Australie : les principaux ports de fret rouvrent après une cyberattaque massive

Après une paralysie quasi complète ce weekend, les principaux ports australiens de fret ont rouvert ce lundi matin. Vendredi dernier, DP World, plus grand opérateur portuaire du monde, a été victime d'une cyberattaque massive. Ce n'est pas la première fois que de grandes entreprises australiennes sont attaquées, certains experts estimant que l'Australie serait trop vulnérable.
Quelque 5.000 conteneurs sortiront des quatre principaux ports australiens ce lundi, un chiffre proche du trafic quotidien habituel.
Quelque 5.000 conteneurs sortiront des quatre principaux ports australiens ce lundi, un chiffre proche du trafic quotidien habituel. (Crédits : DR)

Soulagement du côté du fret maritime en Australie : les principaux ports du pays, qui représentent 40% du volume de marchandises, ont enfin repris leurs activités ce lundi après de très fortes perturbations.

Une annonce faite ce matin par le plus grand opérateur portuaire du monde, DP World, victime d'une cyberattaque massive ce weekend. « DP World Australia a le plaisir d'annoncer que les opérations ont repris dans les ports gérés par la compagnie en Australie », a ainsi déclaré la société dans un communiqué.

DP World avait coupé les accès à internet à l'issue de cette attaque démarrée ce vendredi, empêchant les camions de décharger ou de charger des marchandises dans les ports de Sydney, Melbourne, Brisbane et Fremantle.

Quelques perturbations résiduelles

Les principaux systèmes ont été testés avec succès dans la nuit de dimanche à lundi. Quelque 5.000 conteneurs sortiront des quatre terminaux au cours de la journée, un chiffre proche du trafic quotidien habituel, a estimé la société de fret.

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L'enquête et les efforts pour protéger les systèmes pourraient cependant entraîner « quelques perturbations nécessaires et temporaires » des services portuaires au cours des prochains jours, a déclaré la compagnie.  DP World a précisé que son enquête et ses travaux de remise en état devraient probablement durer « un certain temps ». Les compagnies de transport maritime ont affirmé que les opérations dans les ports ont repris lentement tôt dans la matinée, la priorité étant de faire sortir les conteneurs des terminaux.

Origine inconnue

Selon Alastair MacGibbon, conseiller au sein de DP World en matière de cyberattaque, il y a eu « une activité non autorisée dans le système ». Les données ont été dérobées par « quelqu'un de malveillant ou de non autorisé », a-t-il indiqué à la chaîne de télévision Nine Network, sans préciser la nature des données volées.

Depuis l'attaque, les camions n'ont pas pu décharger ou charger de marchandises dans ces quatre ports. Le coordinateur australien en charge de la cybersécurité, Darren Goldie, a affirmé ce lundi que l'origine de cette cyberattaque n'est pas connue.

L'Australie vulnérable ?

De nombreux experts en cybersécurité soulignent que l'Australie n'est pas assez protégée face aux attaques informatiques et qu'il existe des banques de données de consommateurs vulnérables qui font du pays une cible lucrative pour les hackers. Medibank, le plus grand assureur privé d'Australie, avait reconnu en novembre 2022 que des pirates informatiques avaient accédé aux données de 9,7 millions de clients courants et anciens, y compris à leurs dossiers médicaux.

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Deux mois plus tôt, plus de neuf millions de clients d'Optus, l'un des plus grands fournisseurs de télécommunications d'Australie, s'étaient fait voler leurs données personnelles lors d'une cyberattaque.

La semaine dernière, le même opérateur a été victime d'une panne géante aux causes encore inexpliquées, qui a affecté quelque 10 millions de clients. Le gouvernement a lancé une enquête sur les causes de cette panne, mais ne l'a pas attribuée à une cyberattaque jusqu'à présent. La police fédérale australienne a de son côté ouvert une enquête sur la cyberattaque de ce weekend.

Les Etats-Unis mobilisés contre ce fléau

Fin octobre, les Etats-Unis se sont mobilisés pour obtenir un engagement international d'une quarantaine de pays alliés à ne plus verser d'argent à l'avenir en cas d'attaque par « rançongiciel » (ransomware). Les « rançongiciels » sont des programmes de piratage informatique qui imposent à leurs victimes, personnes ou organisations, de payer pour récupérer l'accès à leurs données, généralement une rançon à verser en bitcoin ou autre cryptomonnaie.

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Deux ans plus tôt, l'administration du président Joe Biden avait lancé une initiative internationale pour mieux organiser la lutte contre ces attaques informatiques qui touchent entreprises et administrations. D'autant que les Etats-Unis sont le pays le plus touché par celles-ci : « 46% des cyberattaques dans le monde dirigées » contre des personnes ou entités américaines, avait ainsi rappelé Anne Neuberger, chargée des questions de cybersécurité au sein du Conseil national de sécurité, estimant que « tant que l'argent continuera à affluer vers les cybercriminels, ce (phénomène) continuera à croître ».

(Avec AFP)

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