Les recours prud'homaux sont la conséquence et non la cause du chômage

Les pics de salariés sans emploi sont suivis, et non précédés, par des hausses du taux de recours, relève une étude. Or la loi El Khomri prévoit justement de plafonner les indemnités prud'homales afin de lever la "peur de l'embauche" invoquée par les petits patrons.
"Les conseils prud'homaux sont loin d'être une exception 'à la française'", indique par ailleurs le CEE, qui rapporte que des juridictions similaires "existent de longue date dans quasiment tous les États européens".

"Ce ne sont pas les procès prud'homaux qui contribueraient à augmenter le chômage, mais la hausse de celui-ci qui provoquerait un recours plus élevé aux arbitrages judiciaires."

C'est la conclusion d'une étude, publiée mardi 8 mars, par le Centre d'études de l'emploi (CEE), qui dément ainsi le fondement de l'une des mesures de la loi El Khomri.

"Les pics de salariés sans emploi sont suivis après un certain délai - et non précédés - par des hausses du taux de recours", explique l'étude, qui compare, des années 1970 à nos jours, les courbes du chômage et du taux de recours prud'homaux, pour vérifier "l'argument selon lequel la menace du recours judiciaire constituerait un frein à l'embauche". Ces conclusions vont "à l'encontre d'idées, largement répandues en France, qui visent, au nom de l'emploi, à amoindrir la protection judiciaire des salariés", estime l'auteur de l'étude, Sebastian Schulze-Marmeling.

Le projet de réforme du droit du travail, contesté par les syndicats et une partie de la gauche, prévoit notamment un plafonnement des indemnités prud'homales en cas de licenciement sans cause réelle et sérieuse. Le gouvernement espère lever ainsi la "peur de l'embauche" invoquée par les petits patrons.

 Moins de recours en France qu'ailleurs

"Les conseils prud'homaux sont loin d'être une exception 'à la française'", indique par ailleurs le CEE, qui rapporte que des juridictions similaires "existent de longue date dans quasiment tous les États européens".  L'étude observe, au-delà des fluctuations, une "grande stabilité entre 1983 et 2012" des recours, "avec un nombre de demandes compris entre 150.000 et 170.000 nouvelles affaires par an".  Cela équivaut à 7,8 recours pour 1.000 salariés du privé, alors que la moyenne européenne est de 10,6 pour 1.000. Le CEE appelle toutefois à analyser ces comparaisons avec prudence, les prud'hommes n'ayant pas les mêmes compétences selon les pays.

Entre 2004 et 2012, de 20 à 30% des licenciements ont fait l'objet d'une requête aux prud'hommes, 3% des licenciements économiques, selon le CEE. L'organisme note, en outre, que les entreprises qui déclarent la présence d'une instance représentative du personnel sont "significativement moins touchées par les procès prud'homaux".

Commentaires 43
à écrit le 14/03/2016 à 15:27
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Mélanger les causes et les conséquences est une manière de manipuler les opinions

à écrit le 14/03/2016 à 12:59
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J'ai effectivement ete poursuivi par un salarié incompetent, et n'ai pas perdu pour licenciement abusif mais vice de forme (courrier envoyé 1 jour trop tard). Je ne suis pas concerné par cette limite qui de toutes facon est stupide mais par le droit ...

à écrit le 14/03/2016 à 9:35
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"Les recours prud'homaux sont la conséquence et non la cause du chômage". Que le recours aux prud'homs se produise principalement après exclusion de l'entreprise, qui s'en étonnera ? D'ailleurs les syndicats se font une spécialité de présenter et ...

à écrit le 10/03/2016 à 16:45
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La période d'essai aurait-elle disparue dans ce pays? j'ai commencé à travailler en 1976 (oui, c'est très loin) par un CDI, mais à l'époque, mon poste était attaché à une période d'essai de 3 mois. au cours de cette période, mon responsable a pu me t...

à écrit le 10/03/2016 à 15:36
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On mélange volontiers cause et effet, moyen et but pour tromper les peuples. C'est le cas avec l'UE de Bruxelles qui nous impose par ce biais qu'il n'y a pas d'autres alternatives, que les migrants n'est qu'un problème qui n'était pas prévisible et q...

à écrit le 10/03/2016 à 12:48
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Le problème principal n'est pas tant le niveau des indemnités que le fonctionnement lui même de cette justice si particulière et qui devrait être réformée totalement. Quand une affaire est portée aux prud'homme, personne sur terre ne sait combien ...

le 10/03/2016 à 21:54
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Pas mieux

à écrit le 10/03/2016 à 9:14
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Les grandes entreprises licencient déjà largement... (cf 350 suppressions d'emploi à la société générale annoncées ce jour). Par contre, les TPE ont peur d'embaucher : l'avenir économique est par définition incertain. Alors l'incertitude actuelle su...

