Retraites : réforme, grèves, transports... le point après une semaine de mobilisation

La mobilisation contre la réforme des retraites, débutée il y a une semaine, devrait s'amplifier avec de nouvelles manifestations prévue d'ici la fin de la semaine, au lendemain de la présentation du projet de loi par le Premier ministre. Ce dernier, loin d'apaiser la colère, a fait basculer les syndicats réformistes dans le camp des opposants.
(Crédits : STEPHANE MAHE)

La présentation par Edouard Philippe du projet de loi de la réforme des retraites et ses spécificités (fin des régimes spéciaux, "âge d'équilibre" à 64 ans, entrée dans le système à points à partir de la génération née en 1975.. ), n'a pas ébranlé le statu quo qui prédomine du côté des partenaires sociaux quant à la suite à donner à la mobilisation contre la réforme des retraites. Le combat continue et il n'y aura "pas de trêve pour Noël sauf si le gouvernement revient à la raison" en retirant son projet, a prévenu le secrétaire général de la CGT-Cheminots, Laurent Brun, en tête de la contestation.

Action massive de l'intersyndicale le 17 décembre

Car sitôt le plan dévoilé, la fronde syndicale s'est élargie. La "ligne rouge est franchie", a tonné le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, premier soutien d'un système universel par points mais hostile à un allongement de la durée de cotisation via un "âge d'équilibre". Il a demandé au gouvernement de "revenir en arrière" sur ce point.

"Voir que le compromis est à portée de main et le balayer pour une question de dogmatisme budgétaire est une profonde erreur", a-t-il déploré dans un entretien aux Echos. Sur les radios et télévisions du matin, le gouvernement et la majorité essayaient de recoller les morceaux. "Il y a de la place pour la négociation, que ce soit sur la pénibilité, que ce soit sur les modalités pour parvenir à l'équilibre", a souligné le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Laurent Berger, "qui incarne un peu la démocratie sociale à la française", ne "manquera donc pas de faire des propositions qui pourront être alternatives, éventuellement, à ce que le gouvernement a mis sur la table", a risqué le président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand. Le mardi 17 décembre, "il n'y aura que le Medef qui ne sera pas en grève", a ironisé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez. La CFDT, premier syndicat, a appelé à descendre dans la rue, de même que la CFTC et l'Unsa, lors de cette prochaine grande mobilisation. Mais Laurent Berger, qui note des "avancées" dans la réforme et veut "retrouver le chemin du dialogue", ne sera pas dans le carré de tête de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU.

"Enfumage", "reforme terrible" : l'opposition se déchaîne

Mercredi, Edouard Philippe a affirmé que "la loi prévoira une règle d'or pour que la valeur du point acquis ne puisse pas baisser", en réponse à l'une des principales inquiétudes exprimées par les opposants à la réforme des retraites. La disparition des régimes spéciaux est confirmée mais, pour les fonctionnaires et les agents des régimes spéciaux dont l'âge légal de départ est de 52 ans, en particulier les conducteurs de la SNCF et de la RATP, la réforme s'appliquera à partir de la génération 1985 seulement.

Lire aussi : Reforme des retraites : le système universel à points est-il juste ?

L'exécutif a fait savoir qu'il travaillait à la mise en place rapide d'un simulateur pour rassurer les futurs pensionnés. "J'ai demandé qu'avant le 18 décembre on puisse avoir des éléments qui permettent de dire à peu près le montant de la retraite de chacun", a dit Edouard Philippe mercredi soir devant des parlementaires de la majorité, selon un participant à cette réunion. Pour le Premier ministre, "les garanties données" justifient que la grève, "qui pénalise des millions de Français, s'arrête". Or, le mécontentement reste cependant large. Le Conseil des barreaux votera des actions vendredi, et les principaux syndicats policiers menacent de "durcir" leur mobilisation. Les enseignants de la FSU ont appelé à la reconduction.

Sur tout l'échiquier politique, les oppositions ont critiqué le projet. "Cette réforme fait l'unanimité contre elle. Il faut la retirer", a insisté Fabien Roussel (PCF) lors d'un rare meeting unitaire de la gauche à Saint-Denis mercredi soir. A droite, Guillaume Peltier (LR) a dénoncé "un enfumage", Marine Le Pen (RN) une réforme "terrible". D'après le gouvernement, le projet de loi sera soumis au Conseil des ministres le 22 janvier et discuté au Parlement fin février.

La galère dans les transports continue

La circulation routière restait très perturbée de jeudi avec plus de 400 kilomètres de bouchon peu après 8h30 en Île-de-France. Dans les transports en commun, le trafic était quasi inchangé par rapport à mercredi: un TGV et un Transilien sur 4, une 10e ligne de métro fermée à 9h30. Seul 40% des bus roulaient par ailleurs, contre 50% attendus, en raison de blocages matinaux, selon la RATP.

Des manifestations et rassemblements locaux sont prévus de Marseille à Paris, où un défilé doit partir de Nation. Au Havre, la zone industrielle et portuaire était bloquée par plus d'un millier de manifestants, selon la police. "On tient les huit principaux points (d'entrée, ndlr). C'est parti pour la journée", a assuré Sandrine Gérard, secrétaire de l'union locale CGT.

