Au Forum de Davos, Emmanuel Macron imagine un monde post-Covid sans inégalités

Le message d'Emmanuel Macron est clair : le monde post Covid-19 doit se fonder sur la lutte contre les inégalités. Pourtant, la pandémie a fortement creusé les écarts de richesses entre les plus aisés et les plus pauvres, selon l'ONG Oxfam, remettant en cause l'ordre économique mondial tel qu'il a existé jusqu'à maintenant.
(Crédits : POOL)

Le combat du président de la République française contre les inégalités n'est pas nouveau : il avait fait de l'égalité des chances et de la méritocratie une des lignes conductrices de sa campagne présidentielle de 2017, et une fois arrivé à l'Elysée il s'était présenté comme le "président des classes moyennes". La crise du Covid-19 et le questionnement sur le changement de paradigme économique ont été l'occasion de réaffirmer ses engagements lors d'une intervention au Forum virtuel de Davos ce mardi.

Alors qu'une récente étude de l'ONG Oxfam affirme que « les 1.000 personnes les plus riches du monde ont retrouvé leur niveau de richesse d'avant la pandémie en seulement neuf mois, quand il pourrait falloir plus de dix ans aux personnes les plus pauvres pour se relever des impacts économiques », les disparités économiques surviennent au coeur des politiques du G20 réuni à Davos en visioconférence.

 Repenser le capitalisme

« Nous ne sortirons de cette pandémie qu'avec une économie qui lutte contre les inégalités », a déclaré Emmanuel Macron. Après avoir rappelé que le capitalisme et l'ouverture des échanges ont permis à des millions de personnes de sortir de la pauvreté, le président de la République a tenu à évoquer les limites actuelles d'un tel modèle : création d'inégalités entre les travailleurs étrangers et les emplois nationaux délocalisés, déconnexion entre les profits et la création de valeur, externalisation du problème climatique... L'ouverture des échanges et le commerce mondial ont progressivement alimenté une triple crise sociale, démocratique et climatique que les pays doivent résoudre de manière coordonnée.

En réponse au discours d'Emmanuel Macron, Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial, a lui aussi appelé à "repenser le capitalisme" à la lumière d'une pandémie qui a "exacerbé les inégalités".

Lire aussi : Et si le COVID-19 renforçait l'émergence d'un nouveau capitalisme ?

Mettre l'humain au centre des réflexions

Dans cette volonté de lutter contre les inégalités, Emmanuel Macron a exhorté ses homologues à replacer l'humain au coeur des organisations et à pousser les initiatives à l'impact social et environnemental fort. "L'économie de demain devra être une économie qui pense à l'innovation et à l'humanité", a-t-il déclaré.

Et si la mondialisation ou les révolutions technologiques accroissent les inégalités dans le monde, le dérèglement climatique et la détérioration de l'environnement peuvent aussi créer des disparités entre les populations. De la perte de terres arables à la pollution des eaux, le réchauffement climatique crée des inégalités à l'échelle mondiale.

Renforcer les initiatives à fort impact

Emmanuel Macron a ainsi identifié trois leviers pour accompagner les actions à fort impact : tout d'abord il a proposé de créer un agenda climatique fixe sur le modèle du One Planet Summit de 2017. Celui-ci permettrait de rehausser les engagements pour 2030 et d'atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le président français a ensuite rappelé la nécessité d'impliquer les acteurs financiers dans cette démarche de responsabilité sociale et environnementale. Il s'est par ailleurs réjoui que les quarante entreprises du CAC 40 se soient engagées le 12 décembre dernier à montrer publiquement leurs actions en matière de RSE. Enfin, il a partagé sa volonté de créer un Accord de Paris pour la biodiversité, quelques jours après l'annonce de la création d'une muraille verte en Afrique pour lutter contre la désertification.

