Tickets restaurant : le plafond à 38 euros par jour prolongé jusqu'à fin juin, Edenred affiche une santé de fer

Décidé au moment du déconfinement pour soutenir la relance des commerces et pour permettre aux Français de consommer leur crédit de tickets restaurant, le gouvernement prolonge jusqu'au mois de juin le doublement du plafond, à 38 euros par jour. Le secteur du service aux salariés est porteur : le groupe Edenred annonce en 2021 une hausse de 30% de son bénéfice net.
Depuis juin 2020 et la fin du premier confinement, le gouvernement avait assoupli les conditions d'utilisation de ces titres-restaurant distribués par les entreprises à leurs salariés.
Depuis juin 2020 et la fin du premier confinement, le gouvernement avait assoupli les conditions d'utilisation de ces titres-restaurant distribués par les entreprises à leurs salariés. (Crédits : edenred)

Nouvelle prolongation du plafond quotidien du ticket restaurant à 38 euros. Décidé en 2020 pour relancer l'activité des restaurateurs après le confinement du printemps, ce montant maximal quotidien avait déjà été étendu en août 2021 de six mois, soit jusqu'au 28 février prochain. Initialement, le plafond est de 19 euros par jour. Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire vient d'annoncer ce mercredi 23 février un délai supplémentaire.

« Nous avons pris la décision de prolonger jusqu'à l'été 2022, jusque fin juin, le doublement du plafond du ticket-restaurant », maintenu à 38 euros « jusqu'à la fin juin, et ils pourront être utilisés le week-end », a déclaré le ministre sur RMC/BFMTV. Et d'ajouter : « Je pense que nos amis restaurateurs le méritent bien ».

Les restaurateurs ont « encore été pénalisés les semaines dernières »

Depuis juin 2020 et la fin du premier confinement, le gouvernement avait assoupli les conditions d'utilisation de ces titres-restaurant distribués par les entreprises à leurs salariés. Cette nouvelle règle avait déjà été prolongée à deux reprises en 2020 et en 2021. Le doublement du montant journalier autorisé devait s'arrêter fin février mais les restaurateurs « ont encore été pénalisés les semaines dernières », a justifié Bruno Le Maire.

En outre, le ministère de l'Économie a précisé dans un communiqué que les salariés avaient toujours la possibilité d'échanger auprès de leur employeur leurs titres 2021 contre des titres 2022 jusqu'au 15 mars. Toutefois, l'utilisation des titres-restaurants reste plafonnée à 19 euros par jour dans les supermarchés.

Au moins 4,5 millions de Français concernés

Au total en 2020, selon les calculs du Journal du net, la France compterait environ 2,9 millions de porteurs de carte sur les 4,5 millions de bénéficiaires de titres-restaurant. Selon les émetteurs, le taux de pénétration de la carte s'élèverait ainsi à 64,4%. En 2016, l'UMIH comptait 4 millions de bénéficiaires. En 2016, ils étaient 4 millions de salariés français a bénéficier de titres-restaurant.

La période est en tout cas propice aux affaires des quatre géants du secteur. Selon les derniers résultats financiers d'Edenred, l'un des leadeurs du secteur, son bénéfice net s'est envolé de 31,4% à 313 millions d'euros en 2021, un niveau record et légèrement au-dessus du chiffre de 2019. Les revenus d'Edenred ont eux progressé de 11,1% à 1,63 milliard d'euros l'an dernier, effaçant là aussi la forte baisse (-9,9% en données publiées) de l'année 2020.

Edernred affiche des résultats solides

C'est notamment le segment des "avantages aux salariés", qui comprend le service tickets restaurant, qui porte la croissance. Le chiffre d'affaires opérationnel a progressé  de 10% à 961 millions d'euros.

En conférence de presse téléphonique, son PDG Bertrand Dumazy a estimé que l'entreprise avait "tous les atouts en main pour profiter des grandes mutations à l'œuvre dans le monde du travail", et était "en ordre de marche pour poursuivre sa trajectoire de croissance".

En 2019, l'Autorité de la concurrence avait infligé une amende de 414 millions d'euros aux quatre principaux opérateurs de titres-restaurant français : Edenred, Sodexo, Up et Natixis Intertitres. L'instance leur reprochait alors de s'être entendus pendant de nombreuses années pour échanger des informations confidentielles et d'avoir volontairement verrouillé le secteur. En mai 2021, Le Parisien écrivait que "deux actions judiciaires, réunissant des centaines de restaurateurs et autres commerces, sont en cours de constitution pour réclamer des dédommagements aux émetteurs de titre-restaurants, condamnés en 2019 pour pratiques anticoncurrentielles."

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