Retraites : claque pour le gouvernement, l’index des seniors mis à l’index à l’Assemblée nationale

Alors que la Première ministre Élisabeth Borne venait de dévoiler de nouvelles concessions aux Républicains sur les carrières longues, le gouvernement a subi un premier revers majeur à l'Assemblée. Les députés ont rejeté « l'index seniors » par 256 voix contre 203, et 8 abstentions. 38 députés LR ont voté contre. Par ailleurs, compte tenu de la lenteur des débats, il est possible que les députés n'aient pas le temps de se pencher sur l'article 7 qui porte sur l'allongement de l'âge légal à 64 ans.
Pour la première fois, l'Assemblée nationale a mis en échec le gouvernement dans le cadre de l'examen sur le texte de la réforme des retraites.
Pour la première fois, l'Assemblée nationale a mis en échec le gouvernement dans le cadre de l'examen sur le texte de la réforme des retraites. (Crédits : Reuters)

Si Elisabeth Borne, qui a fait de nouvelles concessions pour les carrières longues, pensait se mettre dans la poche le vote des Républicains, c'est raté. Dans la foulée du dépôt du dépôt de cet amendement, 38 députés LR ont en effet voté contre l'Index seniors, porté par l'article 2, qui a été rejeté par 256 voix contre 203, et 8 abstentions.

Lire aussiIndex senior : la sanction pourrait aller jusqu'à 1% de la masse salariale

Cet « index » doit mesurer l'emploi des seniors dans les entreprises de plus de 300 salariés, assorti d'une sanction financière, mais seulement en cas de non-publication.

 Les oppositions ont vivement critiqué cette absence de contrainte, qui rendra le dispositif inutile selon elles. Un amendement écologiste propose ainsi de le renommer « index feuille de salade ». Elisabeth Borne a toutefois dit qu'il était possible « d'aller plus loin », vers d'éventuelles sanctions. Et s'est dite favorable à un seuil de 50 salariés, comme le demandent de nombreux députés, y compris Renaissance.

Elisabeth Borne a lâché du lest sur le volet des carrières longues

Mardi après-midi, Elisabeth Borne avait lâché du lest sur le volet des carrières longues, en annonçant que les salariés éligibles à ce dispositif, c'est-à-dire ayant commencé à travailler avant 21 ans, n'auraient pas à cotiser plus de 43 ans pour partir à la retraite, dès lors qu'ils auront atteint l'âge de départ anticipé requis.

Matignon a ensuite précisé qu'il serait possible de partir sans décote avec ces 43 ans de cotisations. Dans le projet initial, certains salariés en carrière longue devaient cotiser 44 ans.

Déposé dans la soirée, l'amendement du gouvernement prévoit un possible départ à 63 ans pour ceux ayant travaillé 4 ou 5 trimestres avant 21 ans, ainsi que de futures mesures par décret, ce qui a laissé les LR dans l'expectative. Il reste aussi « 500 millions d'euros à trouver » pour financer ces mesures, a chiffré le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, sur LCI mardi soir.

Les débats n'ont guère avancé, la majorité présidentielle, se sentant fragile, ayant plutôt ralenti la cadence.

« Il est encore possible de mettre en échec le gouvernement sur l'article 7 » (Marine Le Pen)

Ce rejet de cet amendement « Index Senior » a été accueilli par des vivats et des chants des élus de la Nupes, vite rabroués par la présidente de l'Assemblée Yaël Braun-Pivet. « Si la Nupes retire ses amendements inutiles, il est encore possible de mettre en échec le gouvernement sur l'article 7 et l'allongement de l'âge légal à 64 ans avant la fin de la semaine ! », a pour sa part réagi la dirigeante du Rassemblement national, Marine Le Pen.

Plus de 14.200 amendements restent à examiner d'ici vendredi soir, et 18 articles du projet de loi. La Nupes a retiré plus de 1.000 amendements depuis lundi. LFI est sous la pression de ses partenaires de la Nupes ainsi que des syndicats. Mais la présidente du groupe LFI à l'Assemblée Mathilde Panot a refusé de s'engager à retirer des amendements, défendant « une stratégie de résistance parlementaire mouvante ».

Une nouvelle journée d'action qui devrait être moins suivie

Une cinquième journée d'actions attend l'exécutif jeudi, organisée à l'appel des huit principaux syndicats. Une « dernière sommation », dixit Laurent Escure (Unsa), avant une nouvelle journée le 7 mars, après les vacances scolaires, qui pourrait enclencher des grèves reconductibles. Jeudi, les numéros un de l'intersyndicale (CFDT-CGT-FO-CFE-CGC-CFTC-Unsa-Solidaires-FSU) défileront à Albi, symbole de cette France des petites villes très mobilisée contre la réforme. A Paris, la manifestation partira de Bastille en direction de la place d'Italie.

Après 963.000 manifestants, selon les autorités, plus de 2,5 millions selon les syndicats samedi, l'affluence devrait être moindre jeudi. Au plan national, une source policière dit attendre entre 450 et 650.000 personnes, dont 40 à 70.000 personnes à Paris.

Les perturbations s'annoncent limitées dans les transports, avec 4 TGV sur 5 en circulation et un trafic normal dans le métro parisien. Seul 1 TER sur 2 circulera en revanche dans les régions et à Paris, et le service sera partiellement perturbé sur certains trains de banlieue.

