Réforme des retraites : le report de l'âge de départ à 65 ans « n'est pas un totem », martèle Elisabeth Borne

La Première ministre recevra les partenaires sociaux ce mardi et mercredi avant une présentation de la réforme des retraites le 10 janvier. Plusieurs points restent à préciser notamment le report de l'âge de départ à 64 ou 65 ans ou encore les Français qui bénéficieront d'une revalorisation de leur pension pour atteindre 1.200 euros.
La Première ministre Elisabeth Borne était l'invitée de Franceinfo ce mardi.
La Première ministre Elisabeth Borne était l'invitée de Franceinfo ce mardi. (Crédits : POOL)

Le report de l'âge de départ à la retraite à 65 ans, « ce n'est pas un totem, je le redis. Il y a d'autres solutions qui permettent d'atteindre l'équilibre de notre système de retraite à l'horizon 2030 ». C'est ce qu'a affirmé Elisabeth Borne, ce mardi 3 janvier. La Première ministre reçoit cet après-midi les représentants des organisations syndicales pour échanger sur la réforme des retraites qui sera présentée le 10 janvier pour une application « dès la fin de l'été », comme l'a affirmé Emmanuel Macron. Et confirmé par Elisabeth Borne, ce mardi : l'objectif est « une présentation le 10 janvier puis en Conseil des ministres le 23 janvier suivie des débats à l'Assemblée nationale à partir de début février. Nous souhaitons que le texte soit voté avant la fin du premier trimestre pour une entrée en vigueur à la fin de l'été », a-t-elle détaillé au micro de Franceinfo.

Autre certitude affirmée par la Première ministre : « Nous n'irons pas au-delà des 43 années de cotisations prévues dans la réforme Touraine pour avoir une retraite à taux plein ».

De même, « le seuil de 67 ans nous n'y touchons pas », a-t-elle affirmé. Il s'agit de l'âge maximum auquel un Français peut jouir de sa retraite à taux plein même lorsqu'il n'a pas tous ses trimestres.

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Pas de décision concernant la retraite minimum

Elisabeth Borne s'est toutefois montrée bien plus évasive concernant le montant de la retraite minimum fixée à 1.200 euros par la réforme des retraites, soit 85% du SMIC. La Première ministre n'a, en effet, pas précisé si les retraités actuels dont la pension de retraite se situe en dessous de ce seuil bénéficieront d'une revalorisation. « Nous aurons ce débat », mais « la priorité est pour ceux qui auront travaillé davantage », autrement dit, ceux qui seront impactés par la réforme des retraites, a-t-elle simplement répondu.

Enfin, interrogée sur une possible hausse du montant des cotisations patronales ou salariales, Elisabeth Borne a assuré qu'il s'agissait d'une « ligne rouge de ne pas augmenter le coût du travail voire de le réduire ». « Baisser les impôts pour les ménages et les entreprises, c'est ce qui nous a permis de créer de l'emploi », a-t-elle assuré, rappelant que sa « priorité, c'est le plein emploi ».

Ce mardi après-midi, ce sera d'abord au secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, d'être reçu à 15h30 par Élisabeth Borne. Il sera suivi par François Hommeril, président de la CFE-CGC, Frédéric Souillot, secrétaire général de FO et François Asselin, président de la CPME. Mercredi, se succèderont à partir de 15h00 Cyril Chabanier, président de la CFTC), Geoffroy Roux de Bézieux, président du MEDEF, Jean-Christophe Repon, vice-président de l'Union des entreprises de proximité (U2P) et son secrétaire général Pierre Burban, Laurent Escure, secrétaire général de l'UNSA, et enfin Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT.

« Ce que nous voulons, c'est préserver notre système par répartition »

Si le gouvernement insiste sur la nécessité de mener "ces concertations (qui) sont utiles" pour éviter une fronde et d'importants mouvements de grève comme ceux qui avaient déjà paralysé le pays comme en décembre 2019, il espère également gagner le soutien des Républicains. Sans eux, faute de majorité absolue à l'Assemblée nationale, le gouvernement serait en effet obligé d'utiliser à nouveau l'article 49.3 de la Constitution, qui permet l'adoption d'un texte sans vote.

En guise de justification, Elisabeth Borne a réaffirmé, ce mardi, la nécessité de mener à bien cette réforme. « Notre système des retraites est structurellement en déficit et il le sera sur les prochaines années. Ce qu'on veut faire, nous, c'est préserver notre système par répartition au coeur de notre modèle social. C'est un système dans lequel nos actifs financent les pensions de nos retraités ». « Or, nous vivons de plus en plus longtemps donc le nombre d'actifs rapporté au nombre de retraités ne cesse de baisser », a-t-elle rappelé. Toutefois, « il n'y aura pas d'argent en plus. Tous les efforts serviront à financer les retraites », a-t-elle assuré, affirmant que les recettes liées à la réforme des retraites ne serviront pas à financer « autre chose ».

