
C'est validé. Dans un communiqué publié ce mardi 14 février, Orpea indique avoir signé l'accord de principe annoncé le 1er février dernier. Ce dernier est scellé avec un groupement d'investisseurs mené par la Caisse des dépôts (CDC), accompagnée d'assureurs - parmi lesquels CNP Assurances, Maif et MASCF - ainsi qu'un groupe de créanciers.
Cet accord prévoit d'effacer 3,8 milliards d'euros de dettes du groupe sur un total de 9,7 milliards, en les convertissant en capital. Il prévoit également que des investisseurs apportent 1,55 milliard d'euros d'argent frais au groupe, présent dans 22 pays et qui gère quelque 350 établissements en France (Ehpad, cliniques...).
« Une nouvelle étape importante dans la restructuration financière d'Orpea vient d'être franchie avec la signature de l'accord qui cristallise l'engagement des parties à l'accord de principe », indique le groupe dans son communiqué.
Objectif mars
À l'issue du processus, le groupement mené par la CDC détiendra 50,2% du capital d'Orpea, les créanciers 49,4% et les actionnaires actuels, s'ils décident de ne pas participer aux augmentations de capital qui leur seront ouvertes, 0,4%.
Orpea précise qu'il « entend poursuivre les discussions » avec les créanciers financiers non sécurisés qui n'ont pas encore adhéré à l'accord. Le groupe ambitionne de présenter « une requête afin de solliciter l'ouverture d'une procédure de sauvegarde accélérée courant mars » destinée à permettre la mise en œuvre de l'accord de principe.
Cette procédure se déroulera auprès du tribunal de commerce de Nanterre. L'évolution de l'actionnariat se traduira également par des changements au conseil d'administration du groupe. Il sera composé de sept membres désignés par la CDC, le directeur général d'Orpea, deux représentants des salariés et trois administrateurs indépendants.
Un chiffre d'affaire en hausse de près de 9%
Le groupe est dans la tourmente depuis un an et la publication du livre-enquête « Les Fossoyeurs ». Paru en janvier 2022, il a révélé des maltraitances de pensionnaires et des irrégularités financières sous l'ancienne direction. Son action s'affichait hier à 3,13 euros à la mi-journée, dans un marché en hausse de 0,66%, alors qu'elle cotait à plus de 85 euros avant la sortie de l'ouvrage.
Malgré cela, le groupe privé de maison de retraites a annoncé ce lundi un chiffre d'affaires en hausse de 8,9% (dont 5,5% en organique) à 4,68 milliards d'euros pour l'exercice 2022. Cette hausse du chiffre d'affaires sur l'année est « en ligne avec celui présenté le 15 novembre dans le cadre du plan de refondation d'Orpea », indique l'entreprise.
Si son chiffre d'affaires en France s'est accru de 2,1% sur l'exercice 2022, il reste « sensiblement pénalisé par le contexte de crise » affectant ses maisons de retraite. Mais les autres zones géographiques ont connu des « taux de croissance élevés », grâce au « redressement de l'activité lié à la sortie de la crise sanitaire », à la « montée en puissance d'établissements nouvellement ouverts » et à des « revalorisations tarifaires » dans certains pays (Allemagne, Belgique).
... mais une dette toujours colossale, à 9,7 milliards d'euros
La position de trésorerie du groupe est par ailleurs meilleure que prévu. « La société considère que le risque de manque de liquidité est repoussé à la fin du deuxième trimestre ». Mi-novembre, le groupe avait annoncé qu'il risquait de manquer de liquidités « au cours du premier semestre 2023 ». Reste que sa dette financière brute est estimée à 9,7 milliards d'euros à fin décembre 2022, selon le communiqué.
La mise en œuvre des augmentations de capital envisagées dans le cadre de la restructuration financière entraînera une « dilution massive pour les actionnaires existants », indique le groupe. « Les augmentations de capital envisagées » feraient ressortir une « valeur unitaire théorique des actions après opérations inférieure à 0,20 euro ».
(Avec AFP)
Sujets les + commentés