avec deux fois plus de délégués à l'assemblée générale, soit 1.100 au lieu de 550, et les droits de vote pour les organisations territoriales du Medef passeront de 31% à 40%, alors même que près de six adhérents sur sept le sont par l'intermédiaire des fédérations professionnelles. "Il y a une demande de proximité, une demande d'écoute avec cette idée que le Medef doit être plus ouvert sur la société", a expliqué M. Roux de Bézieux.

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