Chine : la flambée du nombre de malades du Covid perturbe fortement la production et les chaînes logistiques

A la suite de la levée des mesures contre le Covid et d'une faible demande dans le monde, les exportations de la Chine dégringolent en décembre, à 30,6 milliards de dollars, soit une baisse de près de 10% sur un an. C'est le plus fort repli depuis 2020, l'excédent commercial a malgré tout atteint les 78 milliards de dollars (71,9 milliards d'euros).
Les exportations constituaient depuis 2020 le principal moteur de l'économie chinoise, au moment où les confinements dans le monde entraînaient une forte demande en biens.
Les exportations constituaient depuis 2020 le principal moteur de l'économie chinoise, au moment où les confinements dans le monde entraînaient une forte demande en biens. (Crédits : GABRIEL CROSSLEY)

En Chine, l'activité peine à redémarrer. Déjà, parce que l'arrêt de la politique zéro Covid a entraîné dans le pays une hausse exponentielle du nombre de malades qui a fortement perturbé la production et les chaînes logistiques. Ensuite, parce que menace de récession aux Etats-Unis et en Europe, combinée à la flambée du prix de l'énergie, a également contribué à affaiblir la demande internationale en produits chinois.

Dans ce contexte, les exportations ont de nouveau dégringolé en décembre (-9,9% sur un an), à 30,6 milliards de dollars (28,2 milliards d'euros), selon les chiffres publiés par les Douanes chinoises. Il s'agit de leur deuxième mois de baisse consécutif et le plus fort repli depuis 2020. En novembre déjà, les ventes de la Chine à l'étranger avaient connu leur plus forte chute (-8,7%) quand le pays était pratiquement à l'arrêt. Résultat: sur l'ensemble de l'année 2022, les exportations du géant asiatique se tassent (+7%), après un bond de 29,9% l'année précédente.

Le moteur de l'économie chinoise grippé

Les exportations constituaient depuis 2020 le principal moteur de l'économie chinoise, au moment où les confinements dans le monde entraînaient une forte demande en biens, en particulier des produits médicaux contre le Covid ou encore des outils pour le télétravail. La conjoncture mondiale risque de constituer « un élément majeur » de dégradation pour l'économie chinoise en 2023, prévient Larry Hu, analyste pour la banque d'affaires Macquarie.

« La faiblesse des exportations souligne à quel point il est important de stimuler la demande intérieure pour en faire un moteur de l'économie chinoise cette année », estime quant à lui l'analyste Zhiwei Zhang, du cabinet Pinpoint Asset Management.

Des importations qui sont aussi en chute

Par ailleurs, les importations de la Chine étaient de nouveau en repli en décembre (-7,5%) après une baisse plus prononcée le mois précédent (-10,6%).  Les incertitudes liées au Covid et le ralentissement économique en Chine se répercutent sur les besoins chinois en produits étrangers.

Sur l'ensemble de l'année 2022, les importations chinoises connaissent un brutal coup de frein (+1,1%). Elles avaient enregistré une nette accélération (+30,1%) en 2021, lorsque l'activité en Chine se remettait de la première vague épidémique. L'excédent commercial de la Chine en décembre a malgré tout atteint les 78 milliards de dollars (71,9 milliards d'euros). Mais ce niveau est bien inférieur au record de juillet (101,2 milliards de dollars).

L'Asie du Sud-Est (Asean), l'Union européenne et les Etats-Unis sont les principaux partenaires commerciaux de Pékin. De son côté, le déficit commercial chinois avec la Russie a plus que triplé l'an dernier, atteignant les 38 milliards de dollars, en raison notamment de l'intérêt grandissant de Pékin pour le gaz russe bon marché.

Avec la fin des restrictions, la Chine « redeviendra un contributeur positif à la croissance mondiale » (FMI)

L'an dernier, le PIB de la Chine avait progressé de plus de 8%. Pékin s'était fixé pour 2022 une croissance d'environ 5,5%. Mais cet objectif a été mis à mal par la stricte politique sanitaire dite du « zéro Covid », qui a été durant l'essentiel de l'année un frein à l'activité et à la consommation. Pour la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, dans le cas où la Chine ne remettait pas en cause son changement de politique vis-à-vis de la pandémie, « une reprise économique à partir du milieu de l'année pourrait être le facteur le plus important de croissance mondiale pour 2023 ». Elle ajoute : « s'ils restent sur leur trajectoire, la Chine redeviendra un contributeur positif à la croissance mondiale, même si cela ne sera plus dans les proportions observées jusqu'ici. »

 (Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 13/01/2023 à 13:18
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Le problème de fond de la Chine reste l'immobilier. Le déclenchement des "soucis" pour le Parti Stalino communiste Chinois pourraient bien venir de la fragilité de ce secteur.

à écrit le 13/01/2023 à 8:07
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resumons; le covid ukrainien qui bloque les chaines d'approvisionnement, c'est clair, ca va faire augmenter le prix des autoroutes francaises, des yaourts, et des contrats de mutuelle! pas le choix, cette maladie est terrible

le 13/01/2023 à 23:13
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Toutes les boites profitent de l excuse de l inflation pour augmenter leur tarif .. il n y a qu à arrêter de consommer ou au strict minimum quelques mois et elles seront obligés de baisser leur prix…

le 13/01/2023 à 23:13
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Toutes les boites profitent de l excuse de l inflation pour augmenter leur tarif .. il n y a qu à arrêter de consommer ou au strict minimum quelques mois et elles seront obligés de baisser leur prix…

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