Plein emploi : le gouvernement décline ses huit chantiers de réforme

Les ministres du Travail et de la Formation, qui rencontraient ce lundi les partenaires sociaux, se sont contentés d'évoquer les grandes lignes la réforme du travail qui vise à atteindre le plein emploi. Au total, il s'agit de huit chantiers dont la plupart sont déjà connus… Le gouvernement veille à ne pas braquer trop vite les syndicats et promet d'associer les partenaires sociaux à l'élaboration des projets de loi, dont on ignore encore le contenu.
Olivier Dussopt et Caroline Grandjean recevaient ce lundi les partenaires sociaux au ministère pour évoquer les grandes lignes de la réforme du travail.
Olivier Dussopt et Caroline Grandjean recevaient ce lundi les partenaires sociaux au ministère pour évoquer les grandes lignes de la réforme du travail. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Olivier Dussopt et Carole Grandjean dévoilent prudemment leurs cartes. Le ministre du Travail et sa collègue chargée de la Formation recevait ce lundi les syndicats et les organisations patronales lors d'une réunion aux allures de rentrée sociale. Pour atteindre l'objectif de plein emploi affiché par Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, le gouvernement a dévoilé les huit chantiers prioritaires de réforme du Travail. Une manière d'en préciser (un peu) les contours aux partenaires sociaux.

Huit chantiers prioritaires : RSA, France Travail, assurance chômage...

L'ambition de tomber en dessous de 5% de chômage doit passer par l'évolution de l'assurance chômage, la rénovation de Pôle Emploi en France Travail, le développement du Contrat d'engagement jeune, la démocratisation de l'apprentissage, un nouvel accompagnement des bénéficiaires du RSA et des personnes éloignées de l'emploi, une meilleure insertion des seniors dans le marché du travail, le développement des compétences de demain et enfin l'amélioration des conditions de travail des salariés.

Mais derrière ces objectifs généraux, les deux ministères se refusent à donner des détails concrets sur le contenu des réformes à mener. Soucieux de ne surtout pas braquer les syndicats prématurément et d'éviter que la contestation sociale ne se déporte dans la rue, les cabinets d'Olivier Dussopt et de Carole Grandjean promettent d'associer au maximum les partenaires sociaux à l'élaboration des projets de loi sur le travail.

En effet, la réforme du Travail se trouve déjà dans le viseur des huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et Unsa) qui ont fait part de leur hostilité. Dans un texte en forme d'avertissement publié vendredi avec cinq associations étudiantes, les organisations s'opposent à la réduction des allocations chômage lorsque le marché de l'emploi se porte bien, en parlant de mesures jugées « injustes », « inefficaces » et « qui risque d'accentuer la précarité, notamment de jeunes ». Une manière de brandir la menace des conflits sociaux dans un automne où les crises vont s'empiler.

Dans cette même logique d'évitement du conflit avec les syndicats, Olivier Dussopt et Carole Grandjean s'engagent à mettre en place une assurance chômage souple qui protège mieux lorsqu'il y a moins d'offres de travail, et moins lorsque les offres sont abondantes comme aujourd'hui.

Les syndicats ménagés jusqu'à quand ?

Surtout, ils promettent de dissocier la réforme des retraites de celle du travail. Sur ces deux dossiers, le gouvernement d'Élisabeth Borne s'abstient jusqu'ici de formuler un calendrier précis alors que l'absence de majorité absolue à l'Assemblée ne le rend pas maître des horloges parlementaires. Reste à savoir jusqu'à quand l'exécutif ménagera les syndicats et évitera la confrontation sociale. En effet, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il comptait réformer vite le travail.

Commentaires 4
à écrit le 15/09/2022 à 12:42
Signaler
J'ai pu lire que certaines entreprises ont une mauvaise réputation: la rotation de personnel y est permanente. C'est tout à fait vrai. Salaire mini pour des Bac+4, contrat de travail mini durée à répétition, cadence de travail maxi, aucun avantage di...

à écrit le 14/09/2022 à 7:25
Signaler
Désormais, dans la salle d'esclavage ( centre d'appels, bureaux étroits surpeuplés, lieux de production comprenant des bruits puissants permanents et/ou des hurlements de salariés, la crasse) , les nouveaux textes prévoyant "la dignité au travail" se...

à écrit le 12/09/2022 à 19:09
Signaler
Bonjour, Pour les emplois qui pose problème, revoir les salaires, les conditions de travail, et aussi les conventions collectives ... L'esclave moderne est terminée... Bien sûr ils ne faut pas le dire...

à écrit le 12/09/2022 à 18:46
Signaler
Etonnant de mettre "huit os à ronger" pour les Oppositions ! Veulent-ils noyer le poisson ? ;-) Encore conseillé par McKinsey?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.