Trop vieille et inégale. La France pourrait ne plus appliquer la directive européenne sur les travailleurs détachés, si elle n'obtient pas gain de cause à Bruxelles sur sa demande d'un alignement "par le haut" des cotisations sociales versées, a menacé dimanche le Premier ministre Manuel Valls sur TF1, dans l'émission "Vie politique".
"C'est une directive qui date de 1996. Le gouvernement français cherche aujourd'hui à convaincre -et beaucoup de pays sont d'accord avec lui- qu'il faut changer, qu'il doit y avoir une égalité de traitement, par le haut, pour lutter contre le dumping social, qu'on doit payer les cotisations sociales les plus élevées (...) Si on ne nous entend pas, il faudra dire que la France n'applique plus cette directive."
"Si ce n'est pas possible de convaincre, il faudra revenir là-dessus", a encore affirmé Manuel Valls, fustigeant un "dispositif européen qui fait des ravages majeurs, terribles, dans le monde des salariés, le monde ouvrier".
De l'utilité du Brexit
Les travailleurs détachés "ne payent pas [...] les mêmes cotisations sociales" que les salariés des pays où ils travaillent temporairement. "Ce point-là, ça ne peut plus durer [...] le dumping social est insupportable", a martelé le chef du gouvernement.
Il y a une semaine, en déplacement en Normandie, le Premier ministre françaisavait estimé que le Brexit, résultat du référendum britannique en faveur du départ de l'UE, permettait de "clarifier" les débats et de "refonder" une Europe plus sociale, notamment en bannissant le dumping social et fiscal.
>> Opinion Travailleurs détachés : un nouveau fléau
(avec AFP)