(Avec AFP)

Commentaires 19
à écrit le 13/12/2019 à 9:49
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Une avalanche de concessions pour les syndicats du publics, le ministre Castaner qui n'a pas inventé la lumière recule sous la menace du syndic des policiers aux méthodes maffieuses. Bref, reculade sur reculade, Jupiter Macron et Prince Philippe en m...

à écrit le 13/12/2019 à 7:58
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Quand 83% des salarié de la SNCF ne sont pas grévistes, empêcher les trains de circuler, c'est du fascisme. Le fascisme est rouge dans les rues de France aujourd'hui, pas brun... Et rendez-nous vite le métro aussi !

à écrit le 12/12/2019 à 18:25
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qu'on annule la reforme et qu'on finance les retraites avec l'argent des sales nantis confisquez le 1%CE, les 30 milliards de la formation, les petits plus a cote, les chateaux et l'immobilier des synduicats vole sur le dos des ultra salaries neo la...

à écrit le 12/12/2019 à 17:17
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Dans cette ténébreuse affaire de déforme des retraites, une question DE BASE et de BON SENS se pose : On nous explique que Monsieur Delevoye et le pléthorique gouvernement PHILIPPE travaillent depuis 2017 sur ce sujet, SOIT Comment est-il possi...

à écrit le 12/12/2019 à 16:38
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Comment ce gouvernement s'y prend-il pour gâcher la vie des français, augmenter le stress et l'inquiétude? Il procède avec désinvolture et décrète de lui même les réformes. La question de la retraite des vieux est aussi viellle que l'humanité. Conclu...

à écrit le 12/12/2019 à 16:07
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Il y a un loup dans cette réforme. Comment peut on en effet considérer la crédibilité de ce gouvernement en la matière lorsqu'il prétend vouloir réduire les inégalités, alors qu'il ne fait rien pour endiguer la hausse de la pauvreté en France, qui en...

à écrit le 12/12/2019 à 14:37
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Il est bien plus facile de s'attaquer aux "conséquences" en manipulant l'opinion que de réparer les "causes" qui en sont l'origine: le manque de cotisation du fait d'un chômage permanent... travailleurs détachés, délocalisation d'entreprises, libre c...

à écrit le 12/12/2019 à 14:31
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Les syndicats défendent les intérêts des salariés publics et privés, ils sont dans leur rôle, leur rejet de cette réforme est pleinement justifié. Indirectement, ils défendent aussi très bien les intérêts des petits patrons, des artisans, des a...

le 12/12/2019 à 20:24
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les syndicalistes sont des nantis et planqués car non licenciables qui, font carrière au syndicat car incapables de faire autre chose et défendent d'autres nantis .

le 13/12/2019 à 1:59
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la réalité est juste tout autre. Vous êtes la lie de cette société & ne représentez que vous mêmes et les 1,5% de communistes nostalgiques écervelés. A part prendre en otage les citoyens (à la hauteur de vos capacités intellectuels et vos facultés)...

à écrit le 12/12/2019 à 13:17
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Comme d'habitude,gouvernants et syndicats semblent peu préoccupés du sort de ceux qui essayent de bosser pour s'en sortir.Je n'ai pas entendu UN SEUL politique prendre le parti de ceux qui sont ruinés par ces blocages répétés.Cela fait deux ans et d...

à écrit le 12/12/2019 à 12:47
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Mr Macron, Mr Philippe vous évoquez: « ...nouveau pacte entre les générations... » -La méfiance et le rejet résultent de la méthodologie des réformes " à la française" qui s' est illustrée une fois de plus: où est la présentation de l' EVALUATION CH...

le 12/12/2019 à 13:15
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C' est vite vu .. RETRAITES : un déficit imaginaire pour justifier la réforme Il n’y a aucun déficit en réalité, autre que celui provoqué par les choix du gouvernement de réduire les ressources des caisses de retraite. C’est la stratégie : prive...

à écrit le 12/12/2019 à 12:27
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La mobilisation contre la réforme des retraites, ou la mobilisation contre la réforme des retraites de certains régimes spéciaux (SNCF, RATP et autre secteurs publics et para-publics)? Voilà la question qui doit être mise en avant..La majorité des fr...

le 12/12/2019 à 12:50
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c'est vrai et la majorite veut aussi travailler jusqu'a 64 ans avec une retraite a point dont la valeur changera au gre du temps (et des gouvernants).....si ,si les promesses n'engagent que ceux qui les croient et les lois sont faites pour etre chang...

à écrit le 12/12/2019 à 11:53
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LA CGT, c'est le pire fléau qui puisse s'abattre sur la France...

le 12/12/2019 à 12:25
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nos ennemis sont nombreux mais c'est pas très compliqué de les classifier, quand a mettre la CGT en tete, je me demande si c'est pas vous le fleau....

le 12/12/2019 à 12:28
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Vous préfériez les doryphores...

le 12/12/2019 à 12:30
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pour la minorité des riches ( 10% ) en exil de supériorité qui ne dure pas

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