à écrit le 10/03/2016 à 7:17
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Je ne suis pas un anti entrepreneur bien au contraire et comme beaucoup de citoyens il y a dans la famille un ou plusieurs entrepreneurs, mais ce sujet de plafonnement pour un licenciement abusif sans ..... demandé par une parti du Medef qui ne repré...

à écrit le 10/03/2016 à 7:14
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N'est ce pas d'abord un problème de justice? Si un patron maltraite un employé, normal qu'il soit sanctionné Si un employé est mauvais, normal qu'il soit débouté Et si la situation est partagée, le juge pourrait octroyer une indemnité mesurée. Est ce...

le 10/03/2016 à 16:27
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Dans un tribunal prud'homal, il y a 2 juges patronaux et 2 juges salariés. D'après vous, tout est simple dans un jugement !!!!! Allez aux assises, vous verrez que d'une juridiction à l'autre, les jugements ne sont pas les mêmes!!!!Les aberrations dan...

le 14/03/2016 à 12:54
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Sauf que vous ignorez que la loi du travail est systematiquement favorable a l'employé et que dans le doute, le juge doit privilegier le salarié, et qu'importe si apres l'employeur est vacciné a vie contre toute embauche, ca on s'en contre-fout.

à écrit le 10/03/2016 à 7:01
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Et le manque de civisme des entreprises qui délocalisaient en masse pour gagner quelques sous de plus... pour se rendre compte quelques années après que ce n'était pas valable ! Honte aux responsables qui veulent aujourd'hui, une fois de plus faire l...

le 14/03/2016 à 12:55
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Et vos achats, vous les faites ou ? Appliquez-vous d'abord a vous-memes vos bones lecons !

à écrit le 10/03/2016 à 6:33
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Comment une "étude" peut-elle sortir de telles absurdités ? La logique est fondamentalement fausse. Si on applique le même raisonnement aux piqûres on aurait "La douleur est la conséquence et non la cause de la peur des piqûres". Il n'y a rien qui ...

le 10/03/2016 à 8:05
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Ici est rapporté les conclusions de l'étude. Lisez l'étude dans son intégralité avant de conclure que ce sont des absurdités.

à écrit le 10/03/2016 à 6:25
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C'est vrai que l'hostilité des prudhommes contre les entreprises a un effet désastreux sur l'embauche.

le 10/03/2016 à 11:00
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Tu n'as qu'à rester dans les clous et tout se passera bien.

le 14/03/2016 à 11:18
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Il suffit que l'employeur respecte le salarié dans ses droits et pas de prud'homme.Est-ce si compliqué à comprendre ?

à écrit le 10/03/2016 à 6:07
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la solution est simple:obligeons toutes les entreprises a souscrire une mutuelle "prudhommes" auprès des assureurs.ainsi plus d'angoisse au moment de licencier,a part lla franchise naturellement.il suffit de coupler cette cotisation avec l'assurance ...

à écrit le 10/03/2016 à 5:15
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Quand une entreprise qui a licencie un employé se voit réclamer des indemnités importantes par les prudhommes, elle fait 3 choses: 1- elle hésite a se débarrasser des employés qui ne conviennent pas. Les glmandeurs ont de beaux jours devant eux. 2-...

le 10/03/2016 à 12:25
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Quand une entreprise se voit réclamer des indemnités par les prud'hommes c'est qu'elle a été jugée coupable. Dans le cas contraire, elle n'a rien d'autre à payer que les indemnités légales qui sont parfaitement prévisibles. J'ajoute qu'il arrive a...

à écrit le 10/03/2016 à 2:42
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Sans comparaison avec le niveau des indemnités légales en vigueur, le montant maximum versé, les délais et etc ça ne laisse en rien présager de l'impact sur un patron de TPE qui joue la vie de sa société sur l'embauche d'une 2ème personne par exemple...

à écrit le 10/03/2016 à 1:48
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Boule résume parfaitement bien la situation. J'ai fermé mon entreprise pour aller m'installer à l'étranger. Bien m'en a pris je respire à nouveau et je peux à nouveau "soigner" et aider mes employés qui le méritent... et virer les cloches, pas du jou...

le 10/03/2016 à 10:49
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J'ai l'impression que tu vis sur une autre planète

à écrit le 10/03/2016 à 0:05
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Ce n'est pas l’œuf qui fait la poule mais la poule qui fait l’œuf. Le raisonnement est puéril en économie et montre l'ignorance de la notion d'équilibre économique. Il est bien évident que les tribunaux augmentent les indemnités de licenciement parce...

