Pouvoir d’achat : les prix des péages autoroutiers vont augmenter de 2%

Pour les automobilistes, les tarifs vont augmenter, au 1er février, de 1,89% sur le réseau Cofiroute, de 2,19% sur ASF, de 1,91% sur Sanef, et de 2,05% sur APRR. Ces hausses sont supérieures à l’inflation, qui s’est élevée à environ 1,6% l’an dernier. Elles interviennent alors que les concessions n’ont jamais été aussi critiquées, et en période de fortes tensions vis-à-vis du pouvoir d’achat.
(Crédits : Reuters)

C'est une augmentation sui suscite, toujours, un flot de critiques. Les péages des autoroutes vont encore augmenter leurs tarifs. A compter du 1er février, ceux-ci progresseront d'environ 2%, selon des arrêtés publiés ce dimanche au Journal officiel. Pour les voitures (de classe 1), les tarifs vont augmenter de 1,89% sur le réseau Cofiroute, de 2,19% sur ASF, de 1,91% sur Sanef, et de 2,05% sur APRR. Les contrats très stricts liant les sociétés d'autoroutes à l'État prévoient une augmentation automatique des tarifs des péages tous les ans au 1er février, en fonction notamment de l'inflation et des chantiers entrepris sur le réseau.

En décembre dernier, une source proche des concessionnaires avait déclaré à l'AFP que cette hausse ne serait pas supérieure à l'inflation. Elle l'est, finalement, un tout petit peu plus. L'inflation en France a accéléré à 1,6% sur l'ensemble de l'année 2021, en moyenne annuelle, selon l'Insee, au plus haut depuis 2018, sous l'effet d'une envolée des prix de l'énergie et d'une hausse des prix des produits manufacturés. A noter que les tarifs des péages avaient déjà progressé de 0,44% début 2021.

Le sujet est électrique, surtout en période de fortes tensions autour du pouvoir d'achat, et de flambée du prix de l'énergie. Début 2019, en pleine contestation des « gilets jaunes », le gouvernement avait demandé et obtenu des sociétés d'autoroute une réduction de 30% des tarifs pour les conducteurs réguliers, à défaut d'une baisse pour tous. Le gouvernement avait écarté l'idée de geler les tarifs des péages, comme l'avait décidé l'ancienne ministre de l'Écologie Ségolène Royal en 2015, parce qu'il aurait fallu le rattraper ultérieurement.

La rentabilité « trop favorable » des concessions

Les concessions d'autoroutes sont régulièrement critiquées. En 2020, une commission du Sénat avait épinglé ces acteurs, estimant que leur rentabilité « est généralement perçue comme trop favorable ». Selon une « étude indépendante » demandée à l'époque par le rapporteur de la commission Vincent Delahaye (Union centriste, Essonne), « deux des trois groupes autoroutiers pourraient atteindre la rentabilité attendue lors de la privatisation 10 ans avant la fin des concessions », soit autour de 2022, citant Vinci autoroutes et Eiffage. En clair, « le statu quo n'est pas possible, avait canardé le sénateur. Il est impératif de mieux partager les profits des sociétés d'autoroutes avec l'État et les usagers, et de rééquilibrer les relations entre le concédant et les concessionnaires. »

Dans cette optique, la commission avait préconisé une remise à plat du système autoroutier à l'échéance des concessions, entre 2031 et 2036. « L'équilibre économique des concessions » doit être défini pour « permettre qu'une partie de la rentabilité finance de nouveaux investissements sur le réseau et une modulation des péages en faveur des trajets du quotidien, du covoiturage et des véhicules propres », avait-elle indiqué.

Des appels à nationaliser

Le problème, c'est qu'il faudra encore près de dix ans pour réviser le système. Plusieurs candidats à la présidentielle jugent cette situation inacceptable. Marine Le Pen et Arnaud Montebourg (qui a depuis abandonné la course à l'Elysée) ont notamment appelé à nationaliser les autoroutes françaises. Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie, estime que c'est inenvisageable. Selon lui, une telle mesure coûterait la bagatelle de 40 milliards d'euros à l'Etat. Mieux vaut attendre « dix ou 15 ans », a-t-il indiqué en septembre dernier, afin de récupérer les autoroutes « pour zéro euro ». Pas de quoi apaiser la grogne des usagers.

Commentaire 1
à écrit le 30/01/2022 à 13:52
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Dommage, je ne roule pas sur ces superbes rubans goudronnés magnifiquement entretenus. Il parait qu'il y aura une petite hausse supplémentaire sur une autoroute (Normandie ?) où les barrières vont disparaitre, ça apportera du confort de circulation ...

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