Chez les Trump, Lara entre en scène

Lara Trump, mariée à Éric, l'un des trois fils de l’ancien président, postule pour le poste de co-présidente du Comité national républicain. Son élection, qui devrait être sans surprise vendredi 8 mars, permettra à Donald Trump d'asseoir un peu plus son emprise sur le parti, notamment financière.
Lara, épouse d’Eric, le fils cadet de Donald Trump, lors de la primaire
en Caroline du Sud, le 24 février.
Lara, épouse d’Eric, le fils cadet de Donald Trump, lors de la primaire en Caroline du Sud, le 24 février. (Crédits : © WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP)

Mélanger famille et politique, les Trump savent faire. La marmaille de l'ancien président l'avait suivi pendant sa campagne en 2016 ; les têtes blondes s'étaient installées à la Maison-Blanche après son élection. La dynastie préférée de l'extrême droite américaine est rangée derrière le patriarche, et puisque celui-ci ne peut plus compter sur Ivanka, fille et conseillère chérie, ou sur son mari, Jared Kushner, qui ne souhaite pas rempiler, Donald Trump a remué le sac à farfouille pour en sortir un nouvel atout. Ce sera Lara Trump. Mariée au fidèle Eric, l'héritier qui écume les routes pour faire réélire papa, l'ancienne coach sportive prend la lumière comme personne depuis plusieurs semaines.

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Le GOP: « un outil parmi d'autres »

La bru, vibrionnante quadra, devrait être élue coprésidente du Comité national républicain (CNR) vendredi 8 mars. En tandem avec Michael Whatley, qui dirige
déjà la branche nord-carolinienne du GOP (Grand Old Party), Lara Trump sera chargée de coordonner le tempo idéologique des conservateurs à l'échelle nationale. « Donald Trump a toujours placé des membres de sa famille aux postes clés d'organisations privées, rappelle Fanny Lauby, professeure de science politique à l'université d'État de Montclair. Cette nomination est un signal fort sur la manière dont il conçoit le parti : un outil parmi d'autres. »

Depuis plusieurs années, les Éléphants sont gênés aux entournures. Les procès de dignitaires républicains impliqués dans la tentative de coup d'État du Capitole en janvier 2021 pèsent sur la trésorerie. Certains partis régionaux ont déjà dû dépenser une part non négligeable de leur pécule en factures d'avocat, au lieu de l'engager dans la campagne actuelle. « Cela complique les levées de fonds, souligne Fanny Lauby, car les électeurs se demandent si leurs dons serviront à élire des représentants ou à les défendre en justice. » Le premier d'entre eux, Donald Trump, a été condamné à New York mi-février pour fraude financière et l'amende s'élève à 355 millions de dollars (328,7 millions d'euros). Alors que le cador dilapide sa fortune en frais de justice, sa campagne n'a engrangé « que » 85,3 millions de dollars à ce jour, soit trois fois moins qu'il y a quatre ans à la même époque.

Une nouvelle argentière

Pour Donald Trump, l'arrivée de sa belle-fille aux commandes du Comité national républicain est donc une aubaine. « Son rôle principal sera de lever des fonds, résume Justin Buchler, professeur associé à la Case Western Reserve University. Utilisé à la discrétion du comité, cet argent pourrait, dans une certaine mesure, être réinjecté dans la campagne du candidat. » De quoi éviter à Donald Trump de casser la tirelire ? « Il est probable que le CNR oriente une partie de cette somme vers la défense de Trump », confirme le professeur Buchler. Un procédé légalement questionnable, mais dont le magnat s'embarrasse peu. Interrogée en marge d'un rallye le 21 février, Lara Trump a botté en touche, assurant le beau-père-président du « soutien » des électeurs de son camp.

Le chef des sénateurs républicains, Mitch McConnell, a annoncé mercredi qu'il quitterait son poste à la fin de l'année. « Cette démission est la porte ouverte à la recommandation d'une figure de l'aile droite du parti par Lara Trump et Michael Whatley », note Fanny Lauby. De quoi mithridatiser davantage les organes du GOP alors que la Chambre des représentants, l'autre plateau de cette balance législative qu'est le Congrès américain, est déjà dirigée par un sbire de Trump.

Même si le pouvoir du CNR est restreint (son rôle est grosso modo de brasser de l'argent et d'organiser la convention, le rassemblement où sera désigné leur candidat à la présidentielle en juillet), Lara Trump fait figure d'épouvantail pour les conservateurs moins fervents. « Donald Trump est en train de faire du parti son parc à jouer », s'est désolée Nikki Haley, dernière candidate de la primaire face au populiste. Ne sait-elle pas qu'il s'y applique depuis 2016 ?

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