La technologie au service du progrès humain

Pour lutter contres les inégalités, Emmanuel Macron a surtout rappelé le rôle majeur des nouvelles technologies et de l'intelligence artificielle dans le développement de la productivité et des revenus à l'échelle mondiale. Quelques jours après l'annonce d'un plan à 1,8 milliard d'euros pour la technologie quantique, le chef de l'Etat continue de penser que les technologies disruptives, au-delà de l'aide qu'elles peuvent apporter dans la médecine et les diagnostics en temps de pandémie, sont aussi la promesse de fortes créations de valeurs.

Mais les ruptures entrainées par ces révolutions technologiques doivent absolument s'accompagner d'une réflexion autour des impacts sociaux qu'elles auront, a-t-il souligné. Ces avancées techniques ne profiteront à tous que si elles sont encadrées par des règles établies et pensées à l'avance, sans quoi elles ne feraient qu'augmenter les inégalités entres les populations, a insisté le chef de l'Etat, tandis que son e-intervention a été régulièrement interrompue par des problèmes de connexion.

Le risque de pauvreté plus fort que jamais

Dans cette lutte contre les inégalités, les pays du G20 jouent un rôle essentiel, renforcé par la pandémie, estime le président de la République. En effet, la crise du Covid-19, en plus d'avoir entrainé la mort de milliers de personnes, a aussi précipité des centaines de milliers de personnes dans la pauvreté, en particulier dans les pays en développement.

La propagation du virus pourrait plonger près de 280 millions de personnes dans la pauvreté en Asie et 90 millions sur le continent africain selon de récents chiffres rapportés par l'ONG Oxfam.

Lire aussi : Avec la pandémie, le fléau de la pauvreté avance à grand pas

Commentaires 10
à écrit le 18/05/2022 à 10:28
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Sur le coup sa fait pensé aux non-vaccinés à vacciner. Mais sortons de cette obsession limitant la largeur d'esprit. Sa fait paraître de potentiel détournement d'objectif primaire par la persistance sur des objectif pouvant être superficiel. Jouer ...

à écrit le 27/01/2021 à 12:33
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Quel honte cet article! 🤢🤢🤮🤮🤮

à écrit le 27/01/2021 à 10:27
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Mais qu'est-ce qu'il parle bon sang, il est où l'interrupteur svp ?

à écrit le 27/01/2021 à 10:25
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Si ses actes avaient été en totale adéquation avec ses propos et ses objectifs pré électoraux, la priorité des priorités de Macron aurait alors été la transformation radicale du mammouth de l'éducation Nationale. Ts les experts et observateurs tant...

à écrit le 27/01/2021 à 8:09
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La méritocratie ! N'importe quoi ! Si notre société reposait sur la méritocratie, les maçons et les femmes de ménage seraient bien mieux rémunérés et les héritages davantage taxés.

à écrit le 27/01/2021 à 5:12
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C'est l'hôpital qui se fout de la charité. Le cynisme, l'hypocrisie et l'apathie de ce gars sont proprement incroyables.

à écrit le 27/01/2021 à 2:12
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Quand les braqueurs s’érigent en princes de la vertu... On obtient ce genre de déclaration. Chacun en perçoit le cynisme. On sait tous que Macron n’en pense rien, que ses actions et sa vie montrent exactement l’inverse. Mais bon. Pas de soucis. On va...

à écrit le 26/01/2021 à 22:51
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Bl@bl@... Cette crise va permettre de flouter les chiffres , tous les chiffres ...emprunter en négatif dans l’ère de l’économie ancien , l’autre nous dn parlons même , carrément des sommets vertigineux , oxfram , quelle blague, ces co- partenaires d...

à écrit le 26/01/2021 à 22:23
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Lutter contre quelles inégalités ? les inégalités de chances, pour lesquelles la France ne brille pas vraiment d'après les enquêtes PISA par exemple ? oui, sans aucun doutes, mais dans ce cas, Mr. Macron a pas mal de travail dans sa cour dont s'occup...

à écrit le 26/01/2021 à 21:11
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Pas un jour sans une déclaration qui mange pas de pain, qui ne veut rien dire pour le cogneur des Gilets Jaunes.

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