à écrit le 09/03/2016 à 23:28
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Les Prud'hommes alimentent le chômage en dissuadant quiconque d'embaucher ; prenez donc un employé, jardinier, femme de ménage, aide ou ouvrier, vous serez assassiné par les syndicats qui tiennent les Prud'hommes quand vous voudrez vous en séparer.

le 10/03/2016 à 10:57
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"employé, jardinier, femme de ménage, aide ou ouvrier" Tu es une sorte de Béké ,toi, non ?

à écrit le 09/03/2016 à 23:03
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A 100 pour-cent d accord avec cet article. Sur le même thème, on pourrait limiter le montants des amendes pour excès vitesse car cela disuade les conducteurs d acheter un véhicule !!!

le 10/03/2016 à 6:59
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Les amendes sont limitées à ce qu' il semble. En poussant à l' extrême, si on revenait sur ce principe et que le fait de prendre votre véhicule vous expose a une amende illimitée pour excès de vitesse , il suffirait de quelques cas de ruine financie...

à écrit le 09/03/2016 à 22:20
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Ce n'est ni la cause ni la conséquence du chômage. C'eat la csq d'un désaccord employeur-employé sur le licenciement. On aurait sans doute moins recours aux prud'hommes si on était sûrs de retrouver un emploi. Et si je devais créer une société, je ne...

à écrit le 09/03/2016 à 21:57
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Vieux problème, qui de la poule ou de l'oeuf était avant ? Reste que partout (Italie, Espagne Allemagne, Royaune-Uni...) où on a libéralisé le marché du travail et rééquilibré les rapports entre salariés et employeurs au bénéfice de l'entreprise, la ...

le 10/03/2016 à 8:09
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et partout dans ces pays le taux de pauvreté à augmenté... mais l'homme n'est qu'une variable d'ajustement comme une autre au lieu d'être considéré comme un investissement et un capital humain (le savoir faire,...)

le 11/03/2016 à 13:40
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@bruno_bd Pour avoir étudié la question, au contraire, et ce n'est pas faute d'avoir essayé : aucune étude n'a réussi à établir une corrélation significative entre le niveau de protection des droits des salariés et le taux de chômage. Pour ce qui ...

à écrit le 09/03/2016 à 21:19
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83% des contrats signés sont des CDD alors qu'ils reviennent beaucoup plus cher : selon les Zorro prétendant que les patrons ne sont que des exploiteurs qui licencieraient avant même d'embaucher s'ils le pouvaient... les employeurs sont masochistes, ...

le 09/03/2016 à 22:54
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J'adore votre pseudo!!! A une autre époque, on aurait dit mon bon maître, monseigneur, mon prince!!! Créateur d'emplois!! -il fait quoi comme métier ton père? -Il est créateur d'emplois. Ouah, t'as de la chance, ça doit être super d'avoir un pè...

le 10/03/2016 à 9:27
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@thin lizzy : je voulais simplement rappeler qu'avant de licencier, un entrepreneur, ne vous en déplaise, il doit embaucher ! On ne parle QUE de sanctionner celui qui veut (doit?) mettre fin à un contrat de travail. Mais on oubli que avant de mettre ...

à écrit le 09/03/2016 à 20:08
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Pourquoi ne pas mettre en place une indemnité de 'mobilité professionnelle' applicable aussi bien pour un licenciement économique que pour un départ volontaire... certes les montants seront inférieurs à ce qui est existe aujourd'hui... autre modèle d...

le 09/03/2016 à 21:41
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Je suis pour une allocation universelle et inconditionnelle équivalente au minimum vital (soit environ le smic), pour tout citoyen français majeur. Elle remplacerait les différentes aides sociales, les bourses scolaires, les allocations chômage et...

le 09/03/2016 à 22:25
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C'est déjà le cas que l'employeur peut rater sa période d'essai : le salarié profite de la très courte période de préavis pour se recaser ailleurs. Je l'ai déjà fait.

le 10/03/2016 à 10:55
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@allocation universelle "La crainte du chômage a beaucoup faussé les rapports de force en défaveur de l'employé". D'ou l'interêt pour l'employeur de faire perdurer cette situation ,avec un taux de chômage élevé ,le patronat peut faire du chant...

à écrit le 09/03/2016 à 19:05
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Encore un bon article je suis content d'être venu sur votre site. Notre économie repose seulement sur le mensonge avéré et récurrent de nos décideurs économiques et politiques.

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