Nouvelle-Calédonie : les premières évacuations débutent dans un climat de tensions

Les premiers vols, dans des avions militaires, ont permis d’évacuer de nombreuses personnes, essentiellement des touristes, coincées par les émeutes dans l’île depuis le 14 mai. Sur le terrain, la tension reste vive et le FLNKS, le parti indépendantiste, appelle le gouvernement à abandonner son projet de réforme électoral.
Les dégâts des émeutes en Nouvelle-Calédonie pourraient s'élever à un milliard d'euros.
Les dégâts des émeutes en Nouvelle-Calédonie pourraient s'élever à un milliard d'euros. (Crédits : Reuters)

La tension reste vive ce samedi en Nouvelle-Calédonie, où la mission de « rétablir l'ordre dans les jours à venir », fixée par le président Emmanuel Macron lors de son déplacement express, se révèle difficile à remplir.

Malgré une situation qui reste « difficile », selon la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, restée dans l'île depuis la visite du chef de l'Etat, les premières évacuations de touristes coincés depuis dix jours dans l'archipel, ont débuté samedi, grâce à des rotations d'avons militaires depuis l'aérodrome de Magenta à Nouméa, vers l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

« L'attente était interminable, puisque la réouverture de l'aéroport est repoussée de jour en jour », a raconté à l'AFP l'une de ces touristes. Les barrages sur les routes continuent pourtant d'entraver la circulation. Une trentaine de personnes ont dû être évacué dans la nuit de vendredi à samedi dans un quartier à Nouméa en raison d'incendies et de pillage. De nombreuses maisons ont été pillées et les pilleurs ne sont pas forcément les mêmes qui tiennent les barrages.

Apaiser les tensions

Le FLNKS (Front de libération nationale kanak et socialiste) a lui-même admis samedi qu'« aujourd'hui, l'objectif principal est d'apaiser les tensions et de trouver des solutions durables pour notre pays ».

Les indépendantistes réclament toujours le retrait de la révision constitutionnelle du corps électoral, risquant selon eux de minoriser encore plus les voix du peuple Kanak, que le gouvernement projetait encore récemment de faire voter en Congrès au mois de juin. Mais ils prennent également « acte du processus de désescalade proposé par le président de la République et des engagements demandés à chacune des parties de façon à pouvoir sortir de cette crise par le haut ».

« On maintient la résistance dans nos quartiers », avait cependant lancé la veille, Christian Tein, le chef de file de la CCAT, collectif indépendantiste qui organise la contestation, dénonçant « la forte répression (...) que notre population est en train de subir ».

Septième victime

Le bilan des violences est passé vendredi à sept morts, le septième étant un homme de 48 ans dont l'identité n'a pas été communiquée, tué à Dumbéa (à côté de Nouméa) par un policier, qui n'était pas en service mais qui a utilisé son arme alors qu'il était agressé par une vingtaine d'individus à un barrage.

Entre les quartiers de Ducos et Kaméré, une dizaine de tractopelles s'activent samedi pour déblayer des amas de débris encore en feu, sous l'œil des gendarmes qui sécurisent la zone, a constaté une journaliste de l'AFP. Le Raid intervient le premier pour sécuriser le passage du convoi, sous le bruit incessant des pales d'un hélicoptère qui survole la zone. Des camions et balayeurs ferment la marche pour enlever les débris.

La levée de l'état d'urgence n'est pas pour tout de suite, a confirmé Marie Guévenoux. Cela ne pourra être fait « qu'à la condition que les barrages soient levés et le calme revenu ».

Un milliard d'euros de dégâts

Le montant des dégâts ne cesse de monter en flèche. Selon la Chambre de commerce et d'industrie de l'archipel, les sinistres pourraient avoisiner le milliard d'euros, après une première estimation de 200 millions. Les émeutes urbaines en France de juin dernier avaient provoqué 800 millions d'euros de sinistres, sur un périmètre beaucoup plus vaste. C'est dire la violence et l'intensité des émeutes qui ont frappé en dix jours la Nouvelle-Calédonie. Les principaux assureurs sont Allianz, Groupama, SMA BTP et l'australien QBE.

Réunis à Bercy cette semaine, les assureurs et les banquiers ont mis en place des dispositifs pour faciliter les démarches d'indemnisation mais aussi pour alléger la contrainte financière, notamment des entreprises. La Fédération bancaire française (FBF) a rappelé la mobilisation des 1.200 salariés des banques dans l'île et annoncé plusieurs mesures, dont le report des échéances jusqu'à 90 jours. Des réflexions sont en cours pour la mise en place de prêts garantis.

Commentaires 11
à écrit le 26/05/2024 à 12:56
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Bonjour, dire que nous avons la une minorités qui veux décider pour une majorité d'individus originaire de cette île... Blanc européenne, sang mêle et première peuple... Bien sur , Personnellement ils ons tous les meme droits, car tous sont de l...

à écrit le 26/05/2024 à 9:15
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"les premières évacuations de touristes coincés depuis dix jours dans l'archipel, ont débuté samedi" Je croyais que les francais n'avaient plus un rond.Et la couche d'ozone les gars ?

à écrit le 25/05/2024 à 18:56
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L'article ne dit pas que les avions qui ont évacué nos citoyens étaient ...Australiens ! Un grand merci mais quelle honte pour notre pays !

le 25/05/2024 à 19:57
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"L'article ne dit pas que les avions qui ont évacué nos citoyens étaient ...Australiens !" Sans doute parce que les morbacs caldoches ne souhaitent pas rentrer chez eux en banlieue parisienne et préfèrent squatter temporairement l'Australie.

à écrit le 25/05/2024 à 13:36
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@Britannicus. Les votes organises par le gvt a sciemment trafique les effectifs Kanacks et Caldoches. Ces derniers plus nombreux ont evite l'independance par ce biais. Aujourd'hui le marche est le meme agremente d'un surcroit de blancs recemment i...

le 25/05/2024 à 19:22
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@matins calmes : effectivement, la loi à volontairement favorisé le vote des kanaks. C'est un fait juridique objectif. Ceci étant, au bout de 3 référendum "truqués" en leur faveur, donc, ils n'ont pas été capables d'imposer l'indépendance. Respecto...

à écrit le 25/05/2024 à 13:10
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bof, c'est loin la Calédonie.....le gouvernement devrait organiser le rapatriement de tous les européens qui le souhaitent et vogue la galère.....certes, le caillou sera perdu pour toujours mais quoi bon garder un confetti d'Empire dans pareilles con...

à écrit le 25/05/2024 à 13:05
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Les chinois donnent des armements aux terro la bas.

à écrit le 25/05/2024 à 12:51
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Ils ont plus a perdre de ne pas être français vous les voyez sans l’aide de la métropole

le 25/05/2024 à 19:51
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"Ils ont plus a perdre de ne pas être français vous les voyez sans l'aide de la métropole" Pour ma part, je vois surtout un retour massif des assistés caldoches remplir les rangs chez France Chômage en banlieue parisienne...

à écrit le 25/05/2024 à 12:32
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Ils veulent l'indépendance, ne sont même pas capables de la voter trois fois de suite dans des référendum pourtant truqués en leur faveur, et ils brûlent et cassent leur pays. Des nuls...

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