Licencié pour "faute grave" parce qu'il est revenu travailler après avoir passé un test Covid-19

DROIT DU TRAVAIL. II n'avait qu'une petite toux à son retour de vacances, pas d'autre symptôme, dit-il. Il passe devant un drive de dépistage gratuit, se fait tester et retourne travailler en attendant les résultats. Le résultat tombe le soir même : positif. Son employeur le licencie pour "faute grave".
(Crédits : GONZALO FUENTES)

Un salarié a été licencié pour "faute grave" à Mulhouse (Haut-Rhin) parce qu'il était retourné au travail après avoir passé un test Covid-19 qui s'est avéré positif, a-t-on appris samedi.

Le 14 juillet, Sébastien Klem est revenu de Biarritz avec sa fillette de 4 ans et a repris son emploi à l'office HLM de Mulhouse. Selon lui, il n'avait alors qu'une petite toux mais aucun autre symptôme.

Deux jours plus tard, c'est dit-il par hasard, en passant près d'un drive de dépistage Covid où il n'y avait pas d'attente, qu'il a décidé de se faire tester. Ensuite, il est retourné à son bureau.

Mais le soir-même, M. Klem a été informé que son test était positif. Aussitôt, il a prévenu son employeur afin que des mesures soient prises.

Licenciement pour faute grave

L'étage où il travaillait a été fermé et il a été demandé à toutes les personnes présentes de se faire tester. M. Klem a lui été mis en quatorzaine avec sa fille.

Mi-août ce salarié a reçu une lettre recommandée pour un entretien préalable en vue d'un éventuel licenciement, puis le 24 août sa lettre de licenciement pour faute grave.

Selon la direction, "il n'aurait pas dû retourner au travail après le test. On ne fait pas un dépistage si on n'a pas de suspicion".

Accusé d'être "venu travailler avec des symptômes"

Interrogé par le quotidien les Dernières Nouvelles d'Alsace, le directeur général de l'office HLM, Eric Peter, a accusé son salarié d'être "venu travailler avec des symptômes". "Il en a parlé à ses collègues. Il avait de la toux, de la fièvre, le nez qui coule, les yeux rouges", a-t-il affirmé.

"Aujourd'hui il nie les faits. Ces derniers (collègues) nous ont fourni des attestations écrites", a-t-il insisté, assurant que "la réaction de ses collègues a été violente" car "ils ne comprennent pas qu'il soit venu travailler dans ces conditions".

"On peut être inconscient mais là c'est de l'irresponsabilité. On ne joue pas avec la vie des gens", a souligné M. Peter, estimant qu'au vu de "la gravité des faits, il n'y avait "pas d'autre sanction possible".

La salarié plaide sa bonne foi

M. Klem plaide, lui, la bonne foi, assurant qu'il n'avait eu aucune suspicion avant le test, n'ayant qu'une légère toux.

Il a décidé de porter l'affaire devant les prud'hommes. Une convocation de conciliation est prévue le 3 novembre.

Commentaires 15
à écrit le 22/03/2021 à 22:08
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J ai été licencié au mois décembre 2020.La raison: positif au covid19, ensuite mise en 40taine, retour au travail.J ai reçu des mails de ma directrice exigeant les résultats des tests covid19 de ma compagne de vie et de savoir si mes enfants avaient...

à écrit le 22/03/2021 à 22:03
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J ai été licencié au mois décembre 2020.La raison: positif au covid19, ensuite mise en 40taine, retour au travail.J ai reçu des mails de ma directrice exigeant les résultats des tests covid19 de ma compagne de vie et de savoir si mes enfants avaient...

à écrit le 14/11/2020 à 12:59
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Moi c'est l'inverse, pas de licement ! J ai fait le test pcr. Parceque ma copine et son garçon avait des symptômes. J étais négatif. Par contre ma copine et son fils on fait le lendemain. Positive. La sécurité sociale mon contacter, étant cas contact...

à écrit le 02/11/2020 à 14:42
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Bonjour je suis dans le même cas que cette personne j'avais une perte de goût et une perte de l'odorat a même pas 40% je me suis présenté au travail j'ai informé l'infirmière et j'ai demander à être tester ont ma fait le test rapide et j'étais positi...

à écrit le 06/10/2020 à 9:11
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Bref, ne vous faites pas dépister !

à écrit le 05/10/2020 à 20:56
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Dans l'éducation nationale les choses sont claires. Si Suspicion, test pcr et on attend le résultat et on ne retourne pas au travail...cet homme fut inconscient. C'est dur, mais ....

le 06/10/2020 à 17:11
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".cet homme fut inconscient" La salarié plaide sa bonne foi

à écrit le 05/10/2020 à 20:22
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Ce qui est "bien", c'est qu'avec les ordonnances Macron, l'employeur ne sera pas obligé de les réintégrer...

à écrit le 05/10/2020 à 18:44
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comme quoi il aurait mieux fait de ne rien dire quand il etait positif ou de tirer au flanc (je tousse un peu, j ai peut etre le covid, je reste a la maison au cas ou)

à écrit le 05/10/2020 à 18:41
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Voilà un exemple de solidarité patronale en temps de crise, et ce n'est que le début. On voudrait que les français ne se fassent pas dépistés qu'on s'y prendrait pas autrement. Et nos chères élites qui s'étonnent du peu de succès de l'appli Stopcovid...

le 06/10/2020 à 17:13
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"Et nos chères élites qui s'étonnent du peu de succès de l'appli Stopcovid ... " C'est pour cela que le gouvernement refile le bébé aux restaurants.

à écrit le 05/10/2020 à 18:03
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"Ces derniers (collègues) nous ont fourni des attestations écrites", a-t-il insisté, assurant que "la réaction de ses collègues a été violente" car "ils ne comprennent pas qu'il soit venu travailler dans ces conditions".. Sympa l'ambiance

à écrit le 05/10/2020 à 17:58
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C'est le premier d'une longue série qui va empoisonner les relations entre les employés pour...toujours et une possibilité de plus pour les patrons de se séparer de salariés. La suspicion va devenir terrible avec son corrolaire, la dénonciation, com...

le 06/10/2020 à 6:59
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Vous avez entièrement raison. Malheureusement, ces pratiques sont déjà devenues la norme, notamment depuis la généralisation du management par la terreur comme à France Telecom (cf. Les excellents livres "libres d'obéir" de J Chapoutot ou "la machin...

à écrit le 05/10/2020 à 17:53
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C'est le premier d'une longue série qui va empoisonner les relations entre les employés pour...toujours.

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