Réforme des retraites : le RN annonce qu’il va voter une motion de censure de la Nupes, en tant que dernier espoir

Les députés du Rassemblement national vont se rapprocher une nouvelle fois avec les députés de la Nupes. L’alliance de gauche a déposé une motion de censure qui doit être votée et qui a obtenu le soutien du RN selon les mots du député RN, Sébastien Chenu, sur le plateau de RTL-Le Figaro-LCI ce dimanche. Mais cet outil pouvant renverser le gouvernement a-t-il une chance de parvenir à ses fins? Tout dépendra des Républicains
Le Rassemblement national annonce qu'il va voter la motion de censure Nupes, demain.
Le Rassemblement national annonce qu'il va voter la motion de censure Nupes, demain. (Crédits : Reuters)

Nouveau et peut-être dernier rebondissement dans le feuilleton politique de la réforme des retraites. Le vice-président Rassemblement national de l'Assemblée nationale Sébastien Chenu a annoncé, ce dimanche, que les députés de son parti voteraient lundi la motion de censure déposée par la Nupes. « Nous voulons que Mme Borne s'en aille, avec sa réforme sous le bras, et surtout, nous voulons qu'il y ait un vote car il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée nationale » sur les retraites a ironisé le député du Nord à RTL-Le Figaro-LCI.

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Accusant le passage de la loi sur la réforme des retraites de « coup de force anti-démocratique », l'alliance de gauche Nupes a riposté par une motion de censure après l'échec jeudi d'une tentative d'abrogation de la retraite à 64 ans, qui n'a pas pu faire l'objet d'un vote à l'Assemblée nationale. Cette motion, pouvant renverser le gouvernement si elle est votée, devrait être discutée et mise au vote à partir de 16H00 lundi.

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« Les 88 députés du Rassemblement national seront là pour voter la motion de censure parce que nous voulons la fin de ce texte », a alors annoncé ce dimanche l'élu RN, en prévision du futur vote de la motion de censure. « Il ne s'agit pas d'une alliance avec LFI mais nous avons déjà démontré que nous étions capables de voter une motion de censure déposée par d'autres », a-t-il souligné.

Les Républicains, pivots de l'Assemblée nationale

Interrogé sur les chances de réussite de cette motion, il a répondu: « C'est possible, la dernière fois, il a manqué neuf voix, tout dépend des Républicains ».

« Ou les Républicains sauvent la tête d'Emmanuel Macron, (et) Eric Ciotti pourra aller prendre le thé avec Emmanuel Macron tranquillement la semaine prochaine, ou Les Républicains font un choix de courage, s'affirment comme un parti d'opposition et votent cette motion de censure dans l'intérêt des Français », a estimé Sébastien Chenu. Une précédente motion de censure du groupe Liot avait échoué de peu en mars, à neuf voix près. 19 députés LR sur 61 avaient voté la censure, après le recours au 49.3 par la Première ministre, Elisabeth Borne, pour faire passer la réforme. Mais la donne a changé, juge l'un des LR, Aurélien Pradié, qui « ne pense pas » voter la motion lundi: « Elle est déconnectée du sujet, de la réforme des retraites ».

Les espoirs restent donc très minces pour les opposants à la réforme.

Toutes les tentatives législatives contre la réforme des retraites déboutées

La proposition d'abrogation des 64 ans avait entretenu la flamme de la contestation de la réforme des retraites, malgré sa promulgation mi-avril. Mais les oppositions n'ont pas réussi à obtenir un scrutin sur cette mesure phare du texte porté par le groupe indépendant Liot, celle-ci ayant été retoquée au nom de son « irrecevabilité ».

Un affront pour les opposants. « Le gouvernement et sa majorité ont à nouveau bafoué les droits du Parlement pour l'empêcher de se prononcer sur l'abrogation du recul de l'âge de départ à la retraite » jeudi dans l'hémicycle, dénonce la Nupes dans la nouvelle motion. Les députés LFI, PS, EELV et PCF y pointent du doigt également « le mépris constant depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites affiché à l'égard de nos concitoyens et concitoyennes et des organisations syndicales ».

La rue aussi s'essouffle

Si l'opposition semble lancer ses dernières armes dans la bataille législative, du côté de la rue, l'espoir s'amenuise aussi. Après des manifestations moins mobilisatrices mardi 6 juin, l'intersyndicale où se font jour des dissensions ne devrait pas annoncer de nouvelle journée d'action contre la réforme des retraites, mais va s'efforcer de maintenir son unité autour de nouveaux combats. « Il y a des rythmes différents. C'est un peu compliqué d'accorder les violons », a convenu mardi en marge de la manifestation parisienne Benoît Teste, secrétaire général de la FSU. Signe de ce flottement, l'intersyndicale ne s'est pas réunie cette semaine, et n'a communiqué ni sur la journée de mardi, ni sur l'échec jeudi de la proposition de loi Liot visant à abroger la loi du 14 avril.

Les numéros un devraient échanger en début de semaine prochaine, avant une réunion de l'intersyndicale au siège de la CFE-CGC jeudi, suivie d'une conférence de presse. Il est peu probable que ce soit pour annoncer une nouvelle journée de grèves et de manifestations.  « Ca ne sera plus opérant, on ne sera pas suivi », a estimé jeudi 15 juin sur franceinfo le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. « Le texte a été promulgué (...) moi je n'ai pas envie de mentir à ces salariés qui se sont mobilisés (...) de leur dire on peut continuer comme ça et égrainer des journées de mobilisation pour finir par faire la démonstration d'une faiblesse », a-t-il expliqué.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, qui a pris fin mars la succession de Philippe Martinez, n'avait pourtant pas exclu cette possibilité, refusant de dire à l'instar du leader de la CFDT que « le match est en train de se terminer ». « Laurent Berger il passe la main (le 21 juin à sa numéro 2 Marylise Léon, NDLR). C'était peut-être sa dernière manifestation à lui, en ce qui concerne l'intersyndicale nous allons nous réunir la semaine prochaine et nous allons débattre ensemble des suites », a-t-elle cinglé sur franceinfo, mercredi 7 juin.

(Avec AFP)

Commentaires 8
à écrit le 11/06/2023 à 23:06
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Les journalistes / médias seraient bien inspirés de sE pencher sur les cas des lr dont certains sont malhonnêtes pour ne pas dire autre chose : Retailleau dont le nom est cité comme principal bénéficiaire du scandale des détournements de fonds du...

à écrit le 11/06/2023 à 22:02
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C'est étonnant ce retour à la 4ème République : nos parlementaires n'ont décidément rien compris. Et ils prétendent gouverner...

à écrit le 11/06/2023 à 21:52
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Les republicains sont la béquille de Macron. Ils ne sont pas dans l'opposition, ce sont des pantins déguisés en tribuns.

à écrit le 11/06/2023 à 19:03
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Dommage, nous avons a faire à des "européistes" dans l'hémicycle et le peuple se fait constamment leurrer ! ;-)

à écrit le 11/06/2023 à 18:26
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LR qui sert de béquille à Macron et le RN à la nupes ????

à écrit le 11/06/2023 à 18:17
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Le RN est un parti de gauche

le 11/06/2023 à 19:35
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Son programme économique est un programme ou il reprend tous les grands thèmes de la CGT .

le 12/06/2023 à 1:32
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@Charlie, le FN/RN est un parti xénophobe, complotiste, nationaliste 3 défauts majeurs qui n,'ont jamais rien donné de bon. Le reste est du vernis. Quant à la Nupes c'est un ovni qui va s'écraser car sous la coupe de Melanchon les socialistes et le...

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