Au Japon, l'inflation est au plus haut depuis plus de 42 ans

En janvier, la hausse des prix dans l'Archipel s'est affichée à 4,2%, sur un an, du jamais vu depuis septembre 1981. Le gouvernement table sur les effets de mesures anti-inflation, incluant des subventions aux factures d'électricité et de gaz, pour limiter le phénomène, alors que la Banque centrale du Japon (BoJ) poursuit sa politique monétaire accommodante.
Rue commerçante à Osaka.
Rue commerçante à Osaka. (Crédits : Reuters)

En décalage par rapport aux autres économies développées, le Japon est à son tour pris dans la tourmente de la hausse des prix. En janvier, l'inflation a poursuivi son accélération en janvier, à 4,2% sur un an (hors produits frais), au plus haut depuis septembre 1981, selon des données publiées vendredi par le ministère nippon des Affaires intérieures. Cette hausse des prix est légèrement inférieure à celle qu'attendaient les économistes (+4,3%), après +4% en décembre.

Flambée des prix de l'énergie

Les prix à la consommation bondissent dans le pays depuis le printemps dernier dans le sillage de la flambée des tarifs de l'énergie liée à la guerre en Ukraine, qui a aussi alourdi la facture de produits alimentaires et de biens durables. En excluant les prix de l'énergie, l'inflation en janvier a également de nouveau accéléré (3,2% contre 3% en décembre), selon les données du ministère.

Les économistes s'attendent cependant à un net ralentissement de la hausse des prix à la consommation à partir de février, quand les effets de mesures anti-inflation du gouvernement japonais, incluant des subventions aux factures d'électricité et de gaz, commenceront à se matérialiser.

Depuis avril dernier, l'inflation dans le pays dépasse l'objectif de la Banque du Japon (2% hors produits frais), mais cette hausse des prix est surtout une inflation importée ne satisfaisant pas la BoJ, qui pense toujours qu'elle va décélérer en 2023.

La BoJ maintient son taux négatif

La BoJ a ainsi maintenu en janvier son taux négatif de court terme à -0,1% et n'a pas augmenté le plafond des rendements obligataires japonais à 10 ans qu'elle tolère, alors qu'elle l'avait relevé par surprise à 0,5% le mois précédent, ce qui avait ravivé les spéculations sur un prochain resserrement monétaire de sa part.

Le gouverneur actuel de la BoJ, Haruhiko Kuroda, qui mène depuis 10 ans une politique monétaire ultra-accommodante ayant fait chuter le yen face au dollar ces derniers mois, doit être remplacé en avril par l'économiste Kazuo Ueda, désigné la semaine dernière par le gouvernement japonais.

S'exprimant pour la première fois vendredi devant le Parlement nippon, Kazuo Ueda a jugé « appropriée » cette politique et signifié son intention de la poursuivre dans l'immédiat. « Il est nécessaire de maintenir l'assouplissement monétaire pour soutenir l'économie et créer un environnement dans lequel les entreprises peuvent augmenter les salaires », a-t-il déclaré. Il a dit s'attendre à ce que l'inflation retombe sous les 2% d'ici le milieu de l'exercice 2023/24, qui commencera le 1er avril.

Une situation de plus en plus intenable

Sa mission s'annonce périlleuse, alors que la politique de la BoJ semble de plus en plus intenable dans le contexte mondial d'inflation élevée et de hausses de taux, sans qu'il paraisse aisé d'en sortir sans dommages pour l'économie nippone. Celle-ci a péniblement rebondi au quatrième trimestre 2022 grâce à la consommation des ménages et au retour des touristes étrangers, mais reste néanmoins fragile.

Mi-janvier, la BoJ a légèrement relevé sa prévision d'inflation au Japon pour l'exercice en cours 2022/23 (qui s'achèvera le 31 mars), à 3% contre 2,9% précédemment, mais a laissé inchangée sa perspective pour 2023/24, à 1,6%. Elle a aussi rehaussé sa prévision d'inflation pour 2024/25 à 1,8% contre 1,6% auparavant.

(avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 24/02/2023 à 9:19
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