Commentaires 18
à écrit le 04/01/2023 à 9:31
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Une pension de retraite forfaitaire, égale pour tous, pour une cotisation proportionnelle au salaire, sans cessation d'activité si en capacité, aurait bien plus d'avantages ! Sauf pour la finance ! ;-)

le 04/01/2023 à 13:59
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mais quelle hypocrisie alors que tout est ficelé et que les concertations ne sont la que pour les illusions de dialogue le meme manege se produit comme avec l'ancien 1er ministre cela risque de finir en désordre general et le gouvernement sera ...

à écrit le 04/01/2023 à 4:36
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1°) faire la réforme des retraites n'est pas non plus un totem (c'est une lubie de la fiance mondiale et UE) 2°) pour préserver notre système par répartition, il faudrait commencer par mettre de l'ordre dans la gabegie que représentent l'immigration...

à écrit le 03/01/2023 à 17:08
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Pourquoi conserver le critère de l'âge? Il serait plus intelligent de laisser les gens travailler tant qu'ils en ont envie et le peuvent. Par contre, un minimum de trimestres travaillés pour justifier de prendre sa retraite me semble logique.

à écrit le 03/01/2023 à 16:52
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Une démocratie peut continuer à exister seulement si une large majorité est responsable et ne prétend pas avoir des droits sans contribuer en proportion ou plus. La majorité des électeurs n'est plus dans cette situation. Ceux qui vont avoir des ret...

à écrit le 03/01/2023 à 14:37
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1200 euros par mois vouais c'est le pied on a vraiment l'impression que nos dirigeants font un cadeau royal et si ont les laissaient quelques mois a ce tarif comment vivraient ils? il est vrais que la nourriture leurs coutent paq cher on cantine a...

à écrit le 03/01/2023 à 14:35
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Comment un gouvernement peut-il prétendre s'occuper des retraites du secteur privé alors que les pensions de son personnel sont prélevées directement sur le budget de l'Etat? Le fait que le budget de l'Etat soit déficitaire depuis un demi siècle malg...

à écrit le 03/01/2023 à 13:26
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La retraite sécu est si basse , qu'elle ne permet pas de vivre correctement. 1200 e on fait quoi ? Les retraités sans complémentaires souffrent vraiment.

le 03/01/2023 à 16:05
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Le montant de la pension de retraite est fonction de ce qu'on a cotisé, ceux qui ont un faible montant de pension sont souvent ceux qui ont peu cotisé, il fallait réfléchir avant. Ce principe de pension minimum est en droite ligne avec la philosophi...

le 03/01/2023 à 16:27
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Ma chère Maman a la retraite minimum, mais elle est propriétaire de son logement et s’en tire assez bien. Au surplus, mes soeurs et moi lui donnons un petit complément pour qu’elle puisse de temps à autre s’offrir une petite sortie...

le 03/01/2023 à 19:58
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"Je ne vois pas en vertu de quel principe un travailleur ayant peu cotisé aurait droit à la même pension qu'un travailleur qui aurait beaucoup plus cotisé." Pourquoi donc un travailleur cotise moins qu'un autre travailleur qui lui cotise plus ,les...

à écrit le 03/01/2023 à 12:55
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« Notre système des retraites est structurellement en déficit et il le sera sur les prochaines années." Faux : Selon le COR, le système de retraite devrait enregistrer un excédent en 2022, dans la continuité de l’année 2021 (+ 900 millions d’euros...

à écrit le 03/01/2023 à 12:27
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Ce sont les régimes spéciaux qui sont lourdement déficitaires (fonctionnaires, SNCF, RATP, EDF, etc....) et c'est aux salariés du régime général qu'on va demander des efforts. Les travailleurs du privé sont les éternelles vaches à lait du système !

le 03/01/2023 à 15:56
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On peut rappeler que c'est la réforme Balladur de 1993 qui fait passer le privé de 10 à 25 le nombre d'années de salaire pris en compte pour le calcul de la pension de retraite et qui a allongé la durée de cotisation nécessaire pour liquider sa retra...

à écrit le 03/01/2023 à 11:51
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Elle ferait bien de réfléchir à la situation des polypensionnés public privé. Les désespérés finissent par ne plus rien avoir à perdre.

à écrit le 03/01/2023 à 11:06
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Le sujet ne mérite pas de se conclure par un 49.3 voté à la sauvette en fin de nuit par les quelques pinpins de service.

à écrit le 03/01/2023 à 10:42
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Ce n'est pas l'âge mais la réforme qui ne devrait pas être un Totem ! C'est une destruction de progrès, mais vous aurez une retraite virtuelle payé a prix d'or !

à écrit le 03/01/2023 à 10:20
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Et pourquoi aussi dans cette réforme si elle est indispensable nos décideurs dans un soucis d'économie de la chose et d'exemplarité ne plafonneraient pas le montant de la totalité des retraites par répartition y compris pour les politiques et autre h...

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