Coup de pression sur la présidente du Brésil. Quelque 1,5 million de Brésiliens, dont un million à Sao Paulo, ont manifesté contre la politique de Dilma Rousseff, dimanche 15 mars. Ces manifestations sont les plus importantes enregistrées depuis la fronde sociale historique qui avait ébranlé le géant émergent d'Amérique latine en juin 2013, pour dénoncer les dépenses publiques en vue de l'organisation de la Coupe du monde 2014 dans le pays. Les défilés organisés se sont déroulés dans le calme.
"Nous voulons maintenant la destitution de Dilma Rousseff "
"Nous voulons maintenant la destitution de Dilma Rousseff", a déclaré à une journaliste de l'AFP Rubens Nunes, un avocat de 26 ans, conseiller juridique du mouvement citoyen Brésil Libre, à l'origine de cette manifestation officiellement apolitique.
"Il existe des fondements juridiques solides suffisants (...) Il est absurde qu'elle continue d'affirmer qu'elle ne savait rien" du vaste système de corruption au sein du groupe étatique pétrolier Petrobras qui éclabousse sa majorité parlementaire, a estimé Rubens Nunes. "C'est au minimum une grave erreur de gestion", a-t-il ajouté.
Dilma Rousseff, qui a entamé son second mandat il y a trois mois, ne devrait pas céder à la pression de la rue, ni faire l'objet d'une procédure "d'impeachment" dans cette affaire de corruption portant sur plusieurs millions de dollars touchant la compagnie pétrolière publique Petrobras.
Dégradation économique et inflation
Les manifestants protestaient également contre la corruption, la dégradation de la situation économique du pays et l'inflation.
Les analystes estiment que le Brésil devrait entrer en récession cette année. L'inflation est à son niveau le plus élevé depuis 10 ans et la monnaie nationale, le real, a perdu plus de 22% de sa valeur face au dollar cette année.