Emmanuel Macron a promis pour ce second mandat, une méthode différente, basée sur la concertation et l'écoute. Notamment avec les syndicats. Mais quelle fut la déception de plusieurs d'entre eux, lorsqu'ils ont appris, que pour la première réunion concernant le pouvoir d'achat, Bruno Le Maire, le ministre de l'Economie s'en est tenu à inviter les organisations représentants les employeurs. Toutes - comme le Medef, la CPME, l'U2P, l'UIMM, et plusieurs branches patronales du BTP, de la construction, du commerce etc - sont conviées à échanger avec le ministre fraîchement reconduit à Bercy.
Surprise et colère des syndicats
Ainsi, Laurent Berger, à la tête de la CFDT a-t-il réagi ce lundi, sur LCI , non sans agacement : "Non, nous ne sommes pas invités. Pour discuter des salaires, ça ne se passe pas sans ceux qui travaillent, représentés par les organisations syndicales". Et de lancer : "Je l'invite à nous réunir très vite".
Même déception chez Yves Veyrier de Force Ouvrière, qui dans un tweet amer, écrit : "Changement de méthode ? Elisabeth Borne, Bruno Le Maire, Olivier Dussopt, le pouvoir d'achat, c'est sans les salaires, sans les salariés et leurs représentants ?"
Le gouvernement planche sur sa grande loi anti-inflation, pour protéger le pouvoir d'achat des Français. Sous réserve d'avoir une majorité, il souhaiterait faire adopter ce texte dès le début de l'été. Plusieurs mesures qui impacteront directement les actifs sont prévues : mise en place d'un dividende salarié, augmentation de la prime Macron sans charges ni impôts jusqu'à 6.000 euros, aide pour les Français modestes qui utilisent beaucoup leur véhicule pour travailler etc. D'où l'incompréhension des syndicats.
Le gouvernement va-t-il rectifier le tir dans les prochains jours et leur proposer une rencontre. Les leaders syndicats, qui y voient un premier couac qui n'augure rien de bon, l'espèrent.
Des mobilisations pour les salaires qui se multiplient
En attendant, la question du pouvoir d'achat s'invite chaque jour un peu plus dans les entreprises. Les tensions sociales se multiplient avec des mobilisations. Ainsi, mardi 24 mai, tous les syndicats chez Marionnaud ont prévu de se mettre en grève dans toutes les boutiques pour réclamer des augmentations de salaires. La semaine dernière, des employés de Carrefour ont débrayé avec la même revendication. Le sous-traitant d'Airbus, Daher, a connu, lui aussi des actions spontanées pour de meilleures revendications etc, etc. Avec une inflation qui s'apprête à dépasser les 5%, aucun secteur, ni entreprise, petite ou grande, ne semble avoir l'assurance d'être épargnés.