Joe Biden veut 100 milliards pour l'Ukraine, Israël, Taïwan et la crise migratoire

Le président américain va réclamer au Congrès une enveloppe commune de 100 milliards de dollars pour l'Ukraine, Israël, Taïwan et la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, selon une source proche à l'AFP. Une manière de contenter à la fois les démocrates, qui veulent débloquer une aide supplémentaire à Kiev, et les républicains, désireux de fonds pour gérer le flux migratoire.
La demande du président américain intervient à un moment où le Congrès est toujours paralysé par l'absence de « speaker » au perchoir de la Chambre des représentants, ce qui la prive de ses principaux pouvoirs, y compris l'adoption de lois.
La demande du président américain intervient à un moment où le Congrès est toujours paralysé par l'absence de « speaker » au perchoir de la Chambre des représentants, ce qui la prive de ses principaux pouvoirs, y compris l'adoption de lois. (Crédits : LEAH MILLIS)

100 milliards d'euros : c'est l'enveloppe colossale que Joe Biden compte demander au Congrès américain, selon les déclarations ce mercredi 18 octobre d'une source proche du dossier à l'AFP. Une somme qui serait allouée aussi bien à l'Ukraine qu'à Israël, Taïwan et à la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Ce budget pharamineux, révélé initialement par l'agence Bloomberg, vise à rassembler démocrates, qui réclament depuis des semaines une aide supplémentaire à Kiev, et républicains, qui veulent avant tout des fonds pour lutter contre la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique.

Lire aussiSoutien à l'Ukraine : les députés européens débloquent 50 milliards d'euros pour la reconstruction

Un allié ultra-sollicité

Conscient du risque de lassitude de la part du grand allié américain, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'était rendu au Congrès en septembre pour tenter de convaincre les États-Unis de l'aider à passer « la ligne d'arrivée » face à la Russie. La présidence américaine évalue à 24 milliards de dollars la rallonge nécessaire pour continuer de soutenir l'effort de guerre ukrainien.

Mais depuis dix jours, les États-Unis sont également sous pression pour soutenir leur allié historique Israël, en guerre avec le Hamas. Le chef démocrate au Sénat Chuck Schumer a déclaré mardi travailler sur une grande enveloppe pour Israël. Celle-ci contiendra « une aide militaire, diplomatique, humanitaire et de renseignement - autant de choses dont Israël a besoin », a-t-il fait savoir, espérant la faire adopter « d'ici les prochaines semaines ».

Le Sénat doit également se pencher sur une résolution condamnant le Hamas et débattre mercredi de la confirmation du nouvel ambassadeur en Israël. « En tant qu'allié le plus proche d'Israël, les États-Unis doivent montrer l'exemple en soutenant ses actions pour se défendre aussi longtemps qu'il le faudra », a martelé Mitch McConnell. Pour autant, les États-Unis ne veulent pas se laisser entraîner dans un embrasement généralisé du Moyen-Orient.

Tout mener de front

La première puissance mondiale affirme en tout cas pouvoir tout mener de front. « Nous sommes les États-Unis d'Amérique, pour l'amour de Dieu, la nation la plus puissante (...) de l'histoire du monde. Nous pouvons nous occuper » de l'Ukraine et d'Israël à la fois, a déclaré Joe Biden dimanche sur CBS. Appuyé le lendemain par la secrétaire américaine au Trésor.

« L'Amérique peut certainement se permettre de soutenir Israël et de répondre à ses besoins militaires, et dans le même temps nous pouvons et devons également soutenir l'Ukraine dans sa lutte contre la Russie », a indiqué Janet Yellen à la chaîne de télévision britannique Sky News.

Des propos similaires ont été tenus la semaine dernière par le secrétaire américain à la Défense. Lloyd Austin a assuré que l'aide apportée à Israël après l'attaque lancée par le Hamas ne viendra pas contrecarrer le soutien à l'Ukraine.

Lire aussiIsraël : la guerre avec le Hamas menace l'économie mondiale, alerte le FMI

La demande intervient par ailleurs à un moment où le Congrès est toujours paralysé par l'absence de « speaker » au perchoir de la Chambre des représentants. Ce, depuis la destitution historique de Kevin McCarthy le 3 octobre, ce qui la prive de ses principaux pouvoirs, y compris l'adoption de lois. La Maison Blanche n'a en tout cas pas rendu publique ce souhait du président américain et n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Le président américain en visite en Israël

Joe Biden est parti ce mardi pour Israël. Son programme détaillé n'a pas été révélé pour protéger ses déplacements. On sait néanmoins que, avant une potentielle offensive terrestre de son allié dans la bande de Gaza, le président américain veut se faire expliquer la stratégie et les objectifs militaires du pays lors d'une rencontre avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Il doit aussi rencontrer des familles d'otages détenus par le Hamas. Les États-Unis, qui ont perdu au moins 31 ressortissants suite à la sanglante attaque du groupe islamiste palestinien le 7 octobre, comptent un petit nombre d'otages détenteurs d'un passeport américain. Joe Biden doit enfin prononcer un discours à Tel-Aviv.

Le président a dû renoncer à se rendre en Jordanie, après un tir meurtrier sur un hôpital de Gaza. La dernière fois qu'il s'était rendu en Israël, c'était en juillet 2022, quand Yaïr Lapid était encore Premier ministre. Les relations entre la Maison Blanche et Israël avaient ensuite connu un coup de froid avec le retour au pouvoir de Benjamin Netanyahu, à la tête d'un gouvernement très à droite, que Joe Biden a critiqué ouvertement.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 18/10/2023 à 18:16
Signaler
Dans une interview accordée à Reuters (London) le 16 octobre 2023, Peter Praet, ancien économiste en chef de la Banque centrale européenne - qu'il a rejoint lors de la crise de la dette de 2011 - a déclaré "que même si la dette semble toujours viable...

à écrit le 18/10/2023 à 12:10
Signaler
À son âge, Biden peut aisément sortir l'adage : "- Après moi, le déluge!". Le gouvernement américain a une dette colossale de plus de 33 000 milliards de dollars (et en parallèle sa devise jouit - "encore" - du privilège de monnaie de réserve mondial...

à écrit le 18/10/2023 à 9:51
Signaler
"L'Amérique peut certainement se permettre ..." parce que les marchés savent que la FED pourra toujours acheter la dette américaine en créant des trillions de dollars comme elle a déjà fait. Donc le problème n'est pas le remboursement de la dette mai...

le 18/10/2023 à 20:17
Signaler
"Les États le monopole de la monnaie"? Les États-Unis ont le monopole de leur monnaie (en plus qu'elle soit une monnaie de réserve mondiale) comme le Japon, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie etc...Avec tous leur BC respective. Mais pas les pays de ...

à écrit le 18/10/2023 à 9:37
Signaler
Et l'UERSS elle va saigner les européens pour rembourser la dette imposée par notre classe dirigeante. Les chats ont endetté les souris en plus de limiter leur vitesse de déplacements.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.