En dénonçant un acte « terroriste barbare », Vladimir Poutine avait annoncé samedi lors d'une allocution télévisée que « les quatre auteurs » de l'attentat perpétré vendredi dans une salle de concerts à Moscou avaient été arrêtés « alors qu'ils se dirigeaient vers l'Ukraine ». Le président russe n'avait même pas mentionné la revendication de ce massacre, qui a fait au moins 137 morts, par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Dimanche, le gouvernement américain démentit.
Il n'y a « aucune preuve » de l'implication de l'Ukraine, et « l'EI est responsable », a rétorqué la vice-présidente américaine Kamala Harris lors d'un entretien télévisé.
« L'Etat islamique (EI) porte l'entière responsabilité de cet attentat. Il n'y a eu aucune implication ukrainienne », a renchéri dans un communiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain.
L'attaque la plus sanglante revendiquée par l'EI en Europe
« L'Ukraine n'a pas le moindre lien avec l'incident », a pour sa martelé le conseiller de la présidence ukrainienne, Mykhaïlo Podoliak, rejetant des accusations « absurdes ».
Survenue vendredi dans une salle de concert située à Krasnogorsk, au nord-ouest de la capitale russe, cette attaque est la plus meurtrière en Russie depuis une vingtaine d'années, et la plus sanglante à avoir été revendiquée par l'EI en Europe. L'EI, que la Russie combat en Syrie et qui est actif aussi dans le Caucase russe, a déjà commis des attentats dans le pays depuis la fin des années 2010. Mais le groupe n'y avait jamais revendiqué une attaque d'une telle ampleur.
Sur un de ses comptes Telegram, le groupe jihadiste avait affirmé dès vendredi soir que l'attaque avait été menée par quatre de ses membres, et s'inscrivait « dans le contexte (...) de la guerre faisant rage » entre le groupe et « les pays combattant l'islam ».