De même, 30% des vols à Orly seront annulés, et des aéroports en région affectés.

(Avec AFP)

Commentaires 20
à écrit le 15/02/2023 à 17:35
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la France est-elle capable de faire de véritables transformations sociales? Faire la leçon aux autres incultes du monde, oui. Apprendre de ces propres expériences et erreurs, non. Ce pays n'a pas la consistance ni la dynamique et depuis cent ans qu'e...

le 15/02/2023 à 19:21
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"C'est vraiment très facile d'être irresponsable." Evidemment puisque c' est l' UE qui gouverne et Schwab qui pose les jalons du great reset même si ça "turbule" un chouilla en ce moment chez les tenanciers de la caste, voi...

à écrit le 15/02/2023 à 16:48
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Il vaudrait mieux que cet article ne soit pas dans le texte. Ce n'est pas directement lié aux finances publiques. Si souhaité il faudra le debattre ailleurs dans un an ou deux

à écrit le 15/02/2023 à 15:19
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le sénat n'est pas légitime à prendre position sur la retraite des français n'ayant pas lui même modifié son régime de retraite ; difficile de s'exprimer quand on refuse de remettre en cause ses avantages

à écrit le 15/02/2023 à 14:36
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Alors on vote ou on ne vote pas l’article 7 avant vendredi soir ? Si l’article 7 n’obtient pas la majorité tout sera-t-il vraiment fini et s’il l’obtient ne sera-ce pas alors le début de la fin ? Finissons en.

à écrit le 15/02/2023 à 13:50
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Où ça une claque? Si tous les amendements ne sont pas (in)validés d'ici vendredi, en raison du 47.1, ça sera remis d'office dans le texte transmis aux sénateurs

à écrit le 15/02/2023 à 13:32
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Claque rien que ça... Dans le genre article la voix ( voie.. ) de son maître... Le gouvernement aurait proposé un fumeux article limitant aux extraterrestres le survol de l'atmosphère de Proxima du Centaure dans la loi sur les retraites ou le chômage...

à écrit le 15/02/2023 à 11:59
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À LA POUBELLE ces chartes, ces codes de toute sorte, ces indices ou indicateurs (index, en anglais pour cet emploi ; les politiciens français doivent parler français : destituons-les après 3 fautes manifestes !). À la place, le respect des Lois au pl...

à écrit le 15/02/2023 à 11:03
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Ah, comme d'habitude, la NUPES fait n'importe quoi. Quand ces "élus" travailleront dans le privé et quand les jeunes demanderont à leurs parents qui ont 55 ans s'ils ont peur pour leur avenir, et bien les brainless comprendront qu'il aurait bien fall...

à écrit le 15/02/2023 à 9:14
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Va comprendre Charles : Si le gouvernement a fait un pas pour les 17 ans et les 20 ans qui cotiseront 43 annuités , les personnes qui ont commencé à travailler à 16 ans et à 18 ans, elles, devront toujours cotiser 44 annuités !! Tiens, contrairem...

à écrit le 15/02/2023 à 8:58
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Une claque? Absolument pas, cet index n'aurait servi à rien, juste à faire du vent, tout le monde est soulagé content de le voir torpillé, personne ne va revenir dessus. Cetwte soi disant claque est une aubaine pour le gouvernement qui va pouvoir me...

le 15/02/2023 à 9:43
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Oui, on évite une nouvelle usine à gaz. On ne change pas le mentalités avec des index...

à écrit le 15/02/2023 à 8:51
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"claque pour le gouvernement, l’index des seniors mis à l’index" Un gros majeur.

à écrit le 15/02/2023 à 8:42
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Il est toujours plus efficace de faire avancer son âne avec des carottes qu'avec le bâton ! ;-) De plus, cela évite d'employer du personnel pour faire de la surveillance et de la répression !

à écrit le 15/02/2023 à 8:14
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Le retour au "régime d'assemblée " : pathétique d'impuissance et de médiocrité...

à écrit le 15/02/2023 à 7:52
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Une contrainte de moins pour les entreprises, qu’il cesser d’harceler avec de nouveaux concepts, tels cet indice ou le dividende salarié. Quand l’état mange 60% du PIB (de notre richesse produite en France), il doit cesser de lorgner sur les actifs p...

le 15/02/2023 à 8:47
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la faute est celle de mme borne et du gouvernement pour un dossier qui depuis l'origine est foireux rien n'a subir de veritable reflextion toute decision est au jour le jour et puis transferer des responsabilites aux entreprise en les menacant ...

le 15/02/2023 à 9:13
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Oui, mais il faut bien entretenir la foultitude de fonctionnaires inutiles qui dorment dans le millefeuilles de notre administration territoriale, payer les soins des clandestins qui comme à Nantes balancent des chaises sur les infirmières parce que ...

le 15/02/2023 à 10:38
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"Quand l’État mange 60%...etc". On rappelle que le ratio dépense publique/PIB n'est qu'un indicateur permettant des comparaisons Il ne s'agit nullement de la part de la dépense publique dans le PIB. Si l'on calculait dans les mêmes conditions un ra...

le 15/02/2023 à 20:19
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Dans la plupart des pays développés, les soins, le logement et l'éducation représentent toujours plus ou moins la même part du PIB, la différence étant qu'en France on a décidé de socialiser certains postes de dépense... Ceci dit, une part